Strasbourg, le 20 décembre
Amis, militants syndiqués, camarades :
ABRIBUS, ABHAK, ASTUU, ATD QUART MONDE, ATTAC, CASAS, CFDT, CGT 67, CGT CUS, COLLECTIF JUDÉO ARABE, DAL 67, DIDF, FEMMES DE PAROLES, FO 67, FSU, JUSTICE ET LIBERTÉS, LE PG, LDH, NPA 67, PCF 67, LE PS, RESF, SGEN, SNEP STRASBOURG, SNU 67, SNUEP STRASBOURG, LES VERTS STRASBOURG ET D’ALSACE,
Nous faisons appel à vous dans l’urgence, il s’agit d’aider un citoyen turc, Zeynel Bulut, de retrouver sa liberté et d’obtenir le Droit de vivre en France avec sa famille.
Nous vous appelons à manifester votre solidarité en nous rejoignant le
mardi 22 décembre, à 18h00, sur les marches de l’Opéra, place Broglie.
Nous vous prions de diffuser et faire connaître à vos adhérents et amis cette manifestation et le témoignage ci-dessous, en demandant au Préfet d’accorder à Zeynel Bulut le droit de rester en France, ce que ce citoyen est humainement en droit d’obtenir.
Par mail :
raphael.lemehaute@bas-rhin.pref.gouv.fr
pierre.ory@bas-rhin.pref.gouv.fr
secretaire-general@bas-rhin.pref.gouv.fr
Par Fax :
03 88 21 61 55 (fax du secrétaire général)
03 88 21 62 16 (fax de la préfecture)
03 88 21 68 07 (fax du sous-préfet)
Quand on n’a pas de fax :http:/www.alliancemca.net/faxgratuit.
Strasbourg, le 19 décembre 2209
Arrestation et rétention de Monsieur Zeynel Bulut
Témoignage recueilli le 19 décembre 2009 auprès de Monsieur Zeynel Bulut, au centre de rétention administratif de Geispolsheim, par Micha Andreieff et Mehmet Yigit.
Monsieur Zeynel Bulut, né en Turquie en 1970, vit en France depuis 10 ans. Il a quitté la Turquie pour échapper à des poursuites policières et judiciaires suite à une dénonciation. Sympathisant du TDKP (Parti communiste révolutionnaire de Turquie) il a été arrêté et maintenu en garde à vue pendant une semaine à la suite d’une campagne d’affichage et de distribution de tracts. Sa famille ayant reçu des menaces le concernant il a décidé de quitter la Turquie pour éviter un emprisonnement.
Arrivé en France en 1999, il s’installe à Strasbourg chez des parents. Il dépose une demande d’asile politique à l’OFPRA dès son arrivée en décembre 1999. Après le refus de l’OFPRA ; il dépose un recours qui lui est refusé en 2002.
Pour subvenir à ses besoins il travaille occasionnellement. Cette situation instable et la crainte constante d’être contrôlé, arrêté et reconduit dans son pays, le déstabilise. Il est amené à se faire aider psychologiquement. Il est en soins constants depuis 2006. Pour des raisons de santé il obtient en 2008 une autorisation de séjour et de travail d’un an. Depuis il travaille avec un contrat à durée indéterminée dans une entreprise de maçonnerie. Il est à jour de toutes les cotisations sociales et de ses impôts.
En mai 2008 il se lie à la personne, de nationalité française, qui deviendra son épouse le 11 septembre 2009, en mairie de Schiltigheim. Dès mai 2008 il prend en charge financièrement sa compagne et sa fille de 15 mois, issue d’un premier mariage. Il apure les dettes que sa compagne, faute de ressources, avait accumulées et lui assure des ressources normales, elle ne recevait que les allocations de parent isolé.
Son autorisation de séjour expirant en février 2009, elle est prolongée jusqu’en juin 2009. Il est donc sans papier depuis cette date, à laquelle il reçoit un arrêté du préfet le contraignant à l’obligation de quitter le territoire français.
Il est arrêté à son domicile le 14 décembre dernier. Le tribunal administratif confirme l’arrêté d’expulsion le 16 décembre, son avocat interjette un appel. Le 18 décembre 2009 le tribunal confirme la décision du tribunal administratif.
Depuis son arrestation Monsieur Zeynel Bulut, placé au centre de rétention de Geispolsheim, observe une grève de la faim. Madame Bulut, enceinte de 5 mois a été hospitalisée le 16 décembre. Elle a perdu l’enfant qu’elle attendait.
Il me semble insupportable que ces choses peuvent se passer en France, le pays des Droits de l’Homme. Ou sont passés les valeurs de cette nation, pendant longtemps lumière du monde entier? Est-ce cela qu’entent le gouvernement actuel “l’identité nationale”? Le refus de l’autre? le refus des valeurs humanistes?
Je n’arrive pas croire à un tel déclin des valeurs. Monsieur le Prefet: pensez aux richesses que les immigrés ont pu apporter a votre pays pendant des siècles.
Sans eux, que serait la France d’aujourd’hui?