Strasbourg

Syrie : manifestation devant le Parlement européen

Une trentaine de Syriens venus de France et d’Allemagne se sont rassemblés cet après-midi devant le Parlement européen, où démarrait la session plénière mensuelle, et comptent y être présents jusqu’à mercredi soir.

Syrie : manifestation devant le Parlement européen 

Syrie : manifestation devant le Parlement européen

    Une trentaine de Syriens venus de France et d’Allemagne se sont rassemblés cet après-midi devant le Parlement européen, où démarrait la session plénière mensuelle, et comptent y être présents jusqu’à mercredi soir.

Ils attendent de l’Union européenne qu’elle fasse preuve « de fermeté » pour demander « au régime d’Assad de se retirer ». « L’UE, l’ONU ont déjà parlé, mais il n’y a pas d’effet sur le régime, regrette un organisateur allemand. Ca ne suffit pas. On voudrait qu’ils fassent pression comme ils l’ont fait sur la Libye, pour que ce massacre s’arrête ».

« Nous pourrions être bien plus nombreux ici, notent-ils aussi en faisant référence à la surveillance étroite que fait peser le régime sur les agissements de ses citoyens. Mais nos compatriotes ont peur que leur présence à cette manifestation se retourne contre leurs familles ou contre eux quand ils reviennent au pays. S’ils n’avaient pas aussi peur, nous pourrions être des centaines ici aujourd’hui. »

 

 

 



DNA du 07/06/2011 02:01

Manifestations / Violences

120 policiers tués en Syrie

Les autorités syriennes ont accusé hier «des groupes armés» non identifiés d’être à l’origine de combats qui ont coûté la vie à 120 policiers dans le nord-ouest du pays, promettant de ne pas rester «les bras croisés» face à ce que des militants qualifient de mutinerie.

Des Syriens, installés en France et en Allemagne, ont manifesté hier devant le Parlement européen à Strasbourg. (Photo DNA) 

Des Syriens, installés en France et en Allemagne, ont manifesté hier devant le Parlement européen à Strasbourg. (Photo DNA)

    Damas a régulièrement pointé des « groupes terroristes» et des « étrangers» depuis le début des manifestations contre le régime de Bachar al-Assad, le 15 mars.

Théâtre d’un ratissage de l’armée depuis samedi, la ville de Jisr al-Choughour (nord-ouest) a été le théâtre hier de violents affrontements entre policiers d’un côté, et « groupes armés» de l’autre, a affirmé la télévision officielle, faisant état de 120 agents tués, dont 80 au QG de la Sécurité.

« Les groupes armés commettent un véritable massacre. Ils ont mutilé les cadavres et jeté d’autres dans (le fleuve) Oronte», a indiqué la chaîne, parlant d’édifices gouvernementaux brûlés dans cette localité du gouvernorat d’Idleb, à 330 km au nord de Damas.

La télévision a auparavant décrit une « embuscade» qui a coûté la vie à 20 policiers et une explosion dans le bâtiment de la Poste ayant fait huit morts dans les rangs des forces de l’ordre.

Le ministre de l’Intérieur, Mohammad Ibrahim al-Chaar, a averti à la télévision que « l’Etat agira avec fermeté, avec force et conformément à la loi et il ne restera pas les bras croisés face aux attaques armées qui portent atteinte à la sécurité de la patrie.»

Interrogés depuis Nicosie, des militants ont fait état d’une « mutinerie» dans les rangs des forces de sécurité de la ville.

Des « tirs suivis d’une explosion ont été entendus dans le quartier général de la Sûreté militaire, apparemment à la suite d’une mutinerie», a indiqué un militant, précisant que tout avait commencé dimanche après la mort de dix manifestants tués par des tirs de «snipers» des services de sécurité.

Les manifestants se sont alors rassemblés autour du QG de la Sûreté militaire. « Des tirs et ensuite une explosion ont eu lieu à l’intérieur», a-t-il affirmé.

S’agissant de l’explosion à la Poste, il a affirmé que « des hommes armés du régime avaient tiré (samedi) sur des manifestants qui venaient de participer aux funérailles d’une personne tuée dans la ville». « Plus de 10 hommes armés sont sortis de la Poste et ont tiré sur la foule, tuant 9 personnes», selon lui. « De nombreux habitants ont fui la ville».

« Je pense qu’ils ont exécuté des policiers qui ont refusé de tirer sur les manifestants». « Il y a eu une mutinerie au sein des services de sécurité», a indiqué un autre militant faisant état lui aussi de tirs dimanche dans le QG de la Sûreté militaire.

Jisr al-Choughour est le théâtre depuis samedi de combats violents entre forces de l’ordre et manifestants, avec 35 personnes -27 civils et 8 agents des forces de l’ordre- tuées dimanche dans cette localité et les villages voisins, selon le chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Rami Abdel-Rahmane, basé à Londres.

Plus de 1 100 civils auraient été tués depuis le début du mouvement

Ces affrontements -que les médias étrangers ne peuvent pas couvrir directement en raison des restrictions imposées par Damas- ont lieu alors que Damas a annoncé dimanche la création d’une commission chargée d’élaborer un projet de loi sur les partis politiques, selon l’agence officielle Sana.

Le multipartisme est une revendication essentielle des opposants qui veulent la fin de l’hégémonie du parti Baas, au pouvoir depuis 1963, et qui est selon la Constitution «le dirigeant de l’Etat et de la société».

Pressé par la communauté internationale de stopper ce bain de sang, le régime avait promis mardi dernier une amnistie générale.

Les autorités ont annoncé en avril la levée de l’Etat d’urgence en vigueur depuis près de 50 ans, tout en continuant d’envoyer l’armée dans les villes touchées par la contestation.

Hier, six organisations des droits de l’homme de Syrie ont dénoncé « le recours excessif à la force pour disperser les rassemblements pacifiques des citoyens syriens sans armes» et ont appelé le gouvernement à « arrêter la spirale de violence et d’assassinats dans les rues syriennes».

Elles ont demandé une commission d’enquête « indépendante et transparente pour dévoiler les responsables de la violence».

Amnesty International a jugé « impératif que le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a été très silencieux sur ce sujet, vote une condamnation des massacres», l’exhortant à porter l’affaire devant la Cour pénale internationale.

Selon des organisations de défense des droits de l’homme, plus de 1 100 civils ont été tués depuis le début du mouvement.