Nouvelles photos du train de l’enfer prises par un journaliste allemand à Kehl

prise à 15 h 57

prise à 16 h 05

prise à 16 h 09

prise à 16 h 11

prise à 16 h 13

prise à 16 h 54

prise à 17 h 20

prise à 17 h 53 / le train en partant

Les DNA annoncent en fin d’article (voir ci-dessous) que le train a quitté la gare de Kehl à 18h.

Bizarre!

La Feuille de Chou était à la gare de Kehl, sur le quai au moment où le convoi qui stationnait reprenait son trajet, alors que le Ortenau-Bahn venait de déposer ses voyageurs en provenance d’Offenburg.

Il était 14 h 32 et ce départ a été filmé.

http://la-feuille-de-chou.fr/?p=12957

Le train s’est donc encore arrêté, juste après la gare avant de repartir à 17 h 53, ce n’était en tout cas pas en gare de Kehl, mais un peu plus loin et encore visible des quais d’où les photos ci-dessus ont été prises.

Si avec Sherlock Holmes, on compare la photo 4 et la photo 6, on voit que pendant ce temps, la motrice du train a changé de couleur. de bleu ( France) elle est devenue rouge (Allemagne)…CQFD!

Thermographie des wagons

http://twitpic.com/34jyob

Un témoignage allemand sur le train de l’enfer en gare de Kehl (révisé à 17 h 45)

En début d’après midi, le train s’est éloigné des quais.
Après 15h , quand je suis arrivé, la gare n’était pas fermée ni inaccessible. Elle était comme tous les jours sauf que plus aucun train ne circulait. Au point que les voyageurs qui arrivaient pour prendre leur train ne découvraient que peu à peu, et par eux-mêmes qu’il n’y avait plus de trafic.
Quelques uns sont venus en bout de quai pour demander aux policiers, mais ils n’avaient pas d’information. Et ils renvoyaient les voyageurs vers les guichets de la gare; mais personne n’était capable de les informer! C’est dire l’improvisation dans cet auto-détournement de train nucléaire.
Pratiquement, n’importe qui pouvait se rendre sur les quais et regarder le train à 100 mètres.
Une douzaine de policiers seulement protégaient un petit pont au dessus d’un aiguillage, peut-être dans la crainte d’une action des antinucléaires. Le train, comme une belle endormie, lâchait son rayonnement, mais malheureusement je n’avais pas de compteur Geiger. Un hélicoptère est revenu, signal que le départ du train était proche.
Laisser descendre les gens du Ortenau U-Bahn 2 mètres à côté me paraît comme une insouciance, voire une négligence criminelle.
Pour le reste, mettre un tel monstre vis à vis des hôtels, d’un Mac Do et d’un centre commercial et des rues pleines dAllemands et de Français, ça mérite un tribunal.
Personne de la mairie de Kehl ne s’est pourtant manifesté.

lu dans les DNA

Strasbourg / Convoi de « Castor »

Les déchets nucléaires sont passés en ville

Le convoi transportant des déchets nucléaires vitrifiés à l’usine Areva de la Hague vers l’Allemagne, attendu hier à Hoenheim et Lauterbourg, a vu son itinéraire modifié en dernière minute. Le train est finalement passé en pleine ville de Strasbourg et a passé la frontière à Kehl.

Les manifestants antinucléaires n’auront jamais vu les « Castor » (*). Alors qu’une soixantaine de personnes attendaient hier matin à Hoenheim le passage des onze conteneurs de déchets nucléaires à destination de l’Allemagne (DNA d’hier), le train parti la veille de Valognes (Manche) est finalement passé par Strasbourg pour franchir la frontière sur le pont de Kehl peu avant 14 h.

« Incroyable qu’un convoi d’une telle dangerosité passe en pleine ville »

Après avoir été bloqué plusieurs heures à Caen, vendredi au début de son périple, le convoi avait déjà changé une première fois d’itinéraire dans la nuit, prenant plus au sud que prévu. Après être passé par Amiens, Châlon-en-Champagne et Metz, il a traversé la gare de Saverne vers 10 h 45 en présence d’une quarantaine de militants du réseau « Sortir du nucléaire ». Ces derniers, devant une vingtaine de gendarmes qui barraient l’accès aux rails, ont formé une chaîne humaine en se tenant par les mains.
Celui que les écologistes ont surnommé « le train de l’enfer » devait ensuite passer à Hoenheim, en banlieue de Strasbourg, et remonter jusqu’à Lauterbourg. Mais les centaines de manifestants qui attendaient le convoi à la frontière, côté allemand, ont visiblement incité les autorités à franchir la frontière directement à Kehl. En passant en pleine ville de Strasbourg.
Les déchets radioactifs ont traversé la gare de Strasbourg par le quai numéro 2, selon plusieurs témoins. Direction ensuite le Krimmeri et le pont de l’Europe.
Un parcours de dernière minute jugé « irresponsable » par le conseiller municipal des Verts Eric Schultz qui annonce son intention d’émettre des « protestations » auprès du préfet et des services de l’Etat. « C’est incroyable qu’un convoi d’une telle dangerosité passe en pleine ville, traverse des quartiers sans aucune protection, au mépris des populations », estime-t-il. Alain Jund, adjoint en charge de l’urbanisme (Les Verts), explique qu’« à aucun moment il n’a été question que le convoi passe par Strasbourg » et évoque une décision « inadmissible » qui pose le débat de la « transparence » de ces convois.
Avec Danielle Dambach (Schilik Ecologie), les deux élus écologistes étaient présents dans la matinée au passage à niveau de la rue de la Fontaine à Hoenheim, au sein de la manifestation contre le transport des 123 tonnes de déchets nucléaires présentés comme « extrêmement radioactifs ». Militants de différentes associations – Stop-transport-Halte au nucléaire, Stop Fessenheim, NPA, Parti de gauche, Greenpeace… – ils souhaitaient faire un « die-in » au bord des voies lors du passage du train, et avaient apporté des instruments pour mesurer la radioactivité. D’abord bon enfant, l’ambiance s’est tendue une première fois lorsque les CRS, aussi nombreux que les manifestants, les ont repoussés d’une vingtaine de mètres.
Après avoir attendu le train durant près de quatre heures, les antinucléaires ont appris à 13 h 45 qu’il ne passerait finalement pas à Hoenheim.

« C’est la première fois qu’on nous traite ainsi »

Alors qu’ils s’éparpillaient, les policiers ont encerclé les manifestants pour les empêcher de rallier le nouveau parcours du convoi. Manifestants, journalistes et riverains ont ainsi été bloqués durant quinze minutes environ. « Nous venons souvent manifester contre ces convois, c’est la première fois qu’on nous traite ainsi, peste Rémi Verdet, organisateur du rassemblement. Le lobby nucléaire est tout puissant, il fait ce qu’il veut et se fout des gens. »
Les CRS se sont retirés sous les huées des manifestants à 14 h. Le convoi de déchets nucléaires venait de franchir la frontière allemande. Il a effectué une longue « pause technique » en gare de Kehl, puis Il est reparti peu avant 18 h en direction de Karlsruhe.

Aurélien Poivret (avec S.G.)

(*) Castor, acronyme anglais signifiant « cask for storage and transport of radioactive material » qu’on peut traduire par conteneur de stockage et de transport de matières radioactives.