Discours de Nicole Bornstein, présidente du CRIF Rhône-Alpes, lors du dîner du CRIF Rhône-Alpes, jeudi 31 janvier 2013

“Monsieur le ministre, même si nombre d’entre nous puisent leurs racines loin dans les siècles en terre de France, beaucoup sont arrière-petit- fils, petit-fils ou fils d’étranger, qui, comme vous, ont choisi la France tolérante, la France des droits de l’homme en se naturalisant. Cette communauté de destin explique peut-être le courant de sympathie réciproque entre vous et nous.
Monsieur le ministre soyez ici le bienvenu!
J’ai beaucoup réfléchi à la façon dont j’allais m’exprimer aujourd’hui.  La tâche me paraissait très difficile.
En effet, depuis plus de 10 ans, tout a été dit. Il suffit de reprendre les discours prononcés ici même par mes prédécesseurs pour  retrouver  la même longue liste de nos préoccupations.
Oui, je voulais vous éviter d’entendre à votre tour la même litanie alors que nous savons tous ici que depuis votre prise de fonction comme ministre de l’Intérieur et même avant, vous les connaissiez, vous les aviez déjà bien comprises.
Et relisant tous ces discours, je me suis finalement dit : faisons un état des lieux de chacune de ces préoccupations !
La violence.
Depuis l’an 2000, les juifs de France sont désemparés. Jamais ils n’avaient imaginé qu’au 21e siècle, il pourrait être parfois si difficile d’être juif en France.
Des cimetières profanés, des écoles attaquées, des actes de vandalismes contre synagogues et commerces, des actes de violences corporelles, des menaces verbales ou écrites…
Et même au sein de nos tribunaux, ici à Lyon,  un avocat a, cette année, demandé la récusation d’un juge au seul motif qu’il portait un nom juif !
Heureusement la justice lyonnaise a tranché en refusant de récuser ce magistrat. Remercions  Monsieur Jean Trotel, premier Président de la cour d’Appel de Lyon, d’avoir immédiatement rejeté cette requête…
En 2002 déjà,  Alain Jakubowicz, alors président du CRIF, disait : « nous avons vécu ce que nos parents et  grands-parents espéraient nous épargner, fuyant pour certains, l’Allemagne nazie. »
Ces violences aujourd’hui, nous les suivons, nous les répertorions au fil des années. Et nous pouvons d’ailleurs constater leur fluctuation en fonction des évènements nationaux et internationaux.
Alors bien sûr, on rencontre régulièrement les autorités judiciaires pour le suivi des poursuites engagées, car depuis la loi Perben, il y a la cellule de suivi des actes antisémites. C’était une avancée !
L’an dernier, on pouvait, à Lyon, se féliciter d’une certaine diminution de ces actes.
Mais cette année, depuis l’affaire Merah à Toulouse et l’assassinat ignominieux de trois militaires, puis de trois enfants et  d’un adulte, parce que juifs, les actes antisémites ont quasiment doublé.
Monsieur le Ministre, ne trouvez-vous pas que nous sommes confrontés à une situation d’échec ?   45% d’augmentation des actes violents sur les huit premiers mois de l’année au plan national et plus qu’un doublement au plan local. (93 actes de violence répertoriés en 2012, dont la très grave agression survenue à Villeurbanne et pour laquelle, d’ailleurs, les inculpés ont été très vite placés en liberté surveillée, 93 disais-je contre 43 en 2011 !).
Quelle lueur d’espoir pouvons- nous entrevoir pour inverser ce cycle infernal ?
Ce n’est pas faute d’avoir alerté les autorités publiques, les responsables politiques ici et ailleurs, et de droite, et de gauche.
Ce n’est pas faute d’avoir dit que «  s’attaquer aux juifs, c’était s’attaquer à la démocratie. »
Avec l’affaire Merah, nous en avons eu la preuve : pourquoi donc s’être attaqué à des militaires français si ce n’était pour atteindre notre république ?
Et pourtant, d’aucuns avaient essayé de se rassurer en accusant la classique mouvance d’extrême droite, puis en invoquant la folie de l’assassin.
Monsieur le Ministre, nous avons vu avec quelle énergie vous vous êtes d’emblée engagé dans la traque des terroristes. D’ailleurs, félicitons-nous de l’adoption à l’unanimité par le Sénat de votre projet de loi pour la lutte contre le terrorisme.
Félicitons-nous de vos décisions récentes d’expulsions de prédicateurs radicaux étrangers !
Nous avons vu comment vous avez âprement défendu les valeurs de laïcité auxquelles nous sommes tous tant attachées.
Nous avons vu, avec quelle humanité vous avez rencontré les familles des victimes, avec quel courage vous vous êtes embarqué dans cette galère, avec nous.
Combattre, c’est bien !
Mais les mesures de poursuite et répression, bien évidemment nécessaires,  ne suffisent plus à elles seules. Nous le voyons bien :
– hésiter à nommer expressément cette délinquance antijuive concourt à la dénier, voir à la banaliser même si, bien sûr, il ne faut faire aucune confusion entre islam et islamisme !
– il ne faut plus avoir peur de nommer le mal et aller au-delà du constat
-Il y a urgence à prévenir, anticiper pour lutter contre cet antisémitisme, cette judéophobie nauséabonde, de tout bord, sous couvert d’antisionisme, de propalestinisme et autres qualificatifs variés sur lesquels chacun s’exerce à philosopher…
Il faut aller plus loin.
Car cela suffit !
Et justement, reprenons notre état des lieux : parlons de la liberté d’expression, si importante dans notre démocratie.
Combien de fois  n’avons-nous pas évoqué la question  des dérives verbales, des dérives médiatiques, de toutes ces dérives qui jour après jour entretiennent l’ambiance délétère des « territoires perdus de la République », si bien décrits et décryptés il y a plus de 10 ans et que personne ne voulait voir, sauf quelques esprits éclairés.
Ainsi en septembre 2012, il y a eu la diffusion via les réseaux sociaux du film « l’innocence des musulmans », ce brûlot islamophobe qui, à l’approche du 11 septembre, a enflammé le proche et Moyen-Orient après sa traduction en Arabe.
Il a été immédiatement présenté dans les médias réputés les plus sérieux comme étant réalisé par un juif israélo-américain californien et bien entendu millionnaire. Le parfait amalgame.
Combien de temps s’est écoulé avant que ces mêmes médias expliquent clairement qu’à l’origine de ce film était une coalition d’extrémistes coptes et évangélistes basée aux États-Unis.
Ont-ils publiquement fait  le moindre mea culpa ?
De toute façon, la fusée était lancée, avec ses retombées oh combien dangereuses !
Vous vous souvenez de l’affaire Mohamed Al dura, déclenchée  par les images de Charles Enderlin et de son reportage faussé ?? La Cour de cassation devrait ces prochains mois, entériner le jugement de la cour d’appel confirmant ainsi la manipulation des images…  Mais les conséquences de cette affaire ont été gravissimes. Mohamed Al dura est  sans doute l’icône qui a servi de catalyseur à la haine, au déchaînement de violence dont l’affaire Merah est le plus récent avatar.
Vous savez bien sûr combien Twitter est un moyen extraordinaire de communication et d’information.
Dans le monde politique, on ne s’en prive pas !
Les révolutions peuvent se faire en twittant!
Mais mal utilisé, ou plutôt utilisé à mauvais escient, c’est un moyen très lâche de propagation et d’incitation à la haine.
Alors  bravo l’UEJF ! Bravo pour votre ténacité et votre efficacité. La décision du tribunal de Grande Instance de Paris vient de tomber : twitter va devoir communiquer l’identité des auteurs de messages racistes et antisémites.      Voici un bel exemple, Monsieur le ministre, de : « quand on veut, on peut ».
Poursuivons…: le boycott contre Israël.
Dès 2003, les appels au boycott en tous genres dirigés contre l’État d’Israël sont dénoncés. S’adressant ici même au ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, le président du CRIF Rhône-Alpes dit « Nos aînés se souviennent de cette même propagande des années 30 en Allemagne : quiconque achète chez des juifs est un traitre à son peuple. »
L’an dernier ici même, Marcel Amsallem dénonçait encore les actions du BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanction contre Israël) qui tenaient leur réunion dans le 5e arrondissement de Lyon, avec comme objectif la qualification de l’État d’Israël comme état pratiquant l’apartheid…Je vous renvoie à la charte de cette association pour constater qu’en sont signataires  certaines organisations politiques et syndicales…
Or en mars 2012, le collectif 69 et génération Palestine veulent organiser une conférence à l’école Sciences Po de Lyon, avec pour thème « Israël un pays d’apartheid » désinformation et exemple parfait de tentative dangereuse de propagande.
L’IEP, informée ferme ses portes de façon anticipée pour empêcher la conférence.
Plus tard, en juillet 2012, à Villeurbanne, sur le site de l’université Lyon 1, l’inventeur du BDS en personne, Omar Barghouti, était invité à participer à des tables rondes se déroulant pendant les universités d’été de la solidarité internationale. Intéressant de noter au passage qu’Omar Barghouti, dénonciateur du soi-disant apartheid en Israël, est diplômé en philosophie d’une Université de Tel-Aviv !
Si ces universités se sont tenues comme prévu,  les nombreuses interventions en partenariat avec la Licra et aussi le consul général du Maroc que nous saluons ici, ont permis qu’aucun ministre ni élu du Grand Lyon n’y participe, et qu’il n’y ait aucune couverture médiatique de l’événement.
Nous remercions ce soir tous ceux qui se sont rangés à nos côtés pour contre carrer cet  événement et en particulier, Messieurs Gérard Collomb et Jean Jack Queyranne.
Nous prenons ces réponses pour un signe positif fort. On commence enfin à ouvrir les yeux !
Pourtant, encore ces derniers mois, étaient installés, en pleine place Bellecour, plusieurs samedis de suite avant Noël, des tentes et des stands avec appels au boycott. On pouvait notamment y découvrir la photo d’un enfant prétendument tué par des Israéliens alors qu’il s’agissait en fait d’une photo d’un enfant victime des affrontements intersyriens.
Pour protester contre l’organisation en Israël du Championnat d’Europe  espoirs 2013, des joueurs ont adressé à l’UEFA une pétition en protestation contre cet événement.
Il s’est avéré que nombre d’entre eux ont démenti avoir signé une telle pétition pendant que d’autres ont reconnu  avoir été victimes de pressions.
Sachez que Frédéric Kanouté, ancien joueur malien de l’OL, initiateur de la pétition, est resté silencieux à propos des exactions islamistes commises dans son propre pays. Cela en dit long sur son sens des droits de l’homme !
Il  y a eu aussi la lettre de pétition contre le match récent OL- Kiriat Shmona  équipe israélienne, adressée aux joueurs de l’Olympique Lyonnais.  Fort heureusement, le match a eu lieu sans aucun incident et nous remercions les responsables de n’avoir point cédé à ce chantage.
Outre le boycott contre  les  produits en provenance d’Israël, l’accueil des chercheurs, écrivains, artistes  israéliens, le BDS s’attaque également à tous ceux qui souhaitent participer à une manifestation sportive,  ou un évènement culturel ayant lieu en Israël.
Ainsi, tout récemment, deux artistes français de jazz  mondialement reconnus Éric Truffaz et Jacky Terrasson, invités aux « Red sea Jazz Festival d’Eilat », ont été en but à des pressions par courrier, mail, téléphone, ainsi qu’à un déchaînement  de polémiques haineuses sur les réseaux sociaux.           Soulignons encore ici avec optimisme leur résistance pour ne pas céder à ces pressions et la courageuse réponse de leur manager adressé à BDS France.
Je cite : « Par vos actions, ce ne sont pas les Palestiniens que vous aimez et que vous défendez, ce sont les Israéliens que vous haïssez. »
Mais aujourd’hui, l’article 225-1 modifié tout récemment par la loi du 6 aout 2012 nous permet de réagir plus efficacement contre ces appels au boycott.
Encore une notable avancée.
Ce sujet du boycott d’Israël m’amène tout naturellement à aborder cet autre objet de nos préoccupations : Israël.
En 2001, Alain Jakubowicz s’adressant à la docte assemblée disait : « l’alternative posée aujourd’hui  par les ennemis d’Israël et des juifs n’est plus entre le toi et moi, mais le toi ou moi. »
Et en 2011, Marcel Amsallem s’adressant à Mme Rama Yade, ambassadeur auprès de l’UNESCO disait «  délégitimer Israël, n’est-ce pas le début de notre propre délégitimation ? »
Si la politique à l’égard d’Israël a pu avoir de notables évolutions, à l’heure des crises, le Quai d’Orsay, dans une indéfectible constance, pratique le renvoi dos à dos.
Ainsi, au moment de la récente crise de Gaza et de l’opération « pilier de défense », le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré que les responsabilités étaient partagées entre Israël et le Hamas. Rappelons pour mémoire que cette opération a été déclenchée après que le Hamas ait tiré sur des civils, en l’espace de  quelques mois, près d’un millier de missiles.
Pensez-vous Monsieur le ministre que ce renvoi dos à dos agresseur agressé, soit porteur de paix ?
Pourtant, à l’inverse, lors de l’intervention française au Mali, la France s’est abritée juridiquement derrière l’article 51 de la charte des Nations Unies qui prévoit le droit de légitime défense individuel ou collective.
Au sein du conseil de sécurité, il n’y a d’ailleurs pas  eu la moindre contestation.
N’est ce pas le “deux poids, deux mesures” ?
La France, après avoir voté pour l’entrée de la Palestine à l’UNESCO, a voté pour son entrée en tant qu’état « non- membre observateur » à l’ONU. Pourquoi avoir voté cette résolution alors que l’on sait que cette Palestine, est à Gaza sous le contrôle du Hamas qui nie l’existence de l’État d’Israël.
De même, pourquoi ne pas avoir accepté d’inclure le Hezbollah dans la liste des organisations terroristes, comme l’ont fait beaucoup d’autres pays?
La France apporte un soutien financier considérable à l’autorité palestinienne. Or, l’Observatoire européen des subventions s’interroge sur la destination réelle de ces fonds. Ne faudrait-il pas mettre en place des contrôles plus rigoureux ? Peut-on par exemple se féliciter de subventionner des manuels scolaires dont le contenu est rempli de propagande antijuive !
Au lendemain des élections Israéliennes, alors que l’unanimité de la presse prédisait une percée historique des ultranationalistes et consacrait 100% de ses reportages à leur donner la  parole, les résultats ont montré une fois de plus la force de la démocratie israélienne, démocratie qui d’ailleurs permet l’élection à la Knesset de 12 députés arabes israéliens sur 120 députés.
On parle beaucoup d’apartheid à propos d’Israël…
Pourquoi ne jamais mettre les projecteurs sur les nombreuses réussites de collaborations israélo-palestiniennes, tant dans les domaines universitaires, qu’économiques, scientifiques, médicaux, ou artistiques ?
Et  que les choses soient bien claires, aussi bien en Israël qu’ici en France ou ailleurs, les juifs ne sont les ennemis ni des Palestiniens, ni des musulmans.
Qui mieux que nous peut comprendre ce qu’est un réfugié ? Qui a parqué les Palestiniens dans des camps ? Qui les a empêchés de s’intégrer aux populations environnantes de même langue et de même religion ? Qui a cultivé leur ressentiment ? Qui les a instrumentalisés ? Poser la question, c’est en partie y répondre…
Alors qu’islamisme et djihadisme sont en expansion dans le monde et que le monde musulman s’aperçoit qu’il en est lui-même victime, une lueur d’espoir semble naître chez les musulmans eux-mêmes.
Vos présences Mr le président du CRCM, Messieurs les Consuls du Maroc, de Turquie en sont la preuve.
Et plus encore, parlons du choix courageux de 18 imams de différentes régions de France qui ont accepté d’accompagner l’imam de Drancy, Hassen Chalgoumi, pour un voyage à Jérusalem.
Je salue d’ailleurs sa présence ici ce soir parmi nous.
Donnons de l’écho aux mots de l’écrivain Algérien Boualem Sansal, à son courage d’homme normal comme il se qualifie lui-même, libre. Cette liberté  d’aller en Israël  lui a d’ailleurs valu l’abandon de ses sponsors lors de son prix littéraire.
Boualem Sansal est à l’initiative avec le grand écrivain Israélien David Grossman d’un manifeste des écrivains du monde entier pour la paix. Reçu tout récemment par la Licra à Lyon, il annonçait avoir réuni plus de 300 signatures, dont celles d’Algériens, de Tunisiens, d’Iraniens et espérait en obtenir 1000 d’ici l’été.
À l’exemple du rapprochement judéo-chrétien si abouti aujourd’hui, rappelons aussi le travail incessant du bus de l’Amitié judéo- musulmane, initié par le Rabbin Serfati et qui sillonne inlassablement les routes de France, tout un symbole.
Et combien d’autres courageuses initiatives !
Si ces lueurs d’espoir sont sans nul doute à cultiver, elles s’éteindront d’elles -même  sans une totale prise de conscience  que ce terrorisme islamiste judéophobe antirépublicain est l’aboutissement du travail de sape de l’antisionisme ordinaire cautionné, validé et véhiculé :
-par une extrême droite qui, bien que violemment anti arabe, est séduite par la judéophobie.
-par tous les nostalgiques du stalinisme.
-par l’extrême gauche antilibérale.
-par les orphelins des luttes anticoloniales qui, honteusement, assimilent sionisme et colonialisme.
-les indignés à sens unique.
-par ceux des politiques qui espèrent séduire les voix des banlieues.
-par ceux des politiques qui, ici et ailleurs dans le monde, pensent qu’en donnant Israël et les juifs en pâture aux nationalo-islamistes tous leurs problèmes seront résolus !
Et tout cela, bien sûr, sous couvert d’un prétendu soutien au peuple palestinien qui en fait d’appeler à la paix appelle à la haine !
Nous sommes en démocratie et il est parfaitement légitime et même sain de pouvoir critiquer Israël (et en Israël, on ne s’en prive pas !), mais chez les antisionistes il s’agit d’un lynchage destructeur.
On connait le négationnisme à propos de la Shoah, mais il existe aujourd’hui  une véritable  volonté  négationniste du sionisme et d’Israël et comme par hasard nombreux se retrouvent et dans l’un et dans l’autre.
Oui, Mr le Ministre, il est urgent  que nos concitoyens en prennent enfin conscience, que certains de nos intellectuels se réveillent, que nos décideurs politiques locaux et nationaux  n’aient pas peur de prendre position et s’engagent  pour agir.
Mais oui Mr le ministre, ce qui nous permet malgré tout de rester optimistes, c’est ce que j’ai, sans doute, maladroitement tenté de démontrer tout au long de ce discours : Cher Manuel Valls «  Quand on veut on peut ! » “