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aux travailleurs, ensemble, quelle que soit leur nationalité de s’unir contre les patrons, le pouvoir de droite ou de gauche, libéral, le FMI, etc, afin d’imposer les solutions ouvrières à la crise qu’on veut leur faire payer;
tant qu’existent des cadres nationaux de souveraineté populaire, et pas de souveraineté européenne, sauf le PE, normal de les utiliser, mais ce serait une erreur réactionnaire de vouloir revenir en arrière, à des États nationaux chacun pour soi
Les immigrés sont pris comme fer de lance dans le démantèlement des lois du travail en Grèce. Ce n’est pas de leur faute. D’un autre côté les employés grecs regardent avec une certaine nostalgie la disparition de leurs droits sociaux et la disparition progressive de l’État-Nation. On aura beau leur expliquer qu’il ne sert à rien de regarder en arrière, ils ne pourront pas se satisfaire de cette réponse.
J’apprends que les Italiens ont voté contre la privatisation de l’eau, c’est à dire qu’ils préfèrent que l’eau reste un bien commun. Cette décision s’est prise dans un cadre national. Je ne suis pas un fétichiste du ” national über alles”. Mais il faut savoir que des cadres existent où peuvent encore s’exprimer une volonté populaire. Ces cadres ne sont pas éternels, donnés une fois pour toute, ils évoluent.
En rejetant le cadre national comme expression légitime des populations, on risque de s’interdire des options qui ne sont pas contraires à des vues que l’on qualifie de progressistes.
Je passe aussi sur l’abandon du nucléaire en Allemagne, qui s’est prise de manière unilatérale et je salue encore une fois les résultats du référendum italien sur l’énergie atomique. Autant de décisions qui ne se sont pas prises au parlement européen.
intéressant le reportage sur la Chine qui rachète la petite entreprise grecque avant de se lancer vers d’autres en Europe ; le capital ne connait pas les frontières;
les ouvriers, grecs et immigrés devraient se souvenir de la phrase de Marx: “les ouvriers n’ont pas de patrie“…;
en aucune façon la solution ne peut venir d’un repli (réactionnaire) national sur soi, qu’il soit prôné par le FN ou des nationaux-républicains de droite ou de gauche
Effectivement les conseillers scientifiques d’Attac ne citent nommément ni Lordon ni Sapir. Mais alors qui sont ces économistes de gauche usant du concept de ” démondialisation “?
«La crise européenne? Certains économistes de gauche pensent que la solution passe par une sortie de l’euro et une dévaluation du franc retrouvé. Le FN rebondit sur ces propositions, adoptant le scénario et même le tempo proposés. Nous pensons que ces projets ne peuvent qu’accentuer les difficultés au lieu de les résoudre.»
Alors, vous avez des noms? Moi, j’en ai, preuve à l’appui. Regardez un peu plus en haut dans le fil de discussion. A en croire l’extrait, ce sont bien eux qui sont la cible de cette mise au point. Comment interpréter ce passage autrement. Ce qui est visé, ce sont ces “économistes de gauche” qui cautionneraient à leur insu la politique du Front National… cela ne vous semble pas clair?
Pour vous le monde est simple, il y a les apôtres du progrès défilant dans un halo lumineux à la recherche de la nouvelle Jérusalem dans les couloirs des institutions d’avenir , et de l’autre, les hommes de l’Épipaléolithique traînants la vermine brune accrochée à leurs fourrures, ne jurant que par la mine de silex. C’est un découpage grossier qui a le mérite d’être clair.
Maintenant, qu’est-ce que veulent les Grecs… regardez ce petit reportage : http://www.youtube.com/watch?v=RUjt_Y8ZAX0&feature=player_embedded
Alors, cela dépend, si vous interrogez les dockers ou les employeurs… est-ce que la prise en main d’une partie du port du Pirée par des investisseurs chinois est ressentie comme une «invasion fantasmée» par les dockers, à vous de juger. Sinon, bien sûr, que tout le monde veut plus de démocratie, la liberté, la richesse, etc…
Mais ce qui intéressant dans la réaction d’Attac, puisque c’est de cela dont il s’agit dans ce fil, c’est le petit coup aux « économistes de gauche ». J’ai comme l’impression que avez un problème de lecture.
L’article ne parle pas de Lordon ou Sapir et pour cause : il traite des mauvaises questions et, partant de là, des mauvaises réponses du FN. C’est vous qui tenez absolument à nous faire croire que vos deux illustres inconnus seraient la cible de cette mise au point.
La mauvaise foi ne relève donc pas ici des conseillers scientifiques d’Attac, mais plutôt de votre propre bile, à moins que ce ne soit la qualité de votre boule de cristal qui soit en cause.
Quant aux lignes de front, elles peuvent se départager assez facilement. Il y a ceux qui veulent faire croire qu’on pourrait revenir en arrière et ceux qui pensent qu’il faut faire avec les moyens du bord et continuer à aller de l’avant. Vous appelez ça « bons sentiments» et «pleurnicherie risible» , c’est là votre façon « d’analyser » les choses…
Ce n’est pas celle de ceux qui luttent en ce moment contre les effets désastreux de la mondialisation capitaliste. Eux s’appuient sur une certaines idée de ce que sont leurs droits en regard du Droit et notamment des Droits de l’Homme.
Ces dernières semaines à Madrid ou Athènes, on n’a pas exigé l’instauration du protectionnisme, le retour aux monnaies nationales, et encore moins plus de frontières pour se protéger d’une invasion fantasmée. On a exigé plus de démocratie et on a manifesté plus de solidarité en reprenant notamment les slogans scandés plus au sud de Mare Nostrum. Ca vous est peut-être dur à digérer, mais c’est ainsi.
Je ne pense pas qu’il y ai un complot ourdi par le Monde Diplomatique, si j’ai laissé penser une chose pareille, je m’en excuse. Je soulignais juste la parution quasi simultanée de l’article des conseillers scientifiques d’ATTAC et des articles du Monde diplomatique sur le même sujet.
J’ai certes une vision étroite du monde, mais j’ai la naïveté de croire que la mauvaise foi ne se développe pas pour elle même, sauf peut être dans des cas pathologiques, elle est toujours au service d’une cause. Aussi je ne puis souscrire à votre reproche qui me ferais voir de la mauvaise foi là il n’y aurait que lutte idéologique. La mauvaise foi est une arme dans le cadre de lutte idéologique. Dans le cas qui nous intéresse, je montre bien que le concept de ” démondialisation ” chez Lordon ou Sapir ne s’accorde pas pleinement avec des politiques purement unilatérales, leur vision de la “démondialisation” prend en compte une certaine coopération entre les États. Les conseillers scientifiques d’Attac tentent de nous faire croire le contraire.
Maintenant, il serait intéressant d’analyser les lignes de front entre les différents camps. Vaste programme.
Le » Dégage « des révolutions arabes, s’applique en réalité à toutes les dictatures. Aux libérales atlantistes comme à celle qui s’alignaient sur Moscou, Pékin ou Téhéran. La Libyenne et les Syrienne mettent simplement plus de temps à le comprendre que la tunisienne et l’égyptienne de même que tous ceux (Soral et De Benoist en tête) qui nourrissaient quelques espoirs de ce coté du manche.
« le bureaucrate se sent mondialiste et friendly »
Ca dépend lesquels. Asselineau et Cheminade sont aussi des bureaucrates, mais c’est un fait qu’ils paraissent aujourd’hui au rencard. C’est que voyez-vous à l’intérieur du camp majoritaire ce n’est pas Villepin qui a pris les rênes mais Sarko.
Comme toujours, vous vous focalisez sur un seul aspect des choses et c’est cette absence de vue plus large qui vous conduit à voir de la mauvaise fois là où il n’y a qu’un simple affrontement idéologique. Il n’y a pas de complot ourdi par la direction du Diplo, il y ajuste que le rapport de force interne n’est pas favorable à vos thèses. Les collusions et la confusion idéologique ont fait suffisamment de dégâts ici ou là (le FN n’est comme toujours qu’un symptôme) pour que désormais on s’oblige à prendre ses questions à bras le corps et à balayer aussi devant sa porte.
Monsieur Du courage merde.
Non je ne réduis pas tout à la dette «souveraine» comme X ou Y. La dette c’est une couche de plus sur un système déjà très contestable. Ce qui gêne c’est la part de « coopération européenne et mondiale » dans le texte que vous présentez. Je n’ai rien contre les coopérations. Mais de là à compter sur des organismes supra-nationaux qui ont fait preuve de leur totale inefficacité pour régler les “problèmes”, il y a un pas que je n’ose franchir. L’Europe des marchés a été préférée à l’Europe politique, que voulez-vous que je vous dise d’autre? Qu’une autre Europe soit possible, oui sans doute. Mais dans l’immédiat, il faut déconstruire pour la reconstruire. Et la déconstruire, c’est passer par le particularisme des luttes, et non dans la recherche d’un nouvel ordre supra-national. Je pense, que pour l’instant, on a déjà donné. Quand je parle des particularismes des luttes, je pense que pour l’instant, ce ne sont pas les Français qui vont se battre pour les Grecs, même si d’un point de vue personnel, ils ont tout intérêt à le faire.
Au fait pour l’écho aux révolution arabes, le mot d’ordre c’était ” dégage ! ” et non pour un bidule ” mondialisation des droits sociaux par l’application des conventions de l’Organisation internationale du travail… “, grande formule dégoulinante de bons sentiments, pleurnicherie risible quand on observe le monde.
Mais je m’aperçois, que vous ne m’avez pas compris. Ce que je conteste dans l’article des conseillers scientifiques d’ATTAC, c’est leur mauvaise foi. Hier,j’ai acheté le Monde Diplomatique, et comme par hasard on parle plus ou moins de ” démondialisation et de FN :
«Combattre l’extrême droite, ce n’est assurément pas prendre le contre-pied des thèmes progressistes que celle-ci récupère (et dévoie), mais offrir un débouché politique à une population légitimement exaspérée. A l’écart des deux principaux partis espagnols, les manifestants de la Puerta del Sol ont-ils réclamé autre chose ?» Serge Halimi.
http://www.monde-diplomatique.fr/2011/06/HALIMI/20653
Un autre article est en relation directe avec ” La démondialisation, un concept superficiel et simpliste ” vers le milieu du journal, c’est à lire. Sinon, on peut toujours éluder la chose en sortant le joker ” révolution mondiale “.
Sinon, je suis très content que le mondialiste Strauss-Kahn soit hors course, et d’une manière générale je chie sur les bureaucrates, et aujourd’hui le bureaucrate se sent mondialiste et friendly. Cela vous va?
une mondialisation non capitaliste suppose la fin de la propriété privée des grands moyens de production, le contrôle des travailleurs, et une division internationale de la production organisée par ces travailleurs
c’est littéralement réactionnaire (et impossible) de vouloir revenir sur une mondialisation qui a commencé au 12e siècle
la question est de sortir du capitalisme mondial
«qu’avez-vous contre le souverainisme , le peuple ne devrait-il pas être souverain?»
Quand la sagesse appelle à regarder la lune, les idiots-utiles montrent le doigt. La souveraineté populaire n’a pas entend les souverainistes pour s’exercer. Voyez les grecs, voyez les islandais, les charognards, les récupérateurs sont venus après !
Comme Asselineau, comme Cheminade vous réduisez tout à cette histoire de dette ( qu’effectivement les peuples se refuserons toujours de payer ) pour mieux noyer le poisson sur tout le reste. Ce reste le voici à nouveau noir sur blanc :
« D’un côté, il faut évidemment réduire les flux de marchandises et de capitaux, et relocaliser les systèmes productifs. Pour des motifs sociaux: stopper la concurrence entre travailleurs et paysans du monde, valoriser la diversité des savoirs et des pratiques sociales, nourrir les populations et assurer la souveraineté alimentaire. Pour des motifs écologiques: réduire les émissions de CO2, diminuer la pression sur les ressources naturelles et leur pillage. Pour des motifs politiques: retrouver des formes de démocratie proche des citoyens.
Mais, de l’autre, il faut plus de coopération européenne et mondiale dans bien des domaines à mutualiser: sauvegarde des écosystèmes, gestion et répartition des ressources rares qui font partie des biens communs (eau, terre, énergie, alimentation, savoirs, techniques, médicaments…), mondialisation des droits sociaux par l’application des conventions de l’Organisation internationale du travail… Les révolutions arabes, leur écho en Europe et ailleurs, montrent à nouveau la nécessité de l’internationalisation des luttes, portées partout par les mêmes aspirations à la justice et à la démocratie. Ce n’est pas «la mondialisation» que nous rejetons, mais la mondialisation néolibérale et capitaliste, telle qu’elle est organisée par les intérêts des firmes multinationales, les «marchés» et les grandes puissances. »
Plutôt que de poser des questions sans queue ni tête et de tourner autour du pot, dites nous plutôt ce qui vous agace dans ce passage. Assumez votre anti-mondialiste pour une fois ! Vous verrez ça fait du bien de se libérer d’un poids.
La souveraineté d’ un peuple passe par un Etat..
La démondialisation signifie pour moi la fin du diktat des organismes supranationaux, du type FMI, par exemple. Il ne s’agit de remonter le temps, il s’agit de reprendre du pouvoir sur nos vies. C’est un constat tellement partagé par les temps qui court, que tous les partis ou presque utilisent cette thématique.
Ce qu’on appelle mondialisation, c’est l’interconnexion des différentes parties du globe. Cette interconnexion s’est effectuée par l’intermédiaire de l’expansionnisme européen. Elle commence par la découverte des Amériques. Conséquences immédiates : petite vérole pour les indiens, crise monétaire par l’importation de l’or des Incas en Espagne. Bref, nous avons cinq siècles de mondialisation derrière nous. Tout le monde sait cela. Il y a plusieurs phases, et notre phase est marquée par la domination de la finance sur les états. Voilà ce qu’on entend de nos jours par mondialisation. Maintenant, où est le meilleur de cette mondialisation? En Argentine, en Côte d’Ivoire, en Grèce, dans les ateliers chinois, chez Paul Onploie ? Je ne saurais vous répondre ce soir. Peut-être avez-vous une petite idée?
souveraineté du peuple, oui, mais les États-nations c’est le passé
La Grèce est un cas d’école pour l’Europe, elle est son avenir après avoir été son passé.
« Le 1er juin, Dagong a placé la dette souveraine de la France, du Royaume-Uni et du Japon en ” observation négative “.
Certes les obligations de l’Hexagone sont toujours classées AA-, le rang qui leur a été attribué en juillet 2010. Mais cette fois-ci, Gagong ne cache pas son pessimisme dans un long communiqué détaillant les maux de l’économie française.
L’agence rappelle que l’endettement de l’Etat s’élevait à 87,1 % du produit intérieur brut (PIB) à la fin de l’année 2010, ” soit 17,9 % d’augmentation par rapport à 2007, avant la crise “. Elle considère que cette dette publique sera ” difficile à stabiliser à moyen terme ” et va probablement continuer à croître.»
Comme vous pouvez le constater les mauvais jours ne semblent pas finir. Alors, la solution, c’est quoi? Continuer à payer pour les banques? Attendre une hypothétique gouvernance mondiale? Ou essayer de mettre à bas les organismes de prêts qui se payent sur les populations à coups de taux d’intérêts prohibitifs?
L’option d’un défaut de payement de la part des Etats sous l’influence de leurs opinions publiques est énoncée par Lordon sous la forme d’une plaisanterie mi-figue, mi-raisin. Il tire les conséquences probables d’un tel événement. Nous verrons cela assez rapidement puisque les événements avancent à grands pas ces derniers temps. Pouffez pendant qu’il en est encore temps, profitez-en…
Au fait qu’avez-vous contre le souverainisme , le peuple ne devrait-il pas être souverain?
« une fois les actifs des banques ayant fondu comme un flocon de neige sous le soleil d’août, les états n’auront plus qu’à racheter les banques pour rien.»
Le néo-souverainisme c’est pas le matin du grand soir, c’est la météo à la demande.
C’est pas que « Lordon et Sapir sont coupables d’avoir été pillés par le Front National», la mélanchonnerie et la dupongniaiserie, c’est juste qu’ils sont à coté de la plaque. La mondialisation est là, c’est comme ça, pour le meilleur et pour le pire. Se passer du pire en s’épargnant le meilleur ça ne peut conduire qu’à la névrose. En tout cas ça ne nous ramènera pas à un avant la mondialisation, sauf bien sûr si vous avez la notice de la machine à remonter le temps.
La thèse de Lordon sur la nationalisation des banques part du principe que les états fassent défaut par rapport à la dette. Ensuite, une fois les actifs des banques ayant fondu comme un flocon de neige sous le soleil d’août, les états n’auront plus qu’à racheter les banques pour rien.
Le défaut de payement des états peut être une action concertée. Bien sûr, il qualifie la chose de ” rêve éveillé “. Mais ce rêve éveillé apparaît aussi dans le texte que vous présentez. Sauf, que Lordon semble s’appuyer un peu plus sur les structures déjà existantes qui nous sont plus familières, je dirais que ces structures gardent encore une once de légétimité. Il est clair, que nous romprons pas totalement avec le capitalisme dans l’éventualité du scénario imaginé par Lordon. Mais ce scénario, c’est ici et maintenant. Tandis que les projets de gouvernance globale, aussi sympathiques qu’ils soient, tiennent un peu de l’attente de l’alignement des astres.
Avant-hier, J’ai écrit le mot « démondialisation » pour la première fois. Je n’en fait pas une religion, je m’atache à comprendre ce que met un auteur derrière un mot. En l’occurence, je trouve que les membres d’Attac caricature la pensée de Lordon, si c’est de lui qu’il s’agit dans l’article. On frise l’inquisition avec l’évocation du grand satan.
Quant à votre slogan, que dire… lisez Lordon et critiquer ensuite. Quant à Sapir, j’avoue que je n’ai lu que deux articles de lui.
aussi bref que vous faites long:
il ne faut pas “démondialiser“, il faut rompre avec le capitalisme!
Comme on le voit, on s’affole de ce que le Front National reprenne des thèmes et des idées de gens de gauche. Reconnaissons-le, dès que le FN s’en mêle, rien ne va plus. Le FN n’est que le symptôme, le mal est l’impuissance du politique, ou pour être plus clair, du citoyen. Cet article de certains membres du conseil scientifique d’ATAC vise à alerter les masses devant le danger de l’isolationnisme : « le retour à des régulations essentiellement nationales ne résoudrait aucun des problèmes qui se posent aujourd’hui à nous.»
Je m’aperçois que les critiques qui visent sur le concept démondialisation sont non seulement adressées au Front National, mais aussi à certains intellectuels de gauche. Je pensais à Sapir, mais j’avais oublié Lordon. Sur ce que j’ai retenu du retour à la monnaie nationale chez ces personnes, c’est que le retour à une monnaie nationale ne signifiait pas un refus d’une monnaie commune.
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«Le problème de la sortie de l’euro… c’est qu’il faut en sortir ! Là où il peut s’opérer aisément dans n’importe quel autre cas, l’ajustement de change est constitutivement interdit par la monnaie unique (sans parler des difficultés logistiques), et y procéder par sortie (puis rentrée – à un niveau révisé) est la croix et la bannière. C’est la malfaçon princeps de la monnaie unique. Plusieurs personnes, dont Jacques Sapir, avaient plaidé à l’époque pour une monnaie commune, seule convertible contre les devises extra-européennes, par rapport à laquelle les monnaies européennes auraient reçu chacune une parité de départ, mais révisable selon, non pas des mécanismes de marché (systématiquement désordonnés et incapables de produire à chaud le moindre ajustement smooth) mais des processus de négociations politiques (à l’unanimité ou à la majorité très qualifiée, avec contreparties à l’autorisation de dévaluation d’un des membres, etc.). Les monnaies nationales auraient fonctionné en gros comme des dénominations de la monnaie commune européenne, mais – et c’est une différence immense – des dénominations aux taux politiquement ajustables. C’est ce mécanisme qui fait cruellement défaut, et si les événements, aujourd’hui ou dans quelques mois, tournent à la décomposition complète du traité de Lisbonne avec obligation de tout refaire à neuf, c’est une telle idée qu’il faudra vigoureusement pousser.»
Source, blog de Lordon : http://blog.mondediplo.net/2010-05-07-Crise-la-croisee-des-chemins
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Comme on peut le constater, on est loin d’une politique monétaire unilatérale. J’ai juste l’impression que Lordon et Sapir sont coupables d’avoir été pillés par le Front National. Car si le Front National reprend une de vos idées, c’est qu’elle est forcément mauvaise. Et encore, j’ignore dans quelle mesure le Front National reprend fidèlement les idées de Sapir et de Lordon. Mais les membres d’Attac signataires de l’article sont formels, le Front national reprend le scénario et le tempo proposé par les fameux économistes de gauche, qui vous le noterez, ne sont pas nommés.
Ces bons camarades d’Attac ne semblent pas proposer autre chose de différent que ce que propose Lordon. Sauf que ce dernier reprend encore le concept de démondialisation, alors que ce concept est passé dans la bouche de l’ennemi. Finalement ce n’est pas le concept de démondialisation qui est superficiel et simpliste. C’est plutôt la façon d’amener le débat sur le terrain de la «peste brune» qui est superficielle et simpliste.
Pour finir, quelques passages de Lordon où apparaissent le «concept» de démondialisation :
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«A moyen terme en tout cas, il est possible de préférer le passéisme de la délibération politique, dans laquelle les arbitrages de l’endettement public seraient complètement réintégrés, à un monde mondialisé ébouriffant de modernité, dans lequel ce sont les marchés de capitaux qui fixent le tribut prélevé sur la richesse nationale par des créanciers des quatre coins du monde. Et il est possible de trouver quelque valeur à cette conclusion somme toute assez simple : si la mondialisation n’est en définitive pas autre chose que la dissolution des souverainetés par la marchéisation de tout, alors démondialiser c’est repolitiser.
Frédéric Lordon.»
http://www.monde-diplomatique.fr/2010/05/LORDON/19137
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«Par construction, l’espace de la mondialisation comme espace dépolitisé, à dessein soustrait à toute autorité politique formelle, comme l’atteste incidemment la substitution de la « gouvernance » au gouvernement, est un espace de purs rapports de force, éventuellement tempérés par le pouvoir d’un hégémon capable de faire régner un ordre – son ordre. La négociation n’a pas d’autre d’espoir que de fortuites convergences d’intérêts. Pour le reste, les structures « dures » qui pourraient contrebattre les effets spontanés des mécanismes de la mondialisation, d’une part ne signifieraient rien d’autre qu’une forme ou une autre… de démondialisation (par des limites formelles mises au libre-échange, par une re-régulation financière sérieuse), et d’autre part sont hors de portée d’une chimérique « communauté » mondiale, fut-elle limitée aux vingt du G éponyme, précisément parce qu’elle n’est pas une communauté – politique. Les sommets successifs peuvent bien continuer s’ils le veulent de nous bahuter d’oubli délibéré en faux problèmes, les faux problèmes viennent immanquablement rappeler les vrais. Et le réel insiste.» [ Article fin mai ou début juin 2011 sur les G-8 ou 20 ]