Pendant que Patrick Binder, le mini Führer alsacien, chassé de l’Elsau par la mobilisation associative et populaire, cherche désespérément un lieu pour manger du porc, d’autres, plus anonymes et violents s’en sont pris, nuitamment – quel courage!- à Faruk Gunaltay, directeur de l’Odyssée. Bien entendu, aucun rapport entre les deux événements!

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lu dans les DNA

Strasbourg / Plainte du directeur du cinéma l’Odyssée

Nouvelle affaire de tags racistes

Dans la nuit de lundi à mardi, un ou plusieurs intrus ont pénétré par effraction dans le jardin du directeur du cinéma strasbourgeois l’Odyssée pour mettre le feu à ses voitures et apposer des inscriptions haineuses sur la porte de son domicile. Une enquête est en cours.

Hier vers 2h30, Faruk Gunaltay est réveillé par un voisin sonnant à sa porte. Ses deux voitures, stationnées dans sa propriété de la Robertsau à Strasbourg, sont en train de brûler. « J’ai essayé d’éteindre les flammes avec un tuyau d’arrosage en attendant l’arrivée des pompiers », explique le directeur du cinéma l’Odyssée à Strasbourg. Le feu s’est malgré tout propagé à un rosier, puis à une fenêtre située au rez-de-chaussée de la maison, fendillant la vitre.
Alors que les secours parviennent à éteindre le sinistre, des policiers constatent la présence de tags sur sa porte d’entrée : deux croix gammées et les nombres 14 et 88 (*) .

« Un acte prémédité »

Les policiers du service régional de l’identité judiciaire (SRIJ) ont été dépêchés sur place. Ils ont inspecté scrupuleusement les lieux et ont procédé à des relevés.
Quelques heures plus tard, Faruk Gunaltay a déposé plainte auprès du commissariat de police. « J’ai été reçu par le directeur départemental de la sécurité publique et le commissaire de la sûreté, précise la victime. L’affaire est désormais dans les mains des enquêteurs. »
D’origine turque et installé en France depuis des décennies – son père était diplomate au conseil de l’Europe -, Faruk Gunaltay dénonce un acte « prémédité », qualifiant ces dégradations d’« attentat raciste ». « Ma fille est traumatisée, déplore-t-il. J’aimerais savoir pourquoi ils ont fait ça. Mais j’ai trop peur de connaître la réponse. Est-ce du fait de mes origines étrangères ou par rapport à l’Odyssée qui expose une vision du monde généreuse, fondée sur la fraternité ? », s’interroge la victime.
Il poursuit : « De tels faits – moches et lâches – sont particulièrement gênants dans la capitale de l’Europe et des droits de l’homme. S’il n’y a pas eu de dégâts humains, c’est grâce à la chance. Je me demande : est-ce que ça vaut la peine de mettre en danger la vie humaine pour des idées de haine ? »
Depuis hier, dans la petite rue tranquille du quartier de la Robertsau – où demeurent les deux carcasses de voitures calcinées – le voisinage est consterné.
L’enquête a été confiée à la brigade criminelle de la sûreté départementale.

Cél. L.

(*) Les nombres 14 et 88 possèdent une valeur symbolique chez les militants néonazis. Le chiffre 14 fait référence aux quatorze mots du slogan du leader américain David Lane : « Nous devons protéger la survie de notre race et l’avenir des enfants blancs. » Le huit correspond à la lettre « H » dans l’alphabet et 88 signifie « Heil Hitler ».