Le week-end a été marqué par des affrontements, parfois mortels, en province. Le gouvernement de transition a annoncé la dissolution prochaine du RCD, le parti du président déchu Ben Ali.

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Le week-end a été particulièrement violent en Tunisie. Si, dimanche soir, un calme précaire était revenu dans la ville du Kef, au nord-ouest du pays, de violents affrontements entre l’armée et des jeunes s’y sont déroulés pendant deux jours. Samedi, l’immeuble de la police a été en partie incendié par des manifestants qui exigeaient le départ du chef de la police locale. Dimanche, il a été à nouveau pris pour cible, cette fois par des bandes de jeunes qui se sont ensuite livrés à des pillages à travers la ville, selon des sources syndicales. L’incendie a été «maîtrisé par les pompiers qui ont travaillé sous la protection de l’armée», a déclaré un syndicaliste. Les heurts de samedi ont fait quatre morts de source syndicale et deux selon le ministère de l’Intérieur. Aucun bilan n’était disponible pour dimanche.

Dans la nuit de samedi et dimanche, les troubles ont gagné la ville de Kébili, au sud du pays, où un jeune est mort après avoir reçu une grenade lacrymogène en pleine tête lors de heurts avec les forces de l’ordre, selon l’agence officielle TAP. Selon l’agence, un «groupe de jeunes» avait tenté d’attaquer et incendier un poste de la garde nationale avant d’être repoussé par les forces de l’ordre. Une fois encore, l’armée a été déployée.

Dans le bassin minier du centre-ouest, le nouveau gouverneur de Gafsa, Mohamed Gouider, a été contraint dimanche de quitter ses bureaux à bord d’un véhicule de l’armée, sous la pression de nombreux manifestants qui demandaient sa démission, toujours selon la TAP.

Coup de balai

Après un grand coup de balai dans la police et le remplacement des gouverneurs des 24 provinces du pays, le gouvernement de transition avait pourtant parié sur une amélioration de la sécurité. Mais ces derniers jours, manifestants et partis d’opposition ont contesté les nominations de certains gouverneurs jugés trop proches de l’ancien régime et réclamé un nettoyage en profondeur de toutes les administrations.

Sur le plan politique, le gouvernement tunisien de transition a annoncé dimanche soir la «suspension» du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti au pouvoir sous Ben Ali, et programmé sa dissolution prochaine. Une dissolution que réclament de nombreux Tunisiens depuis le départ du président déchu Ben Ali.

http://www.lefigaro.fr/international/2011/02/06/01003-20110206ARTFIG00191-la-tunisie-face-a-une-nouvelle-flambee-de-violences.php