Que retenir de la construction médiatique du nouveau président?
Des heures d’antenne en direct -de 8h45 à 19 h- sur la chaîne publique comme sur les privées. Macron manque à l’évidence d’épaisseur, comparé aux monstres politiques que furent, par exemple, Charles de Gaulle et François Mitterrand qui ont fait leurs armes, non à la banque, mais dans l’ Histoire. L’enjeu de cette intronisation était donc de lui faire revêtir l’habit du chef de la nation en métamorphosant le jeune homme pressé en monarque républicain. Il faut reconnaître au protocole, à ses communicants et aux médias une certaine habileté.
On rassemble d’abord la Cour dans un grand salon de l’Élysée, ceux qui pourront dire “j’y étais“. Ils poireautent des heures derrière un cordon. Le tapis rouge est déroulé, les Gardes Républicains sont à leur poste, les tireurs d’élite sur les toits. Une petite foule observe les véhicules déposant leur précieux contenu. Les photographes photographient, les huissiers s’affairent, sur les écrans, les journalistes et les “experts” expertisent. Il faut meubler le temps avant que les choses sérieuses ne commencent.
Enfin, du spectacle pour le pipeule et ses magazines, la prétendue “Première Dame“, fonctionnellement inexistante pour la Constitution de la Ve République, débarque, en tailleur bleu clair, jupe au-dessus du genou, soigneusement coiffée. Elle foule le tapis, pose un peu pour les journaux des salons de coiffure et des salles d’attente des médecins, entre, accueillie par le futur ex-locataire, pour attendre son royal époux. Il arrive, visage sérieux, esquissant un léger sourire de satisfaction sur les lèvres, foule à son tour la moquette. L’ancien et le nouveau président se saluent, posent pour les médias, puis entrent au Palais pour un entretien qui dure plus d’une heure. Mystérieuse transmission du sceptre et du pouvoir. Le roi est mort, vive le roi! Le nouveau monarque raccompagne l’ancien jusqu’à son véhicule -pas un scooter tout de même-; tous deux affables, souriants, continuité de l’État oblige. Ils se saluent de la main. La claque modeste applaudit Hollande en face de l’entrée. Rideau.
Enfin Macron reçoit les insignes de Grand Commandeur de la Gidouille. Puis, discours d’accueil de Fabius, président du Conseil constitutionnel.
Macron au pupitre, décoré de tricolore vertical, il faut bien changer, tout en assurant la continuité. Il tient son discours, rassembleur, et optimiste pour l’avenir. Attend un peu les législatives et le troisième tour social!
Il va saluer les personnalités, s’attardant auprès de chacun-e. Il ne serre pas seulement les mains du premier rang, mais s’aventure parfois jusqu’au troisième. Poignées de main, bises, tapotements sur la nuque ou les joues, effusions et embrassades pour la famille vers la fin, les parents, les enfants de Mme, après les ralliés de la première heure. Collomb commande une larme sur sa joue droite
Séquence suivante, les Champs-Élysées en véhicule militaire, état d’urgence oblige; c’est lui, hein, le chef des armées, même si ça ne se voit pas encore vraiment; il n’a pas fait l’armée. La flamme, la Marseillaise, les Anciens Combattants, le salut à la foule, l’hommage au policier tué sur cette avenue, des barrières, des flics, des militaires, et de la pluie aussi, ouf.
A la revoyure!
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