Appel à soutenir et défendre nos étudiants étrangers

Rassemblement des étudiants et des personnels

JEUDI 8 mars à 11H

Parvis de la Fac de Droit

 

 

Depuis plusieurs mois la préfecture du Bas-Rhin accentue sa politique du chiffre en matière d’immigration. Conformément aux directives du ministère de l’intérieur, et notamment à la circulaire Guéant du 31 mai 2011, elle multiplie les interventions suivies de reconduites à la frontière, les non renouvellements de titres de séjour et les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

 

De très nombreux étudiants régulièrement inscrits dans notre université, des doctorants travaillant dans nos laboratoires ou des personnes venant d’obtenir leur diplôme et prêtes à travailler avec un bon niveau de qualification, sont touchés aujourd’hui ou peuvent être touchés demain par ces mesures qui sont aussi irrationnelles qu’inhumaines.

Le nombre d’étudiants sans papiers arrêtés arbitrairement en cité universitaire et reconduits à la frontière ne fait que croitre, touchant des personnes de toutes nationalités et de tous les continents, sans distinction aucune, sans doute à l’approche des élections. Il faut en outre dénoncer le fait que le directeur du CROUS a fait preuve  d’un zèle inédit en autorisant les forces de l’ordre à venir arrêter des étudiants jusque dans les résidences universitaires.

 

 

Notre université, nos laboratoires, se doivent donc de réagir avant que ce gâchis humain, scientifique, culturel et aussi financier ne devienne irréparable. Nous ne pouvons plus accepter une situation devenue intolérable :

 

– parce que l’accueil des étudiants étrangers répond à la fois à une longue tradition de notre Université et à la modernité d’un monde où les échanges se multiplient ;

– parce qu’un étudiant étranger avant d’être étranger est un étudiant à part entière, qui comme chaque étudiant français doit avoir les mêmes droits à la réussite ;

– parce que ces étudiants doivent aussi surmonter aujourd’hui un véritable parcours du combattant pour pouvoir étudier en France et renouveler chaque année leur titre de séjour ;

– parce que chacun voit que déstabiliser ces étudiants dans leurs études, les fragiliser dans leur existence, les inquiéter dans leur vie quotidienne constituent des pratiques brutales et inhumaines ;

– parce qu’il ne revient pas à la Préfecture de se substituer aux enseignants de l’Université pour évaluer les capacités des étudiants à suivre des enseignements ;

– parce qu’en procédant ainsi notre pays devient un repoussoir pour de nombreux jeunes du monde entier souhaitant étudier et se former dans nos établissements ;

– parce que ceux-ci choisiront d’autres pays plus accueillants pour y exercer leurs talents ;

– parce que progressivement de nombreux pays durciront les conditions d’accueil pour les étudiants français désireux de passer quelques mois ou quelques années à étudier ou conduire des recherches à l’étranger ;

– parce que parmi les personnels de notre université il y a des collègues étrangers qui ne sont pas à l’abri du zèle de la Préfecture ;

– parce que  les collègues conjoints de personnes étrangères ou parents d’enfants à la double nationalité connaissent des situations ubuesques causées par la même préfecture ;

– parce qu’un étudiant étranger qui étudie à l’Université de Strasbourg participe à son rayonnement sur le plan international.

 

Pour toutes ces raisons nous appelons les membres de notre communauté universitaire, personnels et étudiants, à se tenir en éveil sur les situations difficiles que rencontrent les étudiants étrangers de l’UdS. Nous devons les aider et les soutenir, les informer de toutes les possibilités d’aide et de recours dont ils pourront disposer en faisant appel à la présidence de l’Université ou à la cellule de veille et d’alerte des personnels et étudiants de l’Université (contacts).

 

 

Nous appelons enfin tous les personnels à participer à une heure d’arrêt de travail pour manifester leur soutien avec tous les étudiants, doctorants et collègues étrangers de nos laboratoires,  le jeudi 8 mars à partir de 11h.  Nous les invitons à participer avec tous les étudiants qui le souhaitent à un rassemblement qui se tiendra à cette heure sur le parvis de la Faculté de droit (campus de l’Esplanade). Ce rassemblement sera suivi d’une conférence de presse et d’un cortège qui se dirigera vers la Préfecture en faisant une halte devant le CROUS à la Gallia. Nous comptons sur la présence du plus grand nombre afin de signifier aux autorités préfectorales que nous sommes unis et solidaires avec toutes celles et tous ceux qui souhaitent vivre et étudier dans notre ville.

 

 

UDEES, AFGES, UNEF, SUD Etudiants, SUD Education UdS, A et I-UNSA, SGEN-CFDT, SNPREES-FO, SES-CGT, SNTRS-CGT, SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNASUB-FSU.