« Liberté, égalité, fraternité »
150 % Français
« La fRrance aux fRançais ! »?
« Dehors les étrangers! » ?
Qui ne se souvient qu’un fils de Hongrois avait gagné l’élection présidentielle avec les voix des électeurs du F-Haine?
A quelques mois des régionales, réchauffer le plat, c’est, entre autres saloperies, la mission du sinistre de la chasse aux enfants, de la fermeture de la jungle de Calais et de l’expulsion des Afghans par charter, qui lance un nième grrrand débat sur l’identité nationale.
Tsunami assuré.
Au moins, pendant qu’on traque l’étranger, le chômeur souchien oubliera de séquestrer son patron pendant que les banquiers retrouvent, tranquilles, leurs superprofits.
Et Max Gallo, ce niçois franco-italien qui avoue ne savoir ni l’italien ni le nissart, et se gargarise de la Nation française, cause dans le poste à RadioVal d’une banderole qui l’a choqué : « Ni patries ni frontières ».
Les frontières, c’est pas bon pour les capitaux ni les marchandises, mais pour les humains, vive Schengen? Vite, reconstruisons le poste de douane et de police brûlé, début avril lors de la manifestation anti Otan, par des cagoulés entre Strasbourg et Kehl!
Jamais notre écrivain franco-maurrassien (et pas mauricien comme Le Clézio) ne dit que ce ne sont pas les étrangers qui ont ringardisé sa Nation, mais l’intégration européenne et la mondialisation marchande.
Comment se réjouir de la chute du mur de Berlin, en attendant celle du mur de l’apartheid en Palestine, et, en même temps, faire de l’Etat-Nation, idée très XIXe siècle, l’alpha et l’oméga de l’avenir ?
De la Nation, il nous reste, outre la langue dominante, (mais dominée par l’anglo-étasunien) et la culture, Bastille-Nation, et parfois République (sociale) aller-retour.
Et de l’autre côté, le pastis, la soupe au cochon, et les bagarres entre les supporteurs de Marseille et ceux du PSG. Leur faudrait-il, comme on disait stupidement, jadis, une “bonne” guerre?
Vu d’Alsace, ou de Corse, de Bretagne, du pays basque, etc, c’est quoi l’identité française ?
Sachant que même dans cette formule simple, 2+2=4, il n’y a pas d’identité pas plus que dans A=A, où déjà il faut deux A pour affirmer l’identité de A avec A…
L’Alsace a été conquise au fil de l’épée par Louis XIV, acquise à la Révolution française, allemande de 1871 à 1918, annexée par les nazis en 1940, française à nouveau en 1945. Elle appartient historiquement et linguistiquement , depuis des siècles – mais ça s’éteint peu à peu, de mort non naturelle- au monde germanique.
National-francisée et jacobinisée dans les années 1920, puis après 1945, elle est constituée de populations mélangées d’Alamans, de Celtes, de Suédois, de Prussiens, de Suisses, de Polonais, de Maghrébins, d’Africains noirs, de Roms, de Turcs, de Kurdes, de Juifs indigènes, d’Europe centrale et d’Afrique du nord. S’y côtoient les religions catholique, protestante, juive, musulmane, et toutes les autres, sans oublier les sans religion.
Cette région défie, comme partout, toute identification bornée mortifère à laquelle Besson (le son!) voudrait nous assigner, tout en renvoyant les Tchétchènes en Pologne, les Tamouls au Sri-Lanka , où ils sont parfois assassinés et les Afghans en Afghanistan, aux bons soins des Talibans, combattus, paraît-il, par nos vaillantes troupes néo-coloniales .
Besson (sans Lumières) ne connait probablement pas le monument aux morts de la place de la République à Strasbourg, où une mère alsacienne tient en ses bras ses deux fils, l’un sans doute mort sous l’uniforme français, l’autre sous l’uniforme allemand.
” Les frontières, on s’en fout! “
Quand on a eu un grand-père, maternel, né en 1869, en Alsace, donc français, des parents nés avant 1918, donc allemands, réintégrés dans la nationalité française en vertu du Traité de Versailles, quand on est né dans la fRance de Vichy, dont les fonctionnaire, Préfet compris, ont prêté la main aux nazis pour fusiller son père, parce que juif, quand les parents de ce dernier, sont passés par Drancy, gardés par des gendarmes français, avant le transport par la Société Nationale des Chemins de Fer fRançais et l’extermination à Auschwitz, comment peut-on, sans état d’âme, crier Vive la France, entendre chanter la Marseillaise sans arrière-pensée et vouloir l’intégration, c’est à dire, en réalité, l’assimilation de ceux qu’on s’obstine à désigner comme fRançais d’origine étrangère à la Xième génération encore? D’où, les Indigènes de la République !
Comment peut-on ne pas porter assistance aux sans papiers au risque d’être inculpé pour délit de solidarité ?
Comment ne pas considérer que les héros de l’Affiche rouge, ou que Ceslav_Sieradzki « mort en martyr à 16 ans au camp de Schirmeck en criant Vive la France » -DNA- sont mille fois plus français, quoiqu’ étrangers aux noms imprononçables, que le sinistre et traître Besson ?
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