Surprenante et scandaleuse absence de promotion d’un livre merveilleux sur la création d’Israël et le dramatique épisode de la Nakba…
Flammarion – ISBN 9782081245945
Présentation de l’éditeur
Israël, 1967. Dans la ville d’al-Ramla, un jeune Palestinien, Bashir Khairi, frappe à la porte d’une vieille bâtisse de pierre flanquée d’un citronnier. C’est la maison dans laquelle il a grandi ; il est revenu voir le cadre de son enfance, dix-neuf ans après que sa famille a fui précipitamment, au moment de la première guerre israéloarabe. Bashir est accueilli par Dalia Eshkenazi, une jeune Israélienne ; la famille de la jeune femme vit dans l’ancienne demeure des Khairi depuis qu’elle a quitté la Bulgarie pour Israël en 1948. Sur le seuil de leur maison commune, Dalia et Bashir nouent malgré tout ce qui les sépare une amitié profonde, qui survivra à quatre décennies du conflit le plus âpre au monde.
C’est l’histoire de ces deux familles, qui existent réellement, que raconte Sandy Tolan. Et en narrant le contexte dans lequel se déroule la vie des Eshkenazi et des Khairi, il peint une fresque saisissante des destins intriqués d’Israël et de la Palestine au XXe siècle. Avec une rigueur remarquable et sans porter de jugement sur aucun des deux camps, Sandy Tolan parvient à faire comprendre au lecteur qu’il n’y a là ni bons ni méchants, seulement des êtres humains.
Le livre qu’il faut lire pour comprendre, sans préjugés, la tragédie du Moyen-Orient.
Bonjour à tous,
Voici ce qui semble être une “victime collatérale” de plus de la propagande israélienne actuelle dont les méthodes sont celles d’une véritable entreprise révisionniste…
Alors qu’il y a quelques jours, les éditions Hachette annonçaient une nouvelle version des manuels scolaires français révisée et débarrassée du (gros?) mot “NAKBA”(http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2011-07-07-Nakba), un étrange phénomène se produit ces dernières semaines dans le monde de l’édition, plus particulièrement dans la partie communication et promotion des dernières parutions. L’un des ouvrages majeurs de cet été, La maison au citronnier de Sandy Tolan, qui décrit très brillamment la création d’Israël et le dramatique -et consécutif- épisode de la Nakba, fait l’objet d’une omerta scandaleuse de la part de tous les médias: aucune promotion, aucune critique, comme si l’ouvrage n’était jamais paru voire jamais écrit.
Troublante coïncidence, n’est-ce pas?
Les rares libraires qui, à titre privé, s’en étonnent et s’en émeuvent, ne donnent pas cher du succès de ce livre magnifique car, comme chacun sait, un livre dont on ne parle pas est un livre qui ne se vend pas, et c’est une oeuvre et un auteur qui disparaissent durablement des rayons des librairies et des bibliothèques…
Or, dans le contexte actuel de volonté de ré-écriture de l’Histoire selon Israël, il paraît nécessaire de valoriser tous les témoignages sur cette période historique déterminante de la seconde moitié du XXème siècle; et c’est bien de cela dont il s’agit dans La maison au citronnier.
En effet, si l’auteur a choisi une forme littéraire (le roman), un point de vue original (celui d’un jeune palestinien et d’une jeune israélienne) et un décor symbolique fort (la maison de leur enfance), il n’en dresse pas moins un tableau minutieux et irremplaçable des événements de 1948 et 1967, vus de l’intérieur, au jour le jour, dans les moindres détails de la vie courante -y compris les plus sordides-.
Ce remarquable travail d’auteur-archiviste qui confère, à l’ensemble de l’ouvrage, une valeur politique et historique incontestable, est aussi une arme d’une efficacité redoutable.
De l’abondance de détails, de la complexité en toute chose, du caractère inextricable de chaque événement, naissent autant de situations favorables à l’écoute, à la tolérance, à la réflexion, à la compréhension mutuelle et à l’amitié.
Pointant du doigt les politiques gouvernementales criminelles, renvoyant dans les cordes les discours xénophobes, dégonflant les baudruches identitaires et réduisant à néant les tentatives d’usurpation de l’Histoire, Sandy Tolan affirme haut et fort et à sa manière, qu’il ne peut y avoir d’avenir serein si, que cela plaise ou non, le second chapitre de l’histoire de la création d’Israël ne s’intitule pas, et pour toujours: NAKBA!
E. B. “Durga”
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