Une petite vingtaine de personnes ont participé à la commémoration du massacre des juifs de Strasbourg le 14 février 1349. Ils avaient été accusés faussement d’être responsables de la peste noire qui sévissait alors en Alsace et dans toute l’Europe.
Comme chaque année, c’est Georges Yoram Federmann qui organisait l’événement et intervenait avec l’humour et l’engagement qu’on lui connait auprès des plus fragiles, devant le monument aux morts de la place de la République. Monument qui représente une mère soutenant deux fils morts, tous deux nus de sorte qu’on ne reconnaisse pas par l’uniforme s’il s’agit d’un allemand ou d’un français, ces ex ennemis héréditaires.
Tous représentants de la ville de Strasbourg, Marina Lafay, Lucette Tisserand, Jonathan Herry, ont déposé des bouquets de fleurs au nom de Jeanne Barshégian, la maire.
Richard Aboaf qui préside l’association posant des Stolpersteine devant les domiciles de victimes de du génocide, est aussi intervenu, de même que l’historien Jean-Claude Richez, ainsi que Jean-Claude Meyer, au nom de l’UJFP, sur la Palestine martyrisée, et en son nom propre, en mémoire de son père fusillé par les nazis comme otage le 14 juillet 1944.
Interrompu par une participante, mécontente de ce qui avait été dit sur les victimes récentes, juives et palestiniennes, du colonialisme et de l’apartheid, et qui évoquait l’antisémitisme, il a engagé le débat qui devrait se poursuivre ailleurs que dans le froid hivernal de la place.
Aucun membre officiel de la communauté juive de Strasbourg n’assistait à la cérémonie. Et on peut se demander pour quelle raison ses responsables ne commémorent pas, même au sein de cette communauté, un événement aussi tragique.