Ambiance joyeuse et déterminée ce matin à 10h15 devant l’entrée du château de Kolbsheim où s’étaient donné rendez-vous les anti GCO avec pelles pioches et autres outils afin de planter des arbres sur la colline surplombant la forêt dévastée près du moulin où se tenait la ZAD avant son évacuation.
Vinci détruit les forêts et les terres agricoles, nous replantons juste en bordure du chantier inactif puisque le Tribunal administratif avait rétorqué le viaduc devant passer au pied du jardin du château afin de franchir la canal de la Bouche et la Bouche elle-même.
La bonne nouvelle tombée la veille étant que les travaux de la Sanef pour l’échangeur A4-GCO, dans la forêt du Krittwald à Vendenheim étaient aussi stoppés suite à un recours d’Alsace Nature. Le préfet n’a pas respecté le droit. On avait donc eu raison de bloquer plus d’une semaine les engins de bûcheronnage de Holtzinger.
Plusieurs vidéos filmées en direct sont visibles en différé sur la page FB de Jean Claude Meyer
« Pour un moratoire sur le projet du “Grand Contournement ouest” de Strasbourg »
La construction d’un tronçon routier de 24 kilomètres destiné à désengorger l’autoroute A35 qui traverse la préfecture du Bas-Rhin fait courir des risques environnementaux majeurs, selon un groupe de scientifiques.
Par Collectif Publié le 24 novembre 2018 à 06h30 – Mis à jour le 24 novembre 2018 à 16h06
Des gendarmes mobiles prennent position après l’évacuation des occupants de la ZAD créée contre le « Grand Contournement ouest » de Strasbourg, le 10 septembre 2018 à Kolbsheim, en Alsace.
Tribune. Le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) souligne l’urgence à agir pour prévenir une catastrophe écologique planétaire. Les scientifiques de ce groupe d’experts intergouvernemental estiment qu’une limitation de l’augmentation de la température à 1,5 oC exige une diminution des émissions de gaz à effet de serre de 45 % d’ici à 2030. Atteindre cet objectif suppose des changements sans précédent. Or des politiques publiques irresponsables tournent le dos à cet objectif et ignorent les multiples alarmes de la communauté scientifique, des experts et des citoyens eux-mêmes. Bien plus, des projets d’un autre temps continuent à dénaturer des espaces, en totale contradiction avec les contraintes environnementales et sociétales actuelles.
Ainsi, en Alsace, le projet de « Grand Contournement ouest » (GCO) de Strasbourg rencontre une opposition croissante de la population et d’élus locaux, nationaux et européens, alors que des grévistes de la faim du collectif « GCO non merci » ont jeûné courageusement mais vainement pendant trente jours pour obtenir du gouvernement et du président Macron un moratoire sur le projet. Aujourd’hui, des membres de la communauté scientifique qui se sont saisis de ce projet et qui l’ont étudié affirment qu’il constitue un non-sens politique, un danger écologique majeur et un déni démocratique.
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Un non-sens politique en ce que l’imposition de ce projet est en totale contradiction avec les priorités affichées par le gouvernement et le président Macron, dans la lutte contre le réchauffement climatique. C’est que le GCO, selon des analyses solides, est imposé en vertu d’intérêts financiers et non écologiques : rentabiliser les investissements de Vinci en détournant, par des tarifs attractifs, les poids lourds passant par l’Allemagne et en créant ainsi un couloir à camions en Alsace.
Forte probabilité d’aggravation des risques hydrauliques
Un danger écologique majeur parce que toutes les études sérieuses, y compris celles d’organismes publics comme l’ASPA, montrent que le GCO ne réduira pas la pollution atmosphérique. Il risque même de l’aggraver en l’étendant à de nouveaux territoires. En plus des atteintes à la biodiversité et à l’écosystème, il existe une forte probabilité d’aggravation des risques hydrauliques, en particulier des coulées d’eaux boueuses, très fréquentes dans le Kochersberg. Cet ouvrage condamne des terres agricoles sans désengorger l’accès à Strasbourg. Il prévoit des aires d’autoroute et de stockage de camions. Cette emprise foncière dénature le paysage du Kochersberg sans résoudre les problèmes de circulation.
« Le gouvernement a imposé ce projet, alors même que l’enquête publique de juin 2018 et sept rapports d’instances et d’organismes dépendant de l’Etat ont émis des avis défavorables »
Un déni démocratique et un déni de droit parce que le gouvernement a imposé ce projet, alors même que l’enquête publique de juin 2018 et sept rapports d’instances et d’organismes dépendant de l’Etat ont émis des avis défavorables. Déni démocratique aussi quand le tribunal administratif, dans un jugement inédit, reconnaît « un doute sérieux sur la légalité » de l’arrêté environnemental, mais se refuse à le suspendre au prétexte de « troubles à l’ordre public ».
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Aujourd’hui, des travaux préparatoires ont déjà été largement réalisés, et ce alors que plusieurs procédures sont encore en cours d’instruction. D’ores et déjà, l’abattage de nombreux arbres sur de multiples chantiers constitue un véritable viol du territoire. Cette violence symbolique a d’ailleurs été reconnue par le rapporteur public du tribunal administratif de Strasbourg, qui a considéré que les arrêtés autorisant les travaux devaient être annulés.
Le projet doit être totalement remis à plat
Pour toutes ces raisons, politiques, écologiques, démocratiques et juridiques, le projet du « Grand Contournement ouest » de Strasbourg doit être totalement remis à plat.
Nous, membres de la communauté de recherche et d’enseignement des établissements d’enseignement supérieur en Alsace, appelons les scientifiques de toutes les disciplines à continuer à apporter leur expertise sur le dossier du GCO ainsi que leur contribution aux mobilisations en cours contre le désastre écologique annoncé.
Nous les invitons également à se saisir, dans leurs recherches et leurs enseignements, de tous les sujets relatifs à l’écologie et à produire les connaissances urgentes dont notre société a besoin pour éclairer les pouvoirs publics, pour affronter le désastre climatique et œuvrer à la proposition de solutions pour la préservation de l’humanité et des écosystèmes.
Nous apportons notre soutien au collectif « GCO non merci »
A cette fin, nous interpellons le gouvernement, et en particulier la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, sur l’impératif de tenir compte des recherches existantes et sur l’urgence à doter la recherche publique des moyens nécessaires pour relever le défi des risques climatiques, environnementaux et technologiques. Des sociétés savantes tirent le signal l’alarme et doivent être entendues par le gouvernement et la représentation nationale.
Nous invitons les conseils d’administration et les commissions de la recherche des établissements d’enseignement supérieur, les conseils de laboratoire et les conseils d’UFR à adopter des motions qui formulent l’exigence de moyens proportionnés à l’urgence des besoins, en matière de recherche et de formation.
Enfin, nous apportons tout notre soutien au collectif « GCO non merci » et à l’ensemble des citoyens mobilisés pour obtenir un moratoire qui, seul, permettra de conduire les recherches et les études en vue de promouvoir des projets alternatifs.
Premiers signataires : Philippe Ackerer (directeur du laboratoire d’hydrologie et de géochimie de Strasbourg, directeur de recherche au CNRS, université de Strasbourg) ; Anne-Véronique Auzet (professeure de géographie, université de Strasbourg) ; Vincent Béal (maître de conférences en sociologie, université de Strasbourg)
Liste Des Signataires – Moratoire GCO by Le Monde on Scribd
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