BAINS MUNICIPAUX DE STRASBOURG
Le 27 mai 2011 dernier, la CGT avait écrit à Jacques BIGOT, Président de la Communauté Urbaine de Strasbourg pour dénoncer le projet de privatisation des bains municipaux. La CGT, en s’opposant à ce mode de gestion  fonde  sa position sur la défense d’un service public de qualité permettant une égalité d’accès à l’ensemble de nos concitoyens.
 
Les élus n’ont pas répondu favorablement à notre courrier.
 
Des initiatives syndicales fortes seront donc prochainement engagées par la CGT-CUS pour sensibiliser la population à ce recul du service public à Strasbourg.
 
Nous jugeons que le pari des élus de maintenir et de garantir  les missions de service public du fait que les tarifs de la piscine resteront au même niveau que celui des autres piscines de la Communauté Urbaine et qu’il sera précisé dans le cahier des charges les obligations d’accueil des scolaires et des associations est une gageure. Car cela  veut dire que les saunas, bains romains et bains douches passeraient dans le secteur marchand.
 
En clair, la gestion de la piscine serait « encadrée » afin de conserver une égalité d’accès des citoyens à cet équipement alors que l’accès aux saunas par exemple serait géré selon une politique libéralisée des prix d’entrée. La piscine serait donc un loisir populaire, le sauna existant dans le même établissement étant quant à lui considéré comme une forme de loisir réservée à une frange plus aisée de la population. Nous n’osons imaginer que ces mêmes principes puissent, par exemple, un jour s’appliquer à la culture…
 
La CGT appelle les élus, avant de prendre une position définitive à se référer à des expériences passées comme par exemple le Futuroscope de Poitiers qui, cédé au privé, a dû être repris en gestion publique, opération qui s’est révélée représenter une véritable gabegie pour les finances publiques. Ou plus symbolique encore, le Château de Versailles qui avait cru devoir faire appel à un contrat de partenariat pour la mise en place du système de réservation et de billetterie et dont l’opération s’est soldée par un échec retentissant. Plus proche de nous, nous pourrions évoquer les dossiers de Participation Public Privé, de l’OCEADE ou encore du NAUTILAND de Haguenau qui eux aussi se sont soldés par des échecs cuisants qui, au demeurant, ont lourdement impactés les finances publiques.
 
Présenter la Participation Public-Privé comme l’horizon unique de la nouvelle action publique, alors que sa particularité consiste à désengager les personnes publiques des tâches d’intérêt général qui leur reviennent et à diminuer leur marge d’inflexion et d’évolution des choix publics de la personne publique nous paraît être dangereux.
 
C’est en vérité une politique synonyme de reculs pour la population : la CGT dénonce cette politique de privatisation accrue des services publics qui ne se traduit pas, en outre, par une plus grande efficacité prétendue du secteur privé, mais finalement par un coût réel accru pour les finances publiques et pour les citoyens.
 
pour la CGT CUS,
   Bertrand BLINDAUER