SNCF=Société Nationale du Contrôle au Faciès?
RATP=Rafle Automatique si t’as pas Tes Papiers?
Hier à Paris, notre reporter a fait l’expérience du dispositif policier renforcé mis en place au sein des transports ferroviaires (RER, gares parisiennes et ligne TGV) pour traquer les étrangers, les Roms et les sans-papiers.
Ligne D du RER de 14h à 16h: par trois fois, irruption dans les rames de brigades de police ferroviaire (4 policiers à chaque fois) sur les 50 km de ligne au Sud de Paris. Cette portion du RER D est particulièrement surveillée car de nombreux camps illégaux de Roms et 2 bidonvilles d’une cinquantaine de baraquements (de
moins de 10 m2) ont trouvé refuge le long de cette ligne.
A noter qu’au même moment, à Saint-Denis, une vingtaine d’associations et de collectifs de soutien aux Roms ont manifesté “symboliquement” à bord d’un tramway entre Saint-Denis et Bobigny, après que la RATP eut affrété fin août un tramway pour transporter des Roms venant d’être évacués d’un campement (AFP)…
Au niveau des stations parisiennes Châtelet-les-Halles et Gare de Lyon, 2 groupes de 3 gendarmes attendent sur les quais les passagers.
gare de Lyon
Gare du Nord, à l’entrée et à la sortie des lignes RER, un curieux comité accueille les voyageurs: 6 à 8 policiers ferroviaires SNCF, 2 contrôleurs SNCF et un policier roumain scrutent et interpellent des personnes visiblement étrangères et basanées!
gare du Nord
Notre audacieux reporter se fait alors interpeller…
Policier SNCF: “C’est nous que vous prenez en photo? Vous savez que c’est interdit de prendre des policiers, des gendarmes et des militaires en photo?”
[NDLR: c’est faux!]
Reporter F2C: “J’ai vu le sigle SNCF sur votre veste, je vous avais pris pour des contrôleurs…”
Policier SNCF: “Non, on collabore, mais nous c’est la police ferroviaire. La prochaine fois que vous verrez des contrôleurs avec une matraque, une arme et une gazeuse, vous saurez qui c’est!”
Reporter F2C: “Une gazeuse?”
Policier SNCF: “Ouais, une lacrymo, quoi! Pour les interpellations difficiles…”
Reporter F2C: “Vous intervenez aussi dans les trains?”
Policier SNCF: “Partout.”
Reporter F2C: “Et vous utilisez quoi pour intervenir dans les trains? la lacrymo?”
Policier SNCF: (pas de réponse)
Cette fois-ci, Gare de l’Est, patrouilles incessantes de gendarmes et policiers ferroviaires SNCF (sans compter les inévitables militaires de l’éternel plan Vigipirate…)
gare Est
Enfin, dans le TGV Paris-Strasbourg, une scène bien étrange…: un jeune homme noir monté à la hâte avoue au contrôleur qu’il n’a pas de billet. Plutôt que de lui dresser une contravention sur place, le contrôleur lui demande de le suivre “dans son bureau”. Situé sur la plate-forme entre deux voitures, ce petit
compartiment appelé “le comptoir” sert habituellement à passer et recevoir ses appels sur téléphone portable à l’abri des regards et hors d’écoute (car coupé du reste de la voiture des voyageurs par des portes coulissantes en verre fumé).
Selon l’occasion et le “client”, le “comptoir” se transforme, à l’évidence, aussi, en poste de contrôle …d’identité!
Après le “crime de bureau”, “le crime de comptoir”…?
La Feuille de Chou a reçu:
bonjour,
je découvre votre blog par l’intermédiaire d’un billet sur les personnels des services des sécurité de la SNCF et RATP (encore que : on ne voit pas beaucoup de personnel du GPSR).
Comme vous le soulignez, la prise de photos est autorisée, par contre leurs diffusions est elle interdite sans l’autorisation du sujet.
Je ne suis pas le sujet en question, mais un de ses coéquipiers.
Ce qui m’amène à la question suivante : est-ce que des détails exacts sur notre activité et notre façon de travailler vous intéresse ?
Je vous en donne des exemples :
– les militaires de la Gendarmerie ne sont là que dans le cadre de vigipirate, et non pour les roumains.
– les agents non armés présents avec nous ne sont pas contrôleurs, il s’agit d’agents d’escale informant et orientant les voyageurs (les contrôleurs ne sont pas habillés exactement de cette façon, et ne travaillent pas armés).
la liste serait longue pour les quelques lignes que vous avez écrit.
Je crois que mon collègue oeuvre de son côté auprès de la CNIL pour signaler le contenu le concernant, sinon je lui conseillerais de le faire bien entendu.
Profitez d’avoir quelqu’un à votre disposition pour avoir des réponses exploitables.
Cordialement.