Confusion entre immigrants clandestins avec terroristes

El Watan, 14 novembre 2010

La patrouille autonome de surveillance des frontières envisage d’utiliser des robots et des drones pour repérer, à distance, les immigrés clandestins.

En plus du Amass, quatre autres projets de nouveaux systèmes destinés à aider les autorités européennes dans leur lutte contre l’immigration clandestine sont actuellement entre les mains de chercheurs spécialisés dans ce type de technologies de pointe. Il s’agit des systèmes Operamar, Wima, Effisec et Talos.
C’est ce qu’ont indiqué des sources bien informées, et ce, en réaction à l’article d’El Watan du 7 novembre 2010.
Le premier, précisent-elles, consiste en la création de «fondations d’une capacité paneuropéenne en matière de sécurité maritime».
Le Wima propose, quant à lui, de multiplier l’usage des drones pour une surveillance plus efficace des côtes européennes.

L’immigration clandestine et le trafic d’êtres humains sur les mers sont les deux exigences auxquelles doit répondre le Wima. D’où le titre de «systèmes des systèmes» qu’entendent lui donner ses concepteurs. En vue d’un renforcement plus accru des capacités en termes de contrôle et de surveillance des postes frontières (terrestres, aériennes et maritimes), l’UE a, en outre, affecté une enveloppe conséquente pour la mise au point du nouveau dispositif Effisec.

DÉTECTION DE PRODUITS ILLICITES

Celui-ci porte, pour sa part, sur l’intégration d’une série de technologies existantes et complémentaires (biométrie, documents électroniques, reconnaissance des signaux, analyses visuelles, détection de substances).
La vidéosurveillance fait partie des pistes envisagées, ajoutent nos sources, trouvant inadmissible de loger les personnes migrantes à la même enseigne que les produits de contrebande.
Et pour cause, expliquent-elles, détecter l’immigration illégale et les produits illicites est l’objectif essentiellement assigné au système Effisec. S’agissant du Talos, nos interlocuteurs estiment qu’il «traduit au mieux le fantasme de frontière virtuelle». Son concept : la patrouille autonome de surveillance des frontières, qui pense utiliser des robots et des drones pour repérer, à distance, les immigrés clandestins et les interpeller avant qu’ils ne s’évaporent dans la nature.
Soit, des systèmes mobiles, modulaires et adaptables à toutes les situations.
Le chef de projet de Talos, ont-ils noté, est une société polonaise de robots démineurs d’origine militaire (PIAP).
Selon leurs propos, cette société rêve de cloner ses engins IBIS, équipés de caméras thermiques et capables de tirer des projectiles en tous genres pour traquer les candidats à l’immigration.

«Ce beau bébé, un robot ‘de combat’ (pas seulement d’observation) a gagné la médaille d’argent au concours Eureka 2008, remis à Bruxelles en novembre 2008 par les huiles de la Commission européenne», ont fait savoir les mêmes sources, qui ont préféré garder l’anonymat. Le drone Quadri, ou «V3» dans sa version «écolo», de l’importateur du taser en France peut, selon eux, tirer des cartouches paralysantes par décharges électriques.
Aussi, le robot IBIS sera doté de capacités lui permettant d’embarquer des armes dites à «énergie dirigée», mot savant pour désigner les canons à ultrasons, ajoutent-elles.
Et pour assurer le volet aérien de Talos, il a été fait appel aux compétences de la compagnie Israël Aircraft Industries, un des leaders mondiaux des drones de surveillance et d’attaque.
Sa spécialité : détecter, localiser, cibler des terroristes, des trafiquants, des immigrés illégaux ou d’autres menaces sur la sécurité publique, 24h/24, même en cas de mauvaise météo et de faible visibilité. «On imagine bien où tout ce bel arsenal israélien a été testé grandeur nature», ont conclu les mêmes sources.
Naima Benouaret.