Après le « printemps arabe », un été européen ?
Le « Pacte pour l’euro », qui durcit drastiquement le « pacte de stabilité », va sans doute être adopté au Parlement le 23 juin et au Conseil des chefs d’État et de gouvernement le 24 juin. Une adoption au pas de charge : débats court-circuités en commission parlementaire, agenda surchargé pour les négociateurs, inflexibilité du Conseil européen. Dans la continuité, le gouvernement français veut faire voter par le Parlement une réforme constitutionnelle qui exigerait de tendre vers l’équilibre budgétaire en tout temps et à tout prix.
Douleurs et misère pour les populations
Le silence médiatique assourdissant, et l’absence de débat public autour de ces réformes, contrastent avec leur importance décisive : les politiques d’austérité deviennent une obligation permanente, assortie de sanctions automatiques pour les « mauvais élèves » qui n’adopteraient pas la pseudo-«rigueur », à savoir la réduction des salaires, les coupes dans les services publics et les prestations sociales, la précarisation du travail, une fiscalité encore plus favorable aux grandes entreprises.
Ces mesures sont à la fois injustes et inefficaces : elles veulent faire payer aux peuples le prix de la crise en enfonçant l’économie dans la récession, cependant que la régulation du secteur bancaire et financier – responsable de la crise – piétine. L’aggravation de la crise sociale pourrait renforcer les courants xénophobes, qui ont le vent en poupe. Mais ce vent commence peut-être à tourner sous la pression des luttes populaires.
Agir ensemble en Europe
Des mouvements massifs de protestation et d’exigence démocratique sont apparus en Espagne, en Grèce, au Portugal, au Royaume-Uni, après le mouvement de l’an dernier en France. Ces mouvements commencent à se développer à l’échelle européenne. Les indignés espagnols appellent à se mobiliser, le 19 juin, en amont du Conseil européen, pour une véritable démocratie en Europe et contre le Pacte pour l’euro. Des indignés d’autres pays européens se joindront à cette action notamment en Grèce et en France. La Confédération européenne des syndicats organise une journée d’action le 21 juin pour s’opposer aux politiques d’austérité, avec une manifestation au Luxembourg, pays du président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker.
Mettre la (contre) révolution Barroso sous les projecteurs
Barroso se vante de mener une « révolution silencieuse » : nous voulons au contraire faire du vacarme autour de ces projets désastreux pour les peuples. Les grandes formations politiques européennes doivent entendre la voix de la contestation grandissante qui s’élève en Europe. Attac agit dans ce sens, par exemple par la pétition du réseau des Attac d’Europe (http://www.oureurope.org/). La résonance des mouvements populaires a d’ores et déjà poussé les partis socialistes et verts européens à une expression publique contre la nouvelle gouvernance économique européenne (http://www.changeforeurope.eu/fr).
À la veille du vote du Parlement européen sur la nouvelle gouvernance économique, Attac France interpellera de nouveau les partis politiques en organisant une réunion publique avec des responsables des formations de gauche représentées au Parlement européen : quelle critique de cette nouvelle gouvernance économique qui épargne les marchés financiers, et écrase les peuples ? Quelles alternatives pour demain ?
A Paris le 23 juin à 18h : Bourse du travail, rue du Château d’eau, métro République
Pas pour le moment.
Je crois qu’il y a un signataire du tract des conseillers scientifiques qui a écrit un droit de réponse à Lordon : http://www.alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2011/06/16/la-demondialisation-heureuse-elements-de-debat-et-de-reponse-a-frederic-lordon-et-a-quelques-autres-collegues/
Mais a mon avis, ces conseillers scientifiques ont eu la main un peu lourde, il ont même manquer de beaucoup de finesse.
Alors pourquoi me suis-je particulièrement intéresser à Attac aujourd’hui. La réponse est la suivante, parce que m’intéresse à ce qu’écrit Lordon, et dans la mesure où les membres du conseil scientifique d’Attac parle indirectement de Lordon, vous pouvez imaginer les liens que l’on peut établir…. Et pourquoi Lordon est-il si intéressant à mes yeux? Il est possible que la réponse à cette question vous importe peu, alors dans le doute, au revoir…
Vous n’avez pas d’autres questions?
«L’un des grands arguments des partisans de la sortie de l’euro, est que ceux qui misent sur un mouvement social européen poursuivent une chimère. L’enjeu est de saisir l’occasion pour le faire naître. Plusieurs pays sont confrontés très durement au problème de la dette. D’autres le seront plus ou moins tard. Tous sont soumis aux politiques économiques et monétaires pro-cycliques. Même la Confédération européenne des syndicats a été obligée de se démarquer de la Commission européenne et de la BCE. L’opportunité est créée de construire, entre les citoyens des pays d’Europe, une véritable union. La solution progressiste n’est pas la sortie de l’euro. Elle est d’aider à la convergence des luttes sociales et politiques menées aujourd’hui de façon dispersée vers un objectif de contrôle social démocratique commun de leurs moyens de production et d’échange, donc aussi de l’euro. «Saisir les banques» ! Oui, dans tous les pays où le mouvement social en aura la force; oui en incluant la BCE dans leur nombre.»
http://www.npa2009.org/content/les-dettes-illégitimes-quand-les-banques-font-main-basse-sur-les-politiques-publiques-franço
comme quoi on passe de l’un à l’autre sans problème , n’est il pas schlomo?
On comprend mieux. Attac vous était sympathique il y a très longtemps (aux alentours de 1998), mais uniquement sur le papier et encore avec des pincettes. Mais alors, pourquoi suivre tout cela d’aussi près aujourd’hui ? J’ai ouvert cet article que vous proposez sur votre blog. Apparemment Lordon a pris la chose pour lui, mais il n’est pas le seul « économiste de gauche» à s’accrocher à ces vieilles lunes protectionnistes. Au fait, le Conseil scientifique d’Attac a-t-il répondu à ce billet que vous semblez présenter comme un droit de réponse ?
Pour être plus précis, j’ai trouvé la formule d’Attac assez sympathique à ses débuts. Mais je vois cela de très loin. Pour les choses qui me sont moins lointaines, je fais preuve de moins de bienveillance. Si vous êtes le monsieur avec qui j’entretenait ici même une discussion sur l’article d’Attac cité dans votre intervention, ce lien est pour vous : http://lesarbresdestrasbourg.blogspot.com/2011/06/encore-faut-il-savoir-lire.html
« j’ai une certaine sympathie pour Attac»
C’est un nouveau coming out ma parole; doublé d’un virage à 180 ma foi. Il n’y a pas si longtemps c’était De Benoist et Soral qui vous faisaient kiffé . Demain ce sera qui ? Besancenot ? RESF ? Le SCALP ?
« Nous affirmons qu’il faut en finir avec cette idée absurde selon laquelle le FN poserait les bonnes questions (contre le «mondialisme») mais n’apporterait pas les bonnes réponses. Le FN ne propose pas les bonnes réponses parce qu’il ne pose pas les bonnes questions. Le retour à des régulations essentiellement nationales ne résoudrait aucun des problèmes qui se posent aujourd’hui à nous.»
http://www.france.attac.org/articles/la-demondialisation-un-concept-superficiel-et-simpliste
On comprend que votre « sympathie » en soit affectée. C’est effectivement une belle « correction » pour tous ceux qui ont suivi la voie tracée par Laurent Fabius en pleine mise en place de l’austérité. La célèbre formule (« le Front national pose les bonnes questions, mais leur donne de mauvaises réponses») n’aura pas été pour rien dans la lepénisation des esprits. Elle lui a même été d’une aide très précieuse pour en maquiller les contours et autres cernes trop voyantes.
Dans l’ensemble, j’ai une certaine sympathie pour Attac. Mais avec leur article sur la ” démondialisation “, les conseillers scientifiques d’Attac m’ont fait l’effet d’être un peu rigides, ce qui les a mené à la limite de la correction vis à vis d’analyses concurrentes. Je ne connais pas le type d’orthodoxie en vigueur chez Attac, mais il est clair qu’elle n’est pas d’une aide extraordinaire quand il s’agit de faire preuve de souplesse d’esprit face à une réalité dont on a du mal à cerner les contours.