A l’époque de Keller-Grossmann, l’association Aubette Demain, présidée par Françoise Buffet, s’était opposée sans succès à la privatisation du joyau de la place Kléber.
Le combat avait été perdu, une grande partie de l’Aubette, rez-de-chaussée, aile gauche et rue arrière, a été privatisée pour un loyer dérisoire, vu l’emplacement. Et cette galerie ne marche pas mieux que le centre Rivétoile.
Aujourd’hui, Roland Ries est aux manettes, la “gauche” après “la droite”.
Le Haras a été proposé, pour une bouchée de pain, au groupe privé Scharf, lequel possède déjà l’hôtel de luxe de la Cour du Corbeau. C’est l’IRCAD et Jacques Marescaux, qui bénéficieraient de cette nouvelle privatisation d’un lieu historique voué au cheval, et, parfois au théâtre -qui ne se souvient d’y avoir vu -et senti l’odeur d’écurie- une pièce du jeune Brecht, Baal, avec le grand Desarthe?
Et aujourd’hui, les DNA annoncent qu’une bâche publicitaire sera tendue sur le barrage Vauban pendant la durée des travaux nécessaires!
Une bâche publicitaire?
Décidément, la gauche traditionnelle a perdu toutes ses valeurs, même dans le domaine de la culture. Ne lui reste-t-il que celles cotées en Bourse? Merci Mitterrand!
Mais alors, que reste t-il de “gauche” sauf la maladresse, chez eux?
N’ont-ils pas voyagé? Pourtant, Ries est en partance pour le Japon. Savent-ils qu’à Rome, par exemple,ou à Venise,les façades des palais et autres églises en chantier, sont masquées par des bâches peintes représentant ces mêmes façades?
Il faut que ce soit Pascal Mangin qui le propose:
“Il faut donner ces surfaces à des artistes ou représenter le barrage Vauban.”
Oui, ou bien proposer à Christo , un emballage du barrage. Voilà qui ferait plus connaître Strasbourg que des bredele à Tokyo.
Au fait, au Conseil municipal n’y a-t-il pas un certain Daniel Payot, philosophe de son état, qui plus est, dans le domaine de l’esthétique. Dormait-il ce jour-là? Réveille-toi, Daniel! La République est en danger…
Et on dira la même chose à Françoise Buffet, en charge de l’environnement, ex-présidente d’Aubette Demain.
Au vu de ce gâchis, et de cette obstination, on se demande à quoi peut bien servir la “gauche”? Et en quoi elle se distingue de la droite?
A Strasbourg, tout est fait pour une mince couche supérieure de la société et les européistes.
A l’époque déjà lointaine de “Strasbourg 100 % à gauche”, la liste de ce nom dénonçait une politique satisfaisant, non la grande majorité de la population salariée de la ville et de la CUS, mais les riches.
Boutiques de luxe dans l’hypercentre, et après la rue de la Mésange, ça gagne de plus en plus la Langstross-Grand-Rue, autrefois populaire et métissée, hôtels 5 étoiles, restaurants aux tarifs indécents pour des travailleurs, quand ils ne sont pas chômeurs, précaires, temps partiels, et maintenant après l’Aubette, les Haras passent à la casserole -en cuivre-, alors que même la Hache, repaire gauchiste et artiste, s’il en était, est rachetée par Franck Meunier…
Et en même temps, le bar autogéré, les-épines annonce sa fermeture en mars. Mais il rouvrira, ailleurs, plus près du centre et de ses habitués, et plus beau,n’en doutons pas.
En attendant, on peut résister, avec les comités de quartier rebelles, et les associations, comme celle des amis du vieux strasbourg.
Aucun commentaire jusqu'à présent.