Connaitre l’ennemi!

dimanche, 29 novembre 2009

Le «Collectif d’Urgence» manifeste à Paris contre le rapport Goldstone

Actualité juive 26/11/09

Adopté le 15 octobre dernier par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU basé à Genève, le rapport Goldstone accuse l’armée israélienne et le Hamas d’avoir commis «des crimes de guerre» et «de possibles crimes contrel’Humanité» durant son offensive à Gaza de décembre2008 à janvier 2009. Passé le choc du vote, une partie de la communauté juive de France décidait de réagir. A l’initiative de l’Union des Patrons et des Professionnels Juifs de France (UPJF) se constituait le «Collectif d’Urgence». Rejoint par Siona, le Libi France, la Wizo, la Fédération des organisations sionistes de France (FOSF) et l’Alliance France-Israël, le Collectif décide d’organiser un grand meeting pour dénoncer «cette supercherie». Objectif de ce rassemblement : «parler d’une même voix», explique Claude Barouch, fondateur de l’UPJF. Il est un peu plus de 18h30 dimanche 22 novembre. La salle du Théâtre du Gymnase se remplit à vive allure.

Certains arborent des drapeaux israéliens. Au balcon, une banderole «Arméniens avec Israël» est applaudie par la salle qui trépigne d’impatience.

À la tribune, Roger Pinto, Président de Siona, Me Goldnadel, Président de l’Alliance France-Israël, Gladys Tibi, Présidente du Libi-France, Joëlle Lezmi, Présidente de la Wizo-France, Richard Portugais, Président de l’UPJF, Robert Zbili, Président de la FOSF, mais aussi le journaliste Michel Gurfinkiel et Sammy Ghozlan, Président du BNVCA et de l’Union des CCJ se succèdent, chacun dans leur style. Alors que Gilles-William Goldnadel explique qu’à «ce degré de détestation que connaît Israël et le peuple juif, il y a urgence», la Présidente du Libi, elle, demande à la salle de faire une standing ovation pour Tsahal et ses soldats.

Dans la même veine, Roger Pinto tient à avoir une pensée pour le jeune Guilad Shalit, retenu en otage depuis juin 2006.

Point d’orgue du rassemblement : l’intervention du député-maire du XVIe arrondissement de Paris, Claude Goasguen. Indéfectible ami d’Israël, l’élu UMP ne mâche pas ses mots, comme à l’accoutumée.

«La France s’est déshonorée en s’abstenant. La France n’a pas compris que dans quelques années, le Goldstone II accusera tous les soldats qui se battent en Afghanistan». «L’Afghanistan et Israël, c’est la même chose, c’est le même combat contre les mêmes ennemis ».

«On voulait éviter les lenteurs des institutions communautaires» Tonnerre d’applaudissements. Le public debout, uni dans un même élan. L’image est belle, mais en coulisses, le rassemblement ne fait pas l’unanimité. Pour le justifier, en effet, Claude Barouch explique : «On voulait éviter les lenteurs des institutions communautaires». Est-ce pour autant que l’UPJF souhaite prendre la main dans le combat contre le rapport Goldstone et pour la défense d’Israël ? Lundi 23 novembre au matin s’est, en outre, tenue à la Wizo une réunion d’explications entre Nathalie Cohen-Beizerman et Joëlle Lezmi. La Présidente de la branche européenne de l’organisation n’en démord pas.

«La Wizo n’avait rien à faire là-bas». Pour elle, «si Joëlle Lezmi continue d’agir ainsi, la Wizo va sortir du CRIF et ça, je ne le souhaite pas». La Présidente de la Wizo ne l’entend pas de cette oreille. «Je ne veux pas polémiquer, la Wizo a besoin de travailler dans le calme», assure Joëlle Lezmi. «Quelques-unes de nos adhérentes sur le terrain ont réclamé des actions en réaction aux différentes manifestations d’antisionisme ou d’antisémitisme», dit-elle, et estime envisageable des «partenariats ponctuels et rediscutables avant chaque action, comme c’est le cas dans tout Collectif». Elle ajoute : «Moi, mon moteur, c’est l’attachement profond à Israël et à la défense de son image comme le stipulent les objectifs Wizo. Je ne vois pas l’incompatibilité à être dans le CRIF et à participer à des actions du Collectif Urgence ».

L’UPJF compte bien multiplier les actions. «La mobilisation ne fait que commencer», prévenait un militant en sortant de la salle. ❚

Virginie Guedj-Bellaïche

On voit qu’il y a des divergences importantes entre une aile radicale très à droite et le CRIF, plus “modéré” dans son activité anti anti-sionistes!

Et que la Wizo, qui se prétend “apolitique”, comme à Strasbourg, dimanche, lors du salon du Livre, au point de regarder de travers un antisioniste s’affichant en opposition au député Armand Jung et à tous les politiciens, à vrai dire guère nombreux, une fois décomptés ceux de la tribu, est elle aussi engagé dans le soutien indéfectible à Israël, y compris avec le “collectif d’urgence”.