liliane baum 20091115_DNA008078

son: Liliane Baume rue Mercière 65e anniversaire photo jeep

une encore jeune fille 65 ans après

La ville de Strasbourg organisait hier une reconstitution de la photo prise rue Mercière, quelques jours après la libération de la ville par la 2e DB.

Rappelons que la photo de la jeep avec des Alsaciennes en costume traditionnel, et des soldats US, est une photo après-coup (trois jours après semble-t-il).

Les troupes libératrices étant entrées par l’ouest, ont mobilisé des jeunes filles à Eckbolsheim.

Plusieurs d’entre elles, alertes octogénaires, étaient présentes hier pour une nouvelle photo.

1944 2009 rue mercière strasbourg

1944 2009 rue mercière strasbourg

On est là dans le troisième degré: reconstitution de reconstitution de l’entrée des troupes.

Il y avait foule autour des deux jeeps, des organisateurs, des anciens de la 2e DB, des Strasbourgeois curieux, des amateurs de “militaria”, et des touristes.

1944 2009 rue mercière strasbourg

1944 2009 rue mercière strasbourg

La cohue sympathique était telle qu’il était quasi impossible de faire un plan sans personne autour.

jeune fille alsacienne de la jeep

Notons que contrairement à ce que disent les DNA, (surligné en rouge) il n’y avait pas de soldats américains ni de “soldats” américains, mais des membres d’une association haut-rhinoise qui collectionne les objets de la seconde guerre mondiale.

C’était donc des figurants français.

On a même aperçu un moment un soldat portant casquette de la Wehrmacht, uniforme, croix de fer et bottes d’origine selon ses déclarations. Il a posé à côté du figurant déguisé en GI.

ex ennemis (figurants) prenant la pose

Le maire d’Eckbolsheim était présent, de même que Robert Hermann.

andré lobstein maire d'eckbolsheim

photo 2009 de la reconstitution de photo 1944 reconstituant la libération de strasbourg

au plaisir de photographe au plaisir du photographe

vu dans les DNA

Strasbourg
Strasbourg / 65 e anniversaire de la libération

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Vive les libérateurs !

Strasbourg et les Strasbourgeois ont fêté hier la libération de la ville, le 23 novembre 1944, en mettant à l’honneur les libérateurs de la 2e DB… Mais aussi les Alsaciennes qui avaient posé avec des soldats américains, devant une jeep, rue Mercière, il y a 65 ans.

Trois jours après la libération de Strasbourg, une quinzaine de jeunes filles, d’Eckbolsheim pour la plupart, sont embarquées dans une camionnette en costume d’Alsacienne, invitées à poser avec des soldats américains devant la cathédrale. Un moment historique.
Soixante-cinq ans plus tard, cinq d’entre elles, âgées entre 85 et 90 ans, font revivre la même scène aux Strasbourgeois et touristes venus en masse ce samedi.
Devant la jeep, avec à son bord des soldats américains et des Alsaciennes en costume traditionnel, Marie-Thérèse Schauer (Baechle), Suzanne Glotz (Bochinger), Louise Fassel (Kohl), Marguerite Clauss (Weinsanto) et Liliane Baume, se retrouvent à nouveau devant les flashs des photographes, mais aussi des caméras. « Il n’y avait pas autant de monde à l’époque, sourit Louise, 87 ans. Cela me fait tellement plaisir de voir tous ces gens qui s’intéressent encore à ça ».

Ne pas tomber dans l’oubli

Ne pas être tombées dans l’oubli réchauffe justement le coeur de ces dames, comme en témoigne Marguerite, 85 ans : « A l’époque, je rentrais tout juste d’Allemagne où l’on m’avait incorporée de force, se souvient-elle. Quand on m’a demandé de poser, ça m’a fait vraiment, vraiment plaisir. Et qu’on m’invite aujourd’hui me touche tellement… ». Et quelle surprise pour Marguerite, quand elle retrouve Freddy Allenbach, qu’elle n’avait pas vu depuis 60 ans… « C’était ma gouvernante de ma naissance à mes six ans, je ne l’avais jamais revue, confie-t-il, visiblement remué. Elle m’a sauvé la vie quand j’étais bébé, je ne l’oublierai jamais ».
Autour des dames, un public compact, de toutes les générations. Les plus anciens se souviennent avec émotion. « Moi j’étais à Belfort à ce moment-là, et on est passé par les Vosges pour libérer Munster », confie François, 85 ans. « J’avais deux mois, ma mère, réfugiée au Palais des fêtes parce que mon père avait été incorporé, a été sauvée par la dernière lettre qu’il lui a envoyée pour prouver qu’il ne s’était pas échappé… Je n’ai jamais connu mon père », raconte Robert, 65 ans.
Parmi les jeunes générations, on veut apprendre. Comme Maxime, 20 ans, étudiant en histoire : « Je viens de Belfort, je ne connais pas vraiment l’histoire de la libération de Strasbourg, mais je suis curieux de la découvrir », confie-t-il, fasciné par les uniformes des « soldats » américains.

Strasbourg libéré

A 17h40, autre ambiance. Une sirène retentit place Kléber, à en donner des frissons aux quelque 4 000 personnes présentes. « Tissu est dans l’iode, je répète, tissu est dans l’iode » lance le lieutenant-colonel Rouvillois. « Strasbourg, enfin libéré ! ». Les cloches célèbrent cette libération. Et le film documentaire, réalisé par Dominique Forget, peut commencer.
Sur écran géant devant l’Aubette, les Strasbourgeois découvrent ou redécouvrent l’épopée de la 2e DB, emmenée par le général Leclerc. Un film qui commence en 1941 en Afrique avec le serment de Leclerc, pour retrouver la 2e Division Blindée en avril 1944, en Bretagne, fautes d’images entre temps. Seul hic durant cette projection en plein air : un couac technique a privé les spectateurs de toute la partie, inédite, entre Paris et Strasbourg, avec notamment les images de la bataille de Dompaire, dans les Vosges, en septembre 1944…
En revanche, le public semble fasciné par le récit. Et les images inédites de la libération de Strasbourg, que le réalisateur a trouvées dans les archives nationales de Washington, sont saisissantes. Impossible pour un Strasbourgeois de rester indifférent…
A noter aussi durant la soirée la belle performance du Big Band de Bischheim et ses intermèdes musicaux de l’époque… Qui n’ont pas laissé indifférents Nancy et Thierry, accompagnés de leur fille Virgina : un air entraînant, et le couple se met à danser le lindy hop, cette danse datant des années 20, ancêtre du rock’n’roll. Bluffant.
Le film terminé, la Chorale strasbourgeoise a conclu la soirée par Douce France et l’hymne européen, avant que des ballons aux couleurs européennes s’envolent dans le ciel strasbourgeois. En signe de libération.

Barbara Romero