UNE MANIFESTATION INEDITE POUR GAZA ET LA PALESTINE à STRASBOURG

Du jamais vu à Strasbourg. La préfète a souvent interdit des manifestations à Strasbourg. Cette fois les moyens ont changé.
En arrivant place Kléber, vendredi 13 octobre, on a pu voir, outre une présence très nombreuse de policiers, la place elle-même entourée entièrement par une bande marquée “police nationale” interdisant à quiconque d’y entrer.

Du coup des centaines de participants étaient massés entre la FNAC et les rails du tram. Les premiers slogans ont retenti, Palestine vivra, Palestine vaincra, Israël assassin, Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine.

Des groupes de policiers sont alors intervenus pour interpellé plusieurs manifestants, en particulier ceux-celle qui arboraient un drapeau palestinien.

Les jeunes arabo-musulmans et les moins jeunes n’étaient pas intimidés par la présence des forces de l’ordre. Aussi quand leur chef a exigé au mégaphone que tous s’en aillent, personne n’a bougé et les slogans ont continué.J’ai moi-même été interpellé puis menotté et conduit dans un car qui m’a emmené à l’Hôtel de police où je suis resté comme 12 autres personnes en garde à vue pendant près de 24h.

Pendant ce temps la manifestation a continué. De 300 ils sont passés à près de 500 appelés par leurs potes au téléphone. La police a fait usage de lacrymogènes au centre ville.

Un cortège sauvage s’est alors formé qui a défilé jusque vers la Cathédrale.

Bref pour une préfète qui suivait la consigne de sévérité de Darmanin d’empêcher les manifestations pour Gaza, un échec complet. C’est elle qui a créé les conditions de cette colère des jeunes exprimée dans la rue. Qui peut supporter que Gaza soit bombardée et peut-être bientôt envahie par terre?

GAV

Certains, parmi les dizaines de camarades qui attendaient samedi après-midi, le responsable de la Feuille de chou face à l’Hotel de police de Strasbourg, s’étonnaient de l’absence de toute Feuille de chou après la manifestation du 13 octobre.

Evidemment, en garde à vue, vous n’avez pas d’ordinateur ni de téléphone, et d’ailleurs vous êtes dépouillé de tout objet qu’ils soient dans vos poches ou dans votre sac.

Pour ceux-celles qui n’ont pas encore gouté de la GAV, ce petit manuel de la GAV. En ces temps où le gouvernement dépassé laisse la bride à sa police, mieux vaut savoir à quoi s’attendre.

Une fois interpellé dans une manifestation, et les menottes au dos et aux poignets on vous met contre un car de police où une première fouille sommaire par palpation est effectuée.

Puis après un certain temps, on vous pousse dans le car, normal extérieurement, mais muni de plusieurs cellules de métal ou on vous assied. La cellule est très petite, vous êtes assis sur du métal et avez très chaud mailles mains liées bonne peut essuyer son visage.
Le car démarre puis se gare dans la cour de l’Hôtel de police. Attente longue encore.

On vous conduit dans une salle ou vous laissez toutes vos affaires.

Puis vous êtes encagé, cellule 18 pour ma part, juste à côté des WC à la turque. D’où l’odeur persistante que vous sentez jusqu’à la fin de la GAV et dont vous retrouvez les relents sur vos vêtements une fois libéré.

Le soir on vous apporte une assiette de pâtes au champignon (le singulier est volontaire…).

J’ai dormi, d’abord sur le banc de bois sans couverture laquelle était roulée en boule par terre depuis la dernière occupation.

Vers 23 h, réveil par les coups à la porte et le cliquetis de la poignée. L’OPJ, officier de police judiciaire, vous fait monter dans son bureau pour un procès-verbal.

J’avais décidé de ne répondre à aucun question. Sauf que quand il m’a demandé si j’étais plutôt favorable au peuple israélien ou au peuple palestinien, j’ai rétorqué que j’étais favorable au droit international.

Il n’y a d’ailleurs pas de peuple israélien, mais une nation juive, une nation palestinienne, nommée arabe par les sionistes, une nation russe etc.

Rendormi avec des réveils à cause des cris et du bruit des portes métalliques frappées par certains gardés à vue, puis réveillé à 5 h du matin. Pour empreintes et photos que j’ai refusées bien que ce soit un délit, objet d’un complément au procès-verbal dans la journée.

A midi, le même plat de pâtes aux champignons que j’ai laissé. Et un verre d’eau. Le matin, pas de café, mais un petit jus d’orange en brique 20 cl et un mini gâteau genre de ce qui accompagne les expressos dans les cafés.

Après vous attendez. L’OPJ avait dit vous serez libéré soit en fin de matinée, soit en début d’après-midi. Résultat c’est après 17h que je l’ai été deux heures avant la fin des 24h de durée d’une garde à vue.
Certains y étaient encore.

Dehors, face au commissariat, plus d’une cinquantaine de camarades de plusieurs organisations m’attendaient. Merci à tous et toutes!

Un jeune gardé à vue, libéré après moi, a remis son foulard palestinien dès sa sortie. Immédiatement embarqué par les policiers pour une nouvelle GAV!

Bref,le gouvernement tout à sa paranoïa, continue son soutien massif à l’Etat criminel sioniste. Oublieux des résolutions de l’ONU qui exigent entre autres depuis 1967 la libération des territoires occupés, Cisjordanie, Jérusalem-Est; Et la fin du blocus de Gaza depuis 2007.

Et Macron pratique le deux poids deux mesure en autorisant les manifestations de soutien à l’Etat voyou, hors la loi international et interdisant celles pour la Palestine.