Chaque année à Strasbourg se tient une commémoration du massacre du 17 octobre 1961 à Paris où 200 Algériens pacifiques ont été tués par la police, certains jetés à La Seine. C’était sous le général de Gaulle, Roger Frey était ministre de l’Intérieur et Maurice Papon qui s’était illustré en 1942 à Bordeaux en déportant des juifs récidivait en assassinant des Algériens. Aujourd’hui encore, malgré les travaux des historiens, la vérité entière reste à découvrir et les responsabilités à définir.
A Strasbourg une plaque a été mise en place par Roland Ries suite à des demandes répétées.

Ce 17 octobre 2019, il y eut non pas deux rassemblements comme les années passées mais trois.

Sur la place elle-même le consulat organisait sa commémoration. Un groupe d’Algériens opposants au pouvoir militaro-bourgeois actuel a défilé depuis le début de la rue de la Douane jusqu’au lieu de la cérémonie, conspuant le consul, le gouvernement algérien qui réprime chaque vendredi les manifestants algériens qui veulent la fin de la dictature qui dure depuis 1965 après le putsch de Boumedienne.

Un troisième groupe avec les organisations progressistes françaises a défilé sur le même parcours après avoir rappelé au Pont du Corbeau le souvenir du massacre de 1961.
Les opposants au régime ont conspué la cérémonie officielle aux cris de “généraux, dégage”, comme le peuple algérien chaque vendredi.

Des policiers en tenue de répression sont venus s’interposer, ce qui, comme le déclare l’adjoint Eric Schultz, était totalement inutile. Mais cela montre bien la complicité de Macron et sa caste avec les généraux et la bourgeoisie algériens.

Peu après, suite à diverses demandes, les Robocop ont fini par de mettre sous un platane et sous la pluie sans plus intervenir.

Entre temps la manifestation des progressistes français et celle des Algériens opposés à leur gouvernement avaient fusionné.

Après des chants, des slogans, des discours, tout se termina comme d’habitude par une soupe aux légumes et aux pâtes offerte par D’Ailleurs Nous Sommes d’Ici.

Eric Schultz participe à 17 OCTOBRE 1961 – 2019 58e ANNIVERSAIRE – VÉRITÉ ET JUSTICE à Pont du Corbeau.
Ce soir à Strasbourg devait se tenir la traditionnelle cérémonie de commémoration du massacre commis par la police française le 17 octobre 1961 à Paris. Le travail acharné d’intellectuels, d’historiens et la mobilisation associative et citoyenne ont permis de rendre justice aux victimes algériennes qui ont péri ce jour là et dont on ignore encore le nombre précis.
En début de rassemblement un groupe de manifestants favorable aux mobilisations populaires qui ont lieu depuis des mois en Algérie s’est joint au rassemblement et a exprimé ses revendications à l’égard du gouvernement algérien. Je tiens à souligner que si les échanges ont été vifs, je n’ai pu constater à aucun moment des actes répréhensibles, agressifs ou susceptibles d’entraîner des débordements ou de représenter une quelconque menace pour les personnes présentes.
Ceci n’a pas empêché un déploiement policier hostile à l’encontre des manifestants, déploiement inapproprié aussi bien par rapport à la situation que par rapport à l’événement de sinistre mémoire que nous étions venus commémorer.
Dès lors, et parce qu’il aurait été indécent de rappeler le souvenir des victimes des manifestations du 17 octobre 1961 sous « protection » policière, j’ai préféré renoncer à assurer la représentation officielle de la Ville de Strasbourg qui m’avait été confiée par le Maire pour cette occasion.
Je le regrette, mais la mémoire a ceci d’embêtant que lorsqu’elle est correctement entretenue elle nous rappelle que la liberté de manifester reste un droit fondamental à Paris, à Alger ou à Strasbourg … et que ce droit ne pourra jamais s’exercer sereinement sous la menace …





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Marseillaise ou Internationale?
Roger Winterhalter, ex-maire de Lutterbach, fidèle à son passé anticolonialiste pendant la guerre d’Algérie, était présent comme d’habitude à la commémoration.
On ne résiste pas au plaisir de republier une vidéo ancienne où on le voit, lors d’un meeting du défunt Front de gauche à Mulhouse, se taire pendant que les responsables chantent à tue-tête la Marseillaise, celle qui présidait à la sale guerre et à la torture en Algérie. Puis Roger Winterhalter retrouve la voix pour chanter l’Internationale!