On s’y attendait, les zadistes comme leurs amis, opposés au Grand Contournement Ouest. La destruction du spot de la D 45, près de la route de Kolbsheim avait été programmée pour la mi-août, période de tous les mauvais coups, qui a vu aussi la destruction non programmée du bâtiment d’entrée de la Foire européenne qui devait être préservé.
Les zadistes avaient quitté les lieux avant que le bulldozer vienne écraser tout sur le site ce matin. Ils avaient même fait du tri de matériaux, ce qui n’a pas empêché les services de l’Eurométropole de mettre tout en vrac dans le premier conteneur.
Trois gendarmes seulement sur place, dont l’ainé plutôt débonnaire qui discutait avec les amis des zadistes présents au nombre d’une petite dizaine. Ceux-ci assistaient le coeur serré à la disparition violente d’un lieu de vie qui restera dans les mémoires de ceux-celles qui l’ont habité et sur les vidéos et photos des rassemblements qui y ont eu lieu. La pasteure de Kolbsheim était là, triste, comme elle l’a déclaré, sollicitée pour une réaction. “Tristesse!” Sentiment partagé par les quelques villageois sur place et les militants avertis du début de la destruction vers 9 h.
A deux cent mètres de là, de l’autre côté de la D 45, on pouvait constater, comme partout ailleurs sur les 24 km du chantier ce ce couloir à camions, l’état d’avancement des travaux défigurant le paysage tranquille du Kochersberg. La D 45 est promise à un déplacement latéral par rapport à la voie actuelle et un viaduc laisse deviner les 4 voies de l’autoroute à péage qui filera ensuite vers Duttlenheim-Duppigheim, après avoir franchi la colline jadis verdoyante dont nul ne goûtera les mirabelles, au-dessus de la forêt dévastée de Kolbsheim puis, en viaduc de plusieurs centaines de mètres au pied du château et des jardins, la Bruche et le canal du même nom.
Un vrai crève-coeur pour toux ceux qui avec les zadistes ont lutté des années pour stopper cette autoroute écocide et inutile construite par Vinci et ses acolytes sous la haute protection du préfet Marx et de ses gendarmes.
