Ciel gris bien que la météo du smartphone annonce ensoleillé et 0 % de risque de pluie.

Sur ma page FB, j’ai commencé une série photographique destinée à pallier la fermeture des musées et galeries de peinture. Photographie d’une peinture par jour. Christophe Meyer, Daniel Depoutot et Christophe Hohler pour commencer. Sauf si le confinement dure à perpette, je devrais pouvoir tenir jusqu’à la libération.

Hier, sortie “achats de première nécessité” aux Jardins de la Montagne-Verte. D’habitude, le stand vient à vous sur le petit marché bio. En ce moment, on peut se déplacer pour s’y rendre. Je croyais que le lieu de vente était entre la route des Romains et la route de Schirmeck, mais on n’y trouve que les champs et cultures. En fait, ça se trouve rue du Cimetière à Koenigshoffen, pas loin du terrain où survivaient des familles de Rroms avant leur expulsion vers le camp Hoche, au pied du pont Pflimlin. Maintenant s’y trouvent des jardins ouvriers.

Dans la cour, deux personnes attendant de pouvoir entrer. Un seul client à la fois dans la boutique, informe une affichette. A l’entrée, une boite de gants est disponible pour se servir. On y trouve des légumes, des fruits, du beurre, des yaourts et des conserves, le tout garanti bio.

Hier soir, le DGS Jérome Salomon annonce une légère décrue des cas de Covid-19 dans le Grand-Est, à confirmer les jours suivants. Par contre le nombre de personnes âgées décédées dans les EPHAD est énorme. Le gouvernement a enfin pris en compte les cas spécifiques des malades psychiatriques et des autistes. Des incidents rocambolesques surviennent, illustration de la folie du libéralisme: ainsi, le rachat par les USA sur le tarmac chinois de commandes de masques faites par la France! Faudra pas que “le jour d’après”, ils nous remettent le plat pourri du capitalisme. Mais si on les laisse faire, il est sûr que cela arrivera.

Confiné en appartement ou en maison, avec ou sans balcon ou jardin, la différence est énorme. Habituellement, je suis seul à fréquenter le jardin, pour y lire au soleil quand il y en a. Depuis le début de la pandémie, les choses ont un peu changé, mais moins qu’on ne pourrait croire.

La petite famille avec ses deux filles s’y retrouve presque tous les après-midis. La fille ainée d’abord puis, à l’issue de sa sieste, sa petite soeur de 15 mois et la maman. Le père qui ne travaille plus en ce moment s’occupe tous les jours à restaurer des meubles. Il passe à la toile émeri des chaises anciennes. La seule locataire de l’immeuble qui partage le même jardin n’y séjourne jamais; elle est au télétravail et ne passe que pour prendre sa voiture et aller au ravitaillement. Le monsieur seul du rez-de-chaussée idem. Celui du second étage se rend à son jardin au bord de la rivière, sort acheter du pain le matin, mais n’a plus l’occasion de sortir ses chiens, morts de vieillesse déjà, ni celui du voisin d’en face émigré en Lorraine. Son ami qui avait l’habitude de le siffler à 19h30 exactement tous les jours pour partager la promenade canine est désormais invisible.

Au jardin, je lis Le Monde quasi intégralement. Et des livres. J’ai repris Homo Sacer de Giorgio Agamben, en particulier sur L’Etat d’exception- on y est- puis Auschwitz, l’archive et le témoin. J’ai relu La peste d’Albert Camus et je picore Bibliothérapie de Marc-Alain Ouaknin.

Castaner a annoncé enfin que l’attestation électronique entrerait en application le 6 avril. Hier, promenade “dans la la limite d’une heure quotidienne“, mais la rayon d’un kilomètre a été un peu dépassé. Par contre, ces limites, il est bon de le savoir, ne valent par pour les courses de première nécessité. A ce sujet, il y a des flics qui font du zèle. Ils observent vos courses et se permettent de juger ce qui est de première nécessité et ce qui ne l’est pas! Chez la buraliste, un avertissement signale que si vous venez juste acheter des jeux à gratter ou jouer au loto, vous n’êtes pas dans les clous. Donc même un non-fumeur achète du tabac, pour son voisin futur, par exemple. Le tabac, nécessaire, l’espérance d’être riche, non. Allez y comprendre quelque chose! Et interdit de gratter à l’intérieur du magasin.