De 12 à 14 h ce vendredi, place Kléber à Strasbourg, de nombreuses personnes sont venues soutenir les cinq grévistes de la faim qui poursuivent leur jeûne depuis 26 jours dans le silence des élus, du préfet, afin d’obtenir un moratoire des travaux.
Ceci au lendemain d’une recours déposé par Alsace Nature, et mis en délibéré, où on a pu entendre le commissaire du gouvernement expliquer aux juges du Tribunal administratif que la séparation dans le dossier des travaux préparatoires d’avec les travaux de construction de l’autoroute était illégale.
Le 29 novembre, on aura la décision des juges qu’on espère positive, ce qui entraînerait l’arrêt de la construction de ce contournement, et la remise en état des terres impactées sur 350 ha.
Prise de parole Place Kleber, 16.11.2018`
lls étaient 9. Ils ne sont plus que 5 à continuer à ne pas s’alimenter. Cela fait 26 jours..
Comme l’Elysée garde le silence, Aurélie, Christine, Elisabeth, Rachel et Michel n’hésitent pas à payer de leur personne, pour que soit pris en compte le bien public. Déterminés et dans le calme, ils disent non à l’indifférence.
L’irrespect le plus grand dont des hommes sont capables envers leurs semblables, n’est pas de les haïr, mais de les traiter avec indifférence. C’est dans cette indifférence, que réside l’essence de l’inhumanité du capitalisme, sa lâcheté, sa destructivité et son déshonneur !
Les violences en retour, interviennent généralement quand les véritables confrontations d’arguments n’ont pas pu avoir lieu à temps mais, le combat du collectif « GCO non merci » demeure un combat pacifique contre la violence légale d’un Etat incurieux.
En désespoir de cause, les grévistes de la faim retournent la violence qui leur est faite, contre leur corps propre et se mettent en danger dans le seul but de faire triompher l’intérêt général !
C’est l’acte civil libre, porté à son degré le plus noble. C’est un acte civique offert à une société qu’ils souhaiteraient… résiliente ! Leur lutte pour faire reconnaître la justesse de leur cause, mérite la reconnaissance que l’Etat leur refuse et que vous, par votre présence et votre soutien, leur témoignez. Honneur à eux !
La civilité en revanche, n’est pas du côté des responsables qui, en ce 26ème jour de jeûne, leur opposent le mépris. Heureusement, la démocratie ne dépend pas que des logiques numériques. Les minorités actives, lanceurs d’alerte et grévistes de la faim, sont les atouts précieux qui peuvent faire basculer les choses!
L’indifférence est le degré le plus bas et le plus vil de la liberté de ceux qui savent qu’ils ont tort, qui n’ont d’autre ressource, que de s’y réfugier. MM. Herrmann, Ries et Marx refusent de croire ce que pourtant ils savent. Cela s’appelle un déni. Honte à eux…
Vive l’Alsace préservée de la folie des hommes, de leurs lâchetés. Vive l’Alsace préservée des appétits financiers ! Nous voulons un moratoire !
Dominique-Jacques Roth, psychanalyste et auteur
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