«Octobre à Paris», le film interdit,
projeté en avant-première au festival de Mediapart
http://blogs.mediapart.fr/edition/complices/article/160911/octobre-paris-le-film-interdit-projete-en-avant-premiere-au-fe

16 Septembre 2011 Par Sophie Dufau
Edition : Complices

C’est un film rare, un film longtemps interdit et jamais sorti en salle que Mediapart programme samedi 24 septembre dans le cadre de son festival. Octobre à Paris de Jacques Panijel est un documentaire consacré à la manifestation des Algériens, le 17 octobre 1961 à Paris, contre le couvre-feu auquel ils étaient soumis, le premier film sur les crimes policiers perpétrés lors des événements en faveur de l’indépendance de l’Algérie.
Il a été fait dans la clandestinité, dans les bidonvilles de Nanterre et Gennevilliers, et dans le centre de torture de la Goutte-d’Or. Tourné quelques semaines après la marche pacifique qui s’acheva par des milliers d’arrestations et d’assassinats, le film reconstitue à chaud l’événement, donne la parole à ceux qui organisèrent le rassemblement, à ceux qui vécurent la répression sanglante ordonnée par le préfet Maurice Papon, à ceux aussi qui échappèrent à la mort après avoir été jetés à la Seine. Un document exceptionnel.
La vidéo ci-dessous, préambule au film et réalisée par Mehdi Lallaoui, écrivain, réalisateur et président de l’association Au Nom de la Mémoire replace ce film dans son contexte.
Jacques Panijel n’était pas cinéaste. Biologiste et chercheur au CNRS, il avait créé avec Pierre Vidal-Naquet et Laurent Schwartz le Comité Maurice Audin, du nom de ce mathématicien torturé à mort par les services français en 1957. Dans un entretien à la revue Vacarmes, à l’été 2000, Jacques Panijel (aujourd’hui décédé) racontait le projet: «J’ai tourné à partir de la fin 61 et pendant six mois dans les bidonvilles et à la Goutte d’or. Sachant ce qu’avaient été ces journées, il fallait que je les fasse revivre à l’intérieur même du bidonville (…). Le film est conçu comme une tragédie en trois actes : avant, pendant, après : l’organisation et le départ de la manifestation que nous avons pu reconstituer, la manifestation racontée par des photographies, et les témoignages filmés après la manifestation. Il fallait retrouver des hommes qui avaient échappé de justesse à la mort ; retrouver des gens qui avaient été balancés à la Seine et s’en étaient sortis.» (Lire l’entretien réalisé par Jean-Philippe Renouard & Isabelle Saint-Saëns en cliquant ici) Octobre à Paris sortira en salle le 19 octobre 2011.
La projection en avant-première dans le cadre du festival de Mediapart aura lieu samedi 24 septembre, à 19h, à la maison des Metallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11. (Réservation au 01 47 00 25 20).
Elle sera suivie à 20h30 d’un débat avec les historiens Sylvie Thénault et Benjamin Stora, et Mehdi Lallaoui. Débat animé par Joseph Confavreux de Mediapart.

Cette journée sera aussi le lancement d’une série d’événéments que Mediapart organisera tout au long de l’année afin de ponctuer le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie.
Benjamin Stora
Lallaoui
octobre à paris
Panijel

Collectif 17 octobre
http://www.17octobre61.org/
Le collectif “17 octobre”
Pour donner l’ampleur nécessaire à la commémoration du 50ème anniversaire du tragique 17 octobre 1961, un collectif entend coordonner des actions communes aux différentes organisations qui souhaitent faire reconnaître et condamner ce crime d’Etat commis sous la responsabilité du sinistre Préfet de Police Maurice Papon.
Maurice Papon n’aura jamais rendu compte de ce massacre.
Sous l’impulsion des Associations : “17 Octobre 1961 : contre l’oubli”, “Au nom de la Mémoire”, de la “LDH (ligue des Droits de l’Homme)”, et du “MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les Peuples)” qui animent depuis 20 ans les actions pour qu’on oublie pas les Algériens massacrés en plein Paris le 17 octobre 1961, un collectif se réunira régulièrement pour organiser, populariser les actions qui seront menées dans ce cadre.
Appel
17 octobre 1961- 17 octobre 2011
50ème anniversaire
Vérité et Justice
Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, Préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.

50 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, – en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des “bienfaits de la colonisation”, célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République et le pouvoir encourage les nostalgiques de l’Algérie Française et de l’OAS.

La “Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie “, dotée de plus de 7 millions d’euros, créée en application de l’article 3 de la loi du 23 février 2005 (dont l’abrogation est demandée) qui vante les “aspects positifs de la colonisation” est sous la coupe d’associations nostalgiques qui voudraient pouvoir exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de “certains” témoins. Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologue des deux rives de la Méditerranée. La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein même du parti du Président de la République, cherchent à réhabiliter. Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyens ou de ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. 50 ans après, il est temps :
– que les plus hautes Autorités de la République reconnaissent les massacres commis par la Police Parisienne le 17 octobre 1961 et les jours suivants, comme un crime d’Etat.
– que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie soit supprimée.
– que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens,
– que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant
Toutes les associations, organisations (syndicats, partis politiques…) qui souhaitent signer cet appel doivent prendre contact en confirmant leur accord avec un message adressé à contact@17octobre61.org
La liste est jointe et sera mise à jour au fur et à mesure.
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