LETTRE OUVERTE à M. LE PRÉFET DU BAS-RHIN
CET HIVER DE NOMBREUX CITOYENS VONT ÊTRE EXCLUS DE TOUS LES HÉBERGEMENTS
Ce n’est pas aux pauvres qu’il faut s’attaquer mais à la misère !
Le Code de l’Action Sociale et des Familles ainsi que la loi DALO prévoient la mise en place d’un dispositif de veille sociale par chaque département : Article L.345-2. – Dans chaque département est mis en place, sous l’autorité du représentant De l’Etat, un dispositif de veille sociale chargé d’accueillir les personnes sans abri ou en détresse […].
Ce dispositif fonctionne sans interruption et peut-être saisi par toute personne, organisme ou collectivité… Article L.345-2-2. – Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ;
Cet hébergement d’urgence doit lui permettre, dans des conditions d’accueil conformes à la dignité de la personne humaine, de bénéficier de prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, une première évaluation médicale, psychique et sociale, réalisée au sein de la structure d’hébergement ou, par convention, par des professionnels ou des organismes extérieurs et d’être orientée vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état, notamment un centre d’hébergement et de réinsertion sociale, un hébergement de stabilisation, une pension de famille, un logement-foyer, un établissement pour personnes âgées dépendants, un lit halte-soin santé ou un service hospitalier.
Aujourd’hui, dans notre département le dispositif d’hébergement d’urgence mis en place sous votre responsabilité Monsieur le Préfet ne correspond pas aux besoins de l’accueil des personnes sans abri.
Nous venons d’apprendre que les logements vacants voués à la démolition mis à la disposition par la Ville de Strasbourg pour les personnes privées de logement ne serait pas financés dans le cadre du plan hivernal.
Si on en croit les professionnels du secteur de l’hébergement ce sont 200 places en moins alors que les besoins n’ont jamais été comblés et que le nombre des personnes privées d’un toit augmente.
De plus vous auriez donné aux associations un mot d’ordre qui serait de favoriser les familles en priorité et donc de laisser sans solution les nombreux citoyens sans-abri “isolés”.
C’est de la non-assistance à personne en danger.
Nous tenons à rappeler que c’est l’Etat qui est garant du droit au logement, et qu’en qualité de représentant de l’Etat sur notre département, vous avez la responsabilité de prendre les initiatives fortes pour la mise en œuvre concrète de cette garantie.
Vos rôles, vos responsabilités respectives sont importantes sur notre département dans le cadre des moyens dont vous disposez, votre devoir est également de faire remonter les besoins de la population et d’agir pour y répondre.
Les personnes privées d’un toit ne sont pas des sous-citoyens.
Le droit au logement est un droit fondamentale au même titre que les autres droits de l’Homme et du citoyen. C’est dans ce sens que nous entendons nous rapprocher des collectivités publiques afin d’envisager des solutions immédiates et, si c’est nécessaire à la veille de l’hiver de pratiquer des réquisitions citoyennes afin d’aider nos concitoyens.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de nos sentiments dévoués aux principes de Liberté, d’Egalité et de Fraternité qui fondent notre République.
Le Collectif SDF Alsace “Indigné”