Trois heures du matin, dans la nuit du 14 au 15 octobre, gagné par la faim, en retour de soirée, Frédéric 32 ans, s’apprête à acheter un sandwich grec dans une boutique aux environs du 33 rue Saint Denis dans le 1er arrondissement. Il attend patiemment son tour dans la file, lorsque derrière lui, 3 individus le bousculent volontairement, tout en l’insultant de « sale pédé » à haute voix et de manière très agressive.

Frédéric leur demande alors poliment de cesser leurs insultes.. Ses agresseurs, pour toute réponse, le jettent brutalement au sol en le martelant de coups de pieds sur tout le corps tout en continuant à se répandre en insultes homophobes. Visiblement frapper un PD leur semble la chose la plus naturelle qui soit.

Toute la scène s’est déroulée très vite, sans que personne n’intervienne ni ne vienne en aide à la victime

Le visage ensanglanté, Frédéric réussit alors à prendre la fuite et à se réfugier au commissariat du 3ème arrondissement, tout proche. Après avoir signalé son agression, et rencontré les pompiers qui lui ont prodigué les premiers soins, le jeune homme se rend aux urgences de l’Hôtel Dieu.

En chemin, voulant prévenir son conjoint de l’agression qu’il vient de subir, il s’est aperçu qu’on lui avait également dérobé son téléphone. Plus tard, Frédéric est ressortira de l’hôpital avec 5 points de sutures autour de l’œil gauche et un gros hématome.

Selon les conseils de l’association « SOS HOMOPHOBIE », Frédéric a immédiatement porté plainte auprès des autorités. Les délits de « Vol aggravé avec violences » et « les insultes à caractère homophobes » ont été retenus.

Il a ensuite rencontré les médecins du service des Urgences Médico-Judiciaires de l’Hôtel Dieu qui lui ont reconnu 7 jours d’ITT (Incapacité totale de travail).

Frédéric, très choqué par cette sauvage agression, n’est pas en mesure dans l’immédiat d’identifier formellement ses agresseurs. Il souhaite donc au travers de ce communiqué, demander à toute personne pouvant apporter des précisions concernant cette agression de bien vouloir se manifester, afin que justice soit faite,

Le jeune homme, son conjoint, ses ami-e-s et sa famille, tiennent également particulièrement à remercier la centaine d’internautes qui leur ont témoigné amitié et soutien durant ces derniers jours via Facebook.

Si rien n’effacera jamais la violence subie cette nuit là et qui aurait pu avoir des conséquences encore bien plus tragiques, Frédéric et ses proches croient au principe fondateur de notre république : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Les véritables responsables de cet acte inqualifiable ne sont malheureusement pas uniquement les trois individus qui ont porté les coups., Si la gravité de leur acte mérite à l’évidence une sanction pénale, on ne peut surtout ressentir pour eux que pitié pour tant d’ ignorance et de mépris. Mais cette agression, loin d’être isolée, prend place dans un contexte social malheureusement propice à l’Homophobie.

Pour que l’homophobie puisse être efficacement combattue il faudrait :
– Qu’elle soit reconnue (ainsi que la lesbophobie et la transphobie) comme une atteinte à la dignité des personnes.
– Que les autorités qui nous gouvernent sensibilisent les populations à ce problème dés le plus jeune âge. Il ne sert à rien de mener une politique répressive lorsqu’on n’éduque pas les futurs citoyens, et ce, quelles que soient leurs origines géographiques, ethniques, sociales ou religieuses.
– Que soient réellement condamnés les propos et dérapages homophobes des élu-e-s de la République, de responsables religieux, d’artistes et de sites internet comme l’actualité récente l’illustre encore tristement.

Le cas de Frédéric est loin d’être isolé. Son histoire pourrait être la vôtre ou celle des gens que vous aimez, et si cela ne s’était pas déroulé dans un restaurant, que Frédéric ne parvienne pas à prendre la fuite, on imagine les conséquences dramatiques de tels comportements encore aujourd’hui banalisés. Aussi, il est temps de réagir, de se mobiliser, par une véritable politique de prévention de l’Homo, Lesbo et Transphobie, pour ce qui s’est passé cette nuit là pour Frédéric ne se produise pas demain pour d’autres hommes ou femmes simplement coupables, en 2010, d’être « différents ».

Contact : fr.victime_homophobie@yahoo.fr
(merci d’avance de diffuser largement cet appel dans vos réseaux).