La branche Est de la Marche des sans-papiers vers Paris et la manifestation le 17 octobre, est partie dimanche matin vers 9 h du CIARUS, à Strasbourg, où ils avaient passé la nuit, accueillis dans ce lieu protestant, les nuits ayant été payées par la Ville de Strasbourg: merci à Jeanne Barséghian, nouvelle maire EELV.
Les-sans-papiers-dAlsace-LSPA- avaient été renforcés par ceux de Montreuil avec leur magnifique t-shirt noir et jaune.
Ils ont emprunté la D41 sur une distance de 37 km jusqu’à Reutembourg, où les sœurs du couvent de Reinacker et aussi à Thal-Marmoutier, les ont logés après un accueil avec café, thé, kouglof sucré et salé. Merci aux religieuses catholiques.
On ne peut en dire autant, sauf exception des partis, associations, syndicats, qui étaient sauf Sud-Solidaires, Wagon Souk, DNSI (D’Ailleurs Nous Sommes d’Ici), l’UJFP…), des militants CGT de Saverne, une participante au Cercle de silence, un CFDT, qui n’ont pas oublié la solidarité avec les plus exploités.
La Feuille de chou était présente au départ, puis a rejoint pour un kilomètre les marcheurs à Willgotheim, enfin, les a attendus et accompagnés près du couvent de Reutenbourg.
Il faut souligner le caractère symbolique puissant de cette marche pour la dignité, pour des papiers, la liberté de circuler, des conditions de travail et des salaires améliorés alors que ces jeunes africains et maghrébins sont les fils et filles ou petits-enfants des immigrés qui ont reconstruit la France dans les années 60, dont les grands-pères ont libéré le pays du nazisme ou combattu en Europe en 14-18. L’Alsace doit la reconnaissance à ces combattants de la 2me DB qui ont se sont battus dans la poche de Colmar et les Vosges puis ont poursuivi jusqu’à Berchtesgaden le nid d’aigle de Hitler. Leurs enfants sont les nôtres! Sachons les accompagner. Et n’oublions pas que pendant le confinement, ils étaient au travail, sans masques, sans gel, et cependant risquaient des contrôles de police pendant leurs déplacements. Ajoutons qu’ils font vivre leur famille au pays.
Remarquable aussi le paradoxe de la sécurisation du cortège par la police nationale et la gendarmerie alors que les mêmes, habituellement font des contrôles au faciès, interpellent, mettent en garde à vue, puis en CRA (Centre de Rétention Administrative) ces marcheurs avant de les réexpédier au pays
Rejoignons tous et toutes ces marcheurs et les autres, partis de dizaines de lieux en France, pour la marche finale vers l’Élysée, le 17 octobre. Date symbolique car cela commémore le massacre de 200 Algériens, souvent noyés dans la Seine, après une marche pacifique et familiale, par la police commandée par Maurice Papon, lequel avait déjà convoyé 1200 juifs de Bordeaux à Drancy qui ont été déportés à Auschwitz.
Aujourd’hui, 5 octobre, la marche se poursuit de Reutenbourg à Phalsbourg via Saverne.
Les sans-papiers arrivent à Willgotheim
Traversée de Willgotheim par les sans-papiers partis de Strasbourg
Sortie des sans-papiers de Willgotheim
Accueil des sans-papiers au couvent de Reinacker
FR 3 Alsace