Dans le système actuel, le montant d’une pension de retraite est un pourcentage des salaires perçus qui dépend d’une durée de cotisation avec un âge minimum légal de départ et un âge de départ à taux plein. Pour les salariés du privé c’est la moyenne des 25 meilleures années qui est prise en compte. Pour les fonctionnaires et assimilés, c’est le salaire des 6 derniers mois. On peut donc faire calculer le montant de sa retraite et décider de sa date de départ si on est encore en activité, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Plus de la moitié des salariés ne sont plus actifs quand ils partent à la retraite. Ce sont des retraites par répartition : ce sont les cotisations des actifs qui financent les retraités actuels. La répartition garantit que les pensions seront payées, contrairement au système par capitalisation ou elles sont à la merci d’une baisse boursière ou d’une faillite.
Depuis 1993, en 2003, 2007, 2010, 2014, les gouvernements ont fait des réformes, qui ont reculé l’âge de départ de 60 à 62 ans 1/2 et augmenté le nombre d’annuités nécessaires pour avoir une retraite à taux plein de 37.5 à 43 ans. Aujourd’hui beaucoup de retraités ont des pensions insuffisantes pour vivre, et ils sont nombreux sur les ronds-points et dans les manifestations des Gilets Jaunes.
Et Macron depuis qu’il est au pouvoir ? Il s’en est pris aux retraités en reportant au 1er janvier la revalorisation des pensions et en en augmentant la CSG des retraités pour financer l’indemnisation du chômage. Cette mesure a été annulée pour les retraites inférieures à 2000€, suite au mouvement des Gilets Jaunes.
Avec la retraite universelle à points Macron s’en prend à tous les salariés, ceux du public, ceux du privé et ceux des régimes spéciaux : les points seront calculés sur l’ensemble de la carrière ce qui fera baisser les pensions. Les bonifications des catégories actives des régimes spéciaux seront supprimées, alors qu’elles correspondent à une plus grande pénibilité du travail. Que ce soit par un âge pivot ou par l’allongement de la durée de cotisation ceux qui auront encore du travail devront travailler plus longtemps. Et ceux qui n’ont déjà plus de travail et qui seront impactés par la réforme de l’assurance chômage, où iront-ils ? Au RSA ? Dans la rue ? Il va mettre la main sur les fonds des régimes complémentaires qui disparaitront dans le pot commun. Bien sûr, chacun pourra savoir le nombre de points acquis, mais pas le montant de sa pension parce que le gouvernement aura la main sur la valeur du point et pourra la diminuer si ses maîtres les financiers le jugent bon. Dans tous les pays qui ont adopté ce système, les retraites sont basses et les vieux dans la misère.
Alors pourquoi faire baisser les pensions ? Pour les capitalistes ça correspond à un triple objectif : d’abord faire baisser le coût du travail en diminuant les cotisations sociales. Puis ouvrir un marché à la capitalisation. Ceux qui pourront devront investir dans des fonds de pension. Et ceux qui ne pourront pas ? Ils seront obligés d’accepter des petits boulots de complément. Ce sera un réservoir de main d’œuvre à bon marché.
La réforme de l’indemnisation du chômage au 1er novembre correspond au même objectif. Après l’échec des négociations patronat syndicat, le gouvernement a imposé sa réforme pendant l’été. Les conditions d’accès à une indemnisation sont durcies. L’ouverture des droits passe de 4 mois sur 28 à 6 mois sur 24. Le seuil de rechargement passe de 1 mois à 6 mois. Ces mesures vont toucher 27% des indemnisables dans les conditions actuelles. Le montant des allocations chômage va être calculé sur un salaire journalier de référence calculé sur les jours travaillés et chômés, ce qui va diminuer l’indemnisation. Toutes ces mesures vont faire que 9% des nouveaux chômeurs vont être exclus de toute indemnisation, 12% vont avoir une indemnisation retardée, 16% vont subir une baisse de 20% en moyenne pouvant aller jusqu’à 50%, enfin les cadre seront aussi concernés par une baisse de leur indemnisation. Tout cela dans une période ou des plans de licenciement sont en cours ou à venir dans le grand commerce, les banques et l’industrie. Ce sont des centaines de milliers de salariés qui sont concernés. Selon le gouvernement, le niveau d’indemnisation « écarte de l’emploi » les chômeurs indemnisés. Comprenez qu’il leur permet de ne pas accepter n’importe quel contrat à n’importe quel prix. C’est ce que Macron veut casser pour faire baisser le coût du travail.