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Au terme d’un procès qui a duré 5 heures ce mardi devant la 17echambre correctionnelle à Paris, et qui a été suivi par une salle comble de militants antiracistes, la procureure n’a requis aucune peine contre les auteurs d’un livre et d’une chanson accusés « d’inciter à la haine et à la violence » par l’Agrif.

Le jugement sera rendu le 19 mars prochain, et le tribunal devra prendre en compte l’ensemble des arguments développés par les prévenus, leur défenseur Me Henri Braun, ainsi que les 5 témoins venus défendre, non seulement la liberté d’expression, mais également le combat contre le racisme et les discriminations dénoncés par Saïd et Saïdou.

Se sont en effet relayés à la barre Olivier Le Cour Grandmaison, Maurice Rasjfus, Christine Delphy, Rokaya Diallo et Mme Legeorgette, spécialiste en linguistique.

Pour les uns comme pour les autres, c’est la création par le gouvernement Sarkozy de la notion « d’identité nationale » et d’un ministère du même nom, qui a eu pour vocation la division des Français et bafoué le principe d’égalité. C’est dans ce contexte, en 2010, alors que la droite reprenait à son compte des thèses de l’extrême droite, qu’ont été écrits les textes mis en cause par l’Agrif, association de chrétiens intégristes d’extrême-droite.

Les critiques contenues dans leurs textes « Nique la France » s’adressent bien à une France raciste et colonialiste, et non à l’ensemble des Français. Elles ont d’ailleurs été reprises dans des termes similaires, a fait remarquer la défense, par des chanteurs français comme Georges Brassens, Pierre Perret, et Renaud, sans que ces derniers aient jamais été inquiétés.

Comme quoi, ont affirmé certains, ce ne sont pas les propos eux-mêmes qui gênent la partie civile, mais plutôt les origines de ceux qui les ont prononcés. Situation aussi stupide et ridicule que le fait de considérer comme moins français quelqu’un comme le rappeur Saïdou qui est né en France, de parents français, que des Philippe Seguin ou Ségolène Royal, nés à l’étranger !

« Les Français de souche, cela n’existe pas », a reconnu la procureure. Avant elle Christine Delphy avait fait remarquer que « l’expression, typiquement coloniale, date du temps de l’Algérie française ».

Nous nous en remettons donc « à la sagesse du tribunal », qui ferait sans doute curieuse impression en condamnant des militants antiracistes, alors que la liberté de plume est totale et revendiquée à cor et à cris, quand elle prend beaucoup moins de gants avec certaines catégories de la population.

CAPJPO-EuroPalestine

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