Rassemblement à Strasbourg

samedi 12 février à 15h place Kléber!

Tunisie : Poursuite, dans les régions, des mouvements de protestation contre les nouveaux gouverneurs

Des citoyens à travers plusieurs régions du pays, observent des sit-in pour exiger le départ des gouverneurs qui viennent d’être nommés, en raison de leur appartenance au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).

À Bizerte, les manifestants ont scandé des slogans appelant à rompre avec l’ancien régime et ses symboles. Ils demandent le départ du nouveau gouverneur et de tous les agents corrompus du RCD. Des agents et cadres du gouvernorat ont observé un sit-in et tenté d’empêcher le gouverneur de prendre ses fonctions avant que l’armée nationale n’intervienne.

Mais le gouverneur a fini par rejoindre son bureau où il a nié son appartenance au RCD et exprimé sa disposition à servir la région et à être à l’écoute des préoccupations des citoyens. Les manifestants ont, toutefois, poursuivi leur sit-in pour exiger son remplacement.

Des manifestations similaires ont eu lieu à Kairouan. La route principale menant au centre-ville a été coupée. Les manifestants ont brûlé des pneus et saccagé une partie de la station d’essence à proximité du siège du gouvernorat. L’armée nationale à effectué des tirs de sommation pour disperser la foule. Ces protestations ont eu lieu avant que le nouveau gouverneur ne prenne ses fonctions.

À Gabès, les habitants de la région ont organisé une marche populaire revendiquant le départ du nouveau gouverneur pour son appartenance au RCD. Ils ont aussi exprimé leur fidélité aux martyrs de la révolution populaire et leur engagement à défendre ses principes. Le nouveau gouverneur de Gabès a été obligé de quitter le gouvernorat sous la protection des agents de l’armée nationale.

À Kébili, les manifestants ont réclamé l’éloignement des symboles de l’ancien régime et des constitutionnels démocrates ainsi que le départ du nouveau gouverneur. Ils ont appelé à nommer à sa place un autre gouverneur intègre et n’appartenant à aucun parti politique. Un haut responsable de l’armée a rassuré les manifestants que le gouverneur qui vient d’être nommé a quitté la région.

La famille du martyr de la révolution Rami El Abed, tombé à Kébili, ont organisé un sit-in devant le siège du gouvernorat, revendiquant d’inscrire le nom de leur fils unique sur la liste des martyrs de la révolution.

Dans le gouvernorat de La Manouba, les protestations professionnelles des agents temporaires et contractuels ainsi que des agents des chantiers et des cadres des différentes délégations de la région se sont poursuivies. Les revendications des employés du siège du gouvernorat, des agents contractuels et des ouvriers des chantiers des diverses délégations s’articulent autour de la titularisation, de la régularisation de leur situation et de la création d’un syndicat.

D’autre part, le gouverneur de La Manouba s’est réuni avec les cadres et agents du gouvernorat. Il a, à cette occasion, pris connaissance de leurs préoccupations et leur a promis de les examiner et de les résoudre dans les plus brefs délais, conformément aux nouvelles mesures annoncées par le gouvernement provisoire dans le domaine de la fonction publique. Il a appelé les agents et les cadres à rejoindre leurs postes de travail, à accueillir les citoyens et à être attentifs à leurs suggestions et préoccupations.

À Zaghouan, le nouveau gouverneur a quitté son poste, répondant ainsi aux appels des citoyens et des élèves de la ville. Des élèves du lycée Slimane Ben Slimane et du lycée de la cité Ennouzha se sont rassemblés depuis le matin devant le siège du gouvernorat, revendiquant le départ du gouverneur en raison de son appartenance au RCD. Des agents de la municipalité de Zaghouan ont, ensuite, rejoint le rassemblement des élèves.

Le gouvernorat de Siliana qui a trouvé pendant quelques jours une certaine accalmie, a connu, lundi des protestations formulées par un grand nombre de citoyens qui se sont rassemblés devant le siège du gouvernorat pour revendiquer l’amélioration de leurs situations sociales, la garantie des commodités de vie nécessaires et le droit des titulaires de diplômes supérieurs au travail. Ils ont, également, appelé à un développement économique équitable entre toutes les régions.

Le gouverneur dont la foule de manifestants revendiquait le départ pour son appartenance au parti du président déchu, a tenté, sous le regard de l’armée, de rassurer les Citoyens et de leur faire part de sa détermination à n’épargner aucun effort pour répondre à leurs attentes et pour résoudre leurs problèmes dans la mesure du possible.

À Nabeul, la manifestation organisée par la commission régionale de la protection de la révolution a obligé le nouveau gouverneur à quitter son bureau, en présence de l’armée nationale. La ville a connu, depuis dimanche, plusieurs mouvements de protestation, revendiquant la régularisation de la situation socioprofessionnelle des habitants de la région.

À Tozeur, le gouverneur a pris ses fonctions sur fond de protestations et de revendications de la part de plusieurs citoyens rassemblés devant le siège du gouvernorat. Le gouverneur a indiqué que dans l’objectif d’éviter l’encombrement et de répondre au mieux aux attentes des habitants, une journée sera consacrée à chaque délégation pour examiner toutes les revendications.

À Medenine, plusieurs citoyens ont observé un sit-in pour demander le départ du nouveau gouverneur. Le gouverneur de la région, qui s’est entretenu avec des diplômés du supérieur et des demandeurs d’emploi, a souligné, au correspondant de la TAP, son engagement à être proche des citoyens, à écouter leurs préoccupations et à établir un calendrier pour l’examen de tous les dossiers cas par cas.

À Béja, le nouveau gouverneur a quitté son poste après un sit-in devant le siège du gouvernorat réclamant son départ. Les manifestants revendiquent la nomination, dans les régions, de responsables indépendants et technocrates.

Leur presse (Babnet), 8 février 2011.

7 février : Le personnel du ministère des Affaires étrangères réclame la démission de leur ministre Ahmed Ounis suite à ses déclarations scandaleuses à l’étranger & sur la chaine de Nessma TV hier soir.

Les réservistes mobilisés par l’armée tunisienne

Les autorités tunisiennes ont mobilisé lundi les réservistes de l’armée pour rétablir l’ordre dans le pays alors que des incidents se multiplient ces derniers jours. Dans un communiqué diffusé par l’agence officielle de presse TAP, le ministère de la Défense ordonne aux réservistes de l’armée de terre, de la marine et de l’aviation de «rejoindre les centres régionaux de conscription et de mobilisation les plus proches de leurs lieux de résidence».

Le ministère de l’Intérieur a ordonné pour sa part aux policiers de reprendre leur mission de maintien de l’ordre. Depuis la «révolution du jasmin», l’armée s’est déployée pour assurer l’ordre public tandis que la police, qui porte l’image du bras armé de la répression sous le régime de Zine ben Ali, a subi désertions et absentéisme en série.

Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur prévient les policiers que s’ils ne regagnent pas leur poste, ils seront considérés comme coupables d’un refus de travail. Depuis vendredi, cinq personnes au moins ont été tuées dans des incidents en Tunisie, dont deux tombées sous les balles à El Kef (nord) où des policiers tentaient de disperser des manifestants.

La situation est restée tendue lundi dans cette localité du nord du pays, où de nouveaux accrochages ont opposé manifestants et forces de l’ordre. Aucune victime supplémentaire n’a cependant été signalée. Les incidents enregistrés récemment en Tunisie sont imputés par certains à des policiers qu’ils accusent de vouloir saper les bases du nouveau gouvernement.

Leur presse (20 Minutes), 7 février.

Tunisie : 14 tribunaux incendiés lors des événements récents

14 tribunaux ont été incendiés en Tunisie lors des évènements récents et plusieurs prisons endommagés. Des dégâts qui se chiffrent à 5,5 millions de dinars. Ce sont là les chiffres donnés par Lazhar Karoui Chebbi, ministre de la Justice, à une délégation du parlement européen qu’il a rencontrée le 5 février 2011.

Le ministre, avouant implicitement la faiblesse des moyens de l’État tunisien actuellement, indique en substance : «Nous comptons sur l’appui et l’assistance de l’Union européenne (UE) pour la reprise des activités des 14 tribunaux incendiés et des prisons endommagés.»

Il a réaffirmé l’engagement à «instaurer l’indépendance de la justice en cette période transitoire», se déclarant persuadé avant même d’être nommé ministre de la Justice que «le président de la République ne peut pas être aussi le président du Conseil supérieur de la magistrature». «Les magistrats doivent être élus et la justice doit être indépendante», a-t-il soutenu.

Les membres de la délégation du Parlement européen (12 élus européens) ont souligné notamment l’importance la réforme de la justice, proposant, à ce propos, la création d’un comité pour la réforme de la justice à laquelle seront associés des magistrats et le barreau.

Leur presse (Tunisia Watch), 7 février.

Enquête sur les derniers évènements survenus à Kébili

Un communiqué rendu public, dimanche, par le ministère de l’Intérieur annonce qu’un nombre de citoyens se sont manifestés, samedi, le 4 février, dans la ville de Kébili dans une marche protestataire.

Le communiqué précise que la majorité des participants étaient en état d’ébriété et ont assailli, aux alentours de 20h00, le siège du district de la garde nationale de la ville et jeté des engins incendiaires, au moment où les agents de l’ordre étaient à l’intérieur du bâtiment, ce qui a déclenché un incendie dans le siège du district et dans le bâtiment de l’unité d’intervention relevant de la garde nationale.

Devant la persistance des assaillants, ajoute le communiqué, les agents de la garde nationale ont tenté de s’auto-défendre, en recourant à l’utilisation des bombes lacrymogènes pour disperser les personnes puis aux des tirs de sommation, conformément aux règles de traitement sécuritaire dans ce type d’incidents, ce qui a occasionné la décès d’un manifestant qui a été atteint à la tête par une bombe lacrymogène, et la blessure de 5 autres manifestants et de 13 agents de police.

La région de Toumbar de la ville de Kébili a connu, dimanche, le 6 février, selon le même communiqué, un échange de violence entre les citoyens de la même région en usant d’armes blanches suite auquel des manifestants se sont rendus au district de la garde nationale qui a été incendié.

Le communiqué a indiqué également les manifestants ont assailli le siège et se sont emparés des uniformes de la garde nationale et des matraques qu’ils ont utilisé pour semer la panique et le désarroi auprès des citoyens.

Le ministère de l’Intérieur a entamé une enquête sur le terrain afin d’identifier les circonstances de cet incident et de déterminer les responsabilités.

Leur presse (African Manager), 7 février.