D. Vidal Sephiha

Voilà une bien étrange nouvelle, évoquée récemment par le site du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et sur laquelle “The Canadian Jewish News” nous donne plus d’informations: un soi-disant “Parlement juif européen” a tenu sa première session le 16 février à Bruxelles, dans une salle fournie par l’Union européenne.

Financé par deux patrons de presse ukrainiens, dont l’un aurait fait neuf ans de prison pour vol et serait interdit d’entrée aux États-Unis, il comprend 120 membres venant de 47 pays. Qui les a “élus” ? Des internautes ! Parmi eux, 16 Français: Besnainou Pierre, Briefel Raymond, Fajnzylberg Roger, Haggiag Walter, Heymann Elinadav, Jacaret Gilberte, Malka Yael, Marciano Aryeh, Moskowicz Jean-Marc, Ohayon Caroline, Rochard Joel et Sebban Jacques David.

Ces heureux “élus” vont sans nul doute nous préciser rapidement:

– en quoi cette nouvelle institution s’inscrit-elle dans la conception républicaine et laïque que chacun, en France, assure partager;

– et comment ce mode de “cyber-élection” répond à la vision communément admise de la démocratie.

Quant aux responsables du site du CRIF, ils vont assurément nous dire pourquoi ils ont relayé – sans la moindre distance critique – cette avancée majeure du communautarisme unanimement dénoncé lorsqu’il est… musulman!

Une autre réaction de A.R.

parlement juif européen

Vive les Parlements Européens, que 100 Parlements s’épanouissent

 

Il est né le parlement juif européen. Jouez Shofars, résonnez Tambourins !

Voilà une idée qu’elle est bonne.

Un parlement, ce n’est pas seulement un lieu où l’on parle et ment. C’est un lieu où s’écrit la loi.

Bon, les tables de la Loi, nous les avons. Mais 10 commandements, c’est trop peu pour régler tous les aspects de la vie dans des civilisations de la valeur des nôtres – et faire comprendre aux autres civilisations qu’elles n’ont pas le niveau.

Vive le Parlement Juif européen, installé dans le ghetto, pardon le bunker bruxellois.

Mais surtout n’en restons pas là, et aidons les autres à atteindre ce degré.

Il faut un parlement occitan européen, avec présence du Val d’Aran et de Monaco, débat pour le val d’Aoste.

Il faut un parlement celte, un parlement basque, un parlement slave, un parlement musulman européens…

Ah non ? Et pourquoi non ? Parce que personne ne veut délégitimer la Russie, il n’y a pas besoin d’un Parlement slave à Bruxelles ?

Parce que le Coran vient d’ailleurs, il n’est pas autochtone ?

Mais alors la Bible ?

Cette histoire de parlement est donc un nouvel épisode du chantage permanent à l’exception juive, parce que l’antisémitisme, parce que la Shoah, parce que Israël.

Que l’Union européenne fasse siéger non un conseil représentatif des Juifs d’Europe (qui n’a pas lieu d’être), mais un assez misérable lobby du sionisme en grande pompe dans son siège même, dit à quel niveau d’aplatissement devant Israël l’institution en est arrivée. Et il y a effectivement à craindre que ce soit une étape vers le rehaussement des relations entre l’UE et Israël au point que Israël deviendra explicitement ou implicitement nouvel Etat de l’Union. Au fait, avez-vous entendu dire qu’un seul député européen s’était étonné de ce tapis rouge déroulé pour cette mascarade ? José, Jean-Luc, savez vous que ce n’est pas pour ce silence que vous avez été élus ?

Disons-le le plus clairement possible : cette logique est une fuite en avant irresponsable. Elle exacerbe l’hostilité à l’Etat israélien au Moyen Orient comme en Europe. Ceux qui veulent sincèrement une paix durable pour une communauté juive au Moyen Orient doivent comprendre qu’ils font fausse route, que la paix passe par la reconnaissance des crimes commis contre le peuple palestinien, par la reconnaissance des droits de ce peuple, par la sanction des dirigeants qui ont entrainé Israël dans cette politique criminelle, par la fin de leur impunité.

Le meilleur service que les Juifs européens puissent rendre aux Israéliens, c’est de s’engager pleinement dans la campagne BDS aux côtés de tous les défenseurs sincères des droits humains dans le monde.