Une application pour iPhone fait couler beaucoup d’encre. Elle permet de savoir si telle ou telle personnalité est juive ou pas. C’est paraît-il un juif qui en est l’auteur, afin de favoriser la fierté de savoir qu’un tel ou une telle est de la tribu.
Ce genre de liste est bien sûr condamnable moralement et selon le code pénal comme le rappelle Me Eolas.
Mais il existe d’autres listes du même genre, ou pire, sur la toile également faite par des juifs.
Ou plutôt par des israéliens hyper-sionistes qui dénoncent les “mauvais juifs” anti-israéliens et/ou antisionistes.
Qu’on sache, ni SOS Racisme, ni le CRIF ni l’UEJF n’ont jamais trouvé rien à redire à cette liste là…
extrait du Monde
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” Juif ou pas juif ” : l’application iPhone qui fait scandale

Des associations demandent à Apple de retirer le logiciel de sa plate-forme de téléchargement

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Le concepteur de l’application, Johann Levy, assure l’avoir créée ” dans un but sain “. ” Je suis juif moi-même. Le but, c’était juste d’apporter aux juifs un sentiment de fierté, quand ils voient que tel homme d’affaires ou telle personne célèbre est juif, a-t-il déclaré à l’AFP. Les données sont déjà disponibles sur Internet et je n’ai fait que les compiler. “

Me Eolas a fait remarquer sur Twitter qu’Apple risquait cinq ans de prison et 300 000 euros d’amende pour avoir validé cette application. Car l’article 226-19 du Code pénal interdit ” de mettre ou de conserver en mémoire informatisée, sans le consentement exprès de l’intéressé, des données à caractère personnel qui, directement ou indirectement, font apparaître les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses, ou les appartenances syndicales des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à l’orientation sexuelle de celles-ci “. Or, toutes les applications disponibles sur l’Apple Store ont été préalablement validées par la firme. Celle-ci est sourcilleuse en ce qui concerne les contenus à caractère érotique.

L’association SOS Racisme a décidé de porter plainte contre l’éditeur du logiciel pour ” constitution illicite de fichier en raison de l’origine “. Elle demande à Apple de retirer l’application. ” En ayant mis en place un système fermé et propriétaire, Apple bénéficie d’une situation dans laquelle personne ne peut proposer un logiciel pour les produits Apple sans son accord, souligne l’association. A l’aune de l’attitude d’Apple, nous étudierons une éventuelle complicité dans la diffusion du logiciel incriminé. “

” Infiniment dangereux ”

Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), déclare pour sa part qu’il ne peut pas ” être favorable à des fichiers sauvages sur des appartenances religieuses. C’est totalement contraire aux règles de notre société en France “. Les avocats du CRIF pourraient saisir eux aussi la justice.

” Je ne sais pas si c’est de l’irresponsabilité, mais c’est infiniment dangereux “, juge Alain Jakubowicz, président de la Licra, qui envisage aussi des suites judiciaires. Enfin, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) demande à Apple de retirer cette application et de mettre en place une nouvelle charte éthique.

La question est d’autant plus sensible en France que les ” Google suggests “, c’est-à-dire les suggestions fournies par Google à côté du nom de telle personnalité, font souvent apparaître le qualificatif ” juif “. Or ces suggestions sont déterminées en fonction des requêtes les plus fréquentes. Preuve que la judéïté supposée des personnages publics reste l’objet de beaucoup de fantasmes chez les internautes. Pour l’instant, Apple se refuse à tout commentaire. L’application était toujours disponible à la vente mercredi matin.

Xavier Ternisien

© Le Monde