La révolution arabe s’étend et s’approfondit chaque jour. L’enthousiasme aussi.

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Manifestation de soutien au peuple tunisien, sous la statue du général Kléber à Strasbourg. F2Cfoto.

Le peuple tunisien a donné le signal du départ. Le monde ébahi, effrayé ou enthousiaste voit en direct sur Al Jazeera, (censuré en Égypte!) le spectre de la révolution s’ébrouer là où, comme toujours, on ne l’attendait pas. Bien creusé, bien joué la taupe rouge!

Puisque ces dictateurs étaient pour l’un soi-disant “laïque” et “féministe” , et torturait dans les prisons et commissariat, pour l’autre rempart contre l’islamisme, ami d’Israël, ennemi de l’Iran et contenait les Frères musulmans, ils étaient les amis des “démocraties” occidentales, pas dégoûtées qui leur sous-traitaient la torture des prisonniers de Guantanamo et la fabrication des jeans.

Le souffle révolutionnaire est en train de les balayer. La Tunisie, l’Égypte, les autres suivent ou suivront: ils font leur 1789. Mais en vertu du principe de la révolution permanente, selon lequel les tâches démocratiques bourgeoises se télescopent avec celles de l’indépendance nationale réelle et de la révolution socialiste, une transcroissance du processus révolutionnaire initial est à l’œuvre, même si les acteurs de la révolution n’en sont pas tous conscients.

“Obama prône une transition en bon ordre“: Titre DNA

Imaginez , le 13 juillet 1789, ce titre “L’Empereur d’Autriche souhaite une transition en bon ordre“…La Bastille n’eut point été détruite et la tête du roi n’eut point roulé dans la sciure. On peut rêver!

Rien encore n’est joué. A Tunis comme au Caire, il s’agit de déjouer les manœuvres internes et externes qui, toutes, veulent priver les peuples des résultats de leur action Les puissances se liguent, comme en 1917, pour que des solutions de “moindre mal”, de leur point de vue, se mettent en place. L’essentiel pour les brigands impérialistes, est de conserver les appareils d’État et leurs bandes armées pour garantir la poursuite de l’exploitation capitaliste des peuples. Ils sont prêts à changer les têtes des guignols locaux, pour que rien ne change.

De ce côté de la Grande Bleue, et ailleurs, plus que certainement, les peuples observent les événements, pas du point de vue de Sirius, mais en empathie, touchés de plein fouet par l’enthousiasme contagieux qui les saisit chaque fois qu’un peuple se libère. Le vieux Kant qui avait ressenti cela lors de l’annonce (tardive, car Internet n’existait pas) de la révolution française) en avait bouleversé sa promenade rituelle, c’est dire!

C’est cet enthousiasme et cette participation cosmopolitique qui est étudiée ci-dessous à partir de Kant déconstruit par Derrida.

Vive Kant!

Vive Derrida!

Vive la révolution arabe!

Note F2C:

Pour la révolution tunisienne, l’ATMF et l’UJFP avaient pris l’initaitive de manifester. Ne se trouvera-t-il aucune organisation pour lancer une manifestation de soutien au peuple égyptien? Les organisations françaises de “gauche” ont-elles à ce point oublié la solidarité internationale qui animait certaines d’entre elles pendant la guerre du Vietnam?

Sans réponse, on va devoir s’y coller…

http://www.afsp.msh-paris.fr/activite/sei/seicoll03/sei03giesen.pdf