par Ziad Medoukh
Nous, Palestiniens, avons suivi avec beaucoup d’intérêts les événements qui se sont déroulés ces deux derniers mois en Tunisie et en Egypte et nous avons salué la victoire de la révolution populaire pour le changement, la démocratie, et la justice sociale dans ces deux pays.
Très attentifs ces dix-huit derniers jours à l’évolution de la situation en Egypte , pays voisin, pays ayant des relations particulières avec les différentes tendances politiques du nôtre, pays qui a un rôle clé au proche Orient, nous avons remarqué l’intérêt particulier de la communauté internationale officielle- Nations-Unies, Etats-Unis, Europe et autres – à la situation en Egypte, demandant presque tous les jours le départ du président et le respect de la volonté du peuple d’entrer dans une nouvelle ère. Une ère de démocratie.
C’est donc, au nom du respect de la volonté populaire, au nom des principes humains, mais surtout au nom du respect de la démocratie, que ces puissances politiques ont réclamé le changement du système en Egypte, système qui a, selon eux, violé les droits fondamentaux du peuple égyptien, et qui a instauré dans ce pays la corruption et l’injustice.
La question se pose : pourquoi cette communauté reste-t-elle souvent silencieuse lorsqu’il s’agit des violations permanentes par Israël des droits les plus fondamentaux des Palestiniens,
Israël est un état colonial, créé sur le massacre d’une partie de la population palestinienne. Il continue de bâtir des colonies, et ce de façon illégale, sur des territoires reconnus occupés par les résolutions des Nations-Unies et personne ne bouge !
Depuis sa création en 1948, Israël pratique, en toute impunité une politique de déportation, de racisme, d’assassinat envers les Palestiniens.
L’Etat d’Israël a créé le problème des refugiés Palestiniens qui vivent dans des conditions humanitaires épouvantables dans les pays voisins.
Cet Etat continue au vu et au su de cette communauté internationale, à produire toutes sorte d’armes nucléaires, chimiques et biologiques, et c’est grâce à cet armement qu’il tient en otage tous les peuples de la région.
L’Etat d’Israël est le seul Etat qui n’a jamais appliqué aucune résolution des Nations-Unies, et cela, encouragé par les grandes puissances internationales.
Ce sont souvent la droite et l’extrême droite qui dirigent cet Etat raciste et colonial, sans aucune réaction de ces Etats dits libres, qui prétendent lutter contre le racisme et l’apartheid.
L’Etat d’Israël traite les citoyens arabes qui y vivent comme des citoyens de seconde zone, ils les privent de beaucoup de leurs droits civiques et politiques, et l’Occident le considère comme la seule démocratie au Proche-Orient. Quelle démocratie ! Quelle hypocrisie !
Cet état a assassiné en octobre 2000, 13 de ses citoyens arabes solidaires de la deuxième Intifada déclenchée par les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.
Israël a construit un mur, mur de la honte et d’apartheid qui sépare les villageois palestiniens de leur terre , les élèves de leurs écoles, et malgré tout cela, aucune organisation internationale n’a osé dénoncer cette construction illégale, malgré la chute saluée par elles, des tous les murs, comme le mur de Berlin .
Israël a installé partout en Cisjordanie des centaines de check-points, qui rendent la vie des Palestiniens de plus en plus difficile.
Israël impose depuis plus de quatre ans, un blocus inhumain à un million et demi de Gazaouis, avec des conséquences mortelles pour la population civile, sous le silence complice et bienveillant de cette communauté internationale officielle.
Israël a enfermé, dans des prisons et des centres de détentions, plus de dix-mille palestiniens qui y vivent dans des conditions inhumaines. Parmi eux, des enfants et des femmes.
Pendant plus de dix-jours, en 2009, Israël a mené dans la bande de Gaza une guerre sans merci contre une population affamée en utilisant des armes interdites, en perpétrant des crimes de guerre, sans entendre le mot : « Arrêtez cette guerre » de la part des puissances internationales. Ces massacres s’ajoutent aux massacres de Sabra, Chatila, et Jenin.
Maints exemples de l’histoire noire de cette occupation contre les Palestiniens : massacres, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, la liste est longue, très longue trop longue. Le comportement de cet Etat qui pratique le terrorisme d’état contre le peuple palestinien est souvent encouragé et soutenu par cette communauté qui prétend aider la population arabe à trouver la liberté et la démocratie.
Israël ne respecte pas les conventions internationales dans les territoires palestiniens, , le droit international y est bafoué, nombreuses sont les entraves à la démocratie, on y assiste quotidiennement à l’injustice, aux violations des droits de l’homme, et la communauté internationale ne réagit pas.
Le temps n’est –il pas venu pour cette communauté internationale de changer sa politique de “deux poids, deux mesures “au Proche-Orient et essayer d’imposer néanmoins l’application du droit international ?
Cette communauté qui soutient les massacres, le terrorisme d’Etat d’ Israël, doit assumer sa responsabilité et dénoncer les violations israéliennes des droits de Palestiniens.
Après ces révolutions successives dans le monde arabe, avant que les choses n’explosent en Palestine contre les mesures de l’occupation, et pour sa crédibilité, la communauté internationale doit respecter ses engagements, imposer avant tout le respect de l’application des résolutions des Nations-Unies et répondre à notre demande, une demande très simple : nous voulons la paix, oui, une paix dans la justice.
Les Palestiniens qui ont beaucoup souffert et continuent de souffrir des pratiques anti-démocratiques appliquées par Israël, espèrent un changement de la part de la communauté internationale, ils souhaitent une révolution dans ses décisions et réclament la justice, la justice, rien que la justice.
Cette communauté internationale aveugle et silencieuse ne réalise pas que les peuples arabes s’inspirent, dans leurs révoltes, de la Palestine et de ses habitants, des deux Intifadas et de leur résistance, qui sont pour eux un modèle sur lesquels ils s’appuient pour leurs revendications.
Nous sommes pour une paix juste et réelle dans notre région, une paix dans la justice, et si cette communauté internationale veut vraiment nous aider à être rattachés aux principes de la démocratie et de la paix, elle doit appliquer la justice.
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