Tribune libre

LA GRECE OU LE SACRIFICE D’IPHIGENIE RECOMMENCÉE…

Ce qui se passe actuellement en Grèce – et que reflète bien le film «Khaos» que l’on pourra voir le 14 novembre à l’Odyssée – rappelle à s’y méprendre le sacrifice d’Iphigénie immolée par son père pour plaire à déesse Artemis. La Grèce s’identifie toute entière à Iphigénie sacrifiée sur l’autel de la rigueur pour plaire à la déesse Merkel qui avait exigé «du sang et des larmes» en déclarant:
«Es muss weh tun!»au moment de l’attribution de l’aide européenne.

Mais malgré les mesures drastiques imposées par la CEE et la chancelière de l’Euro-Reich au peuple grec, la Grèce survivra,car nous lui devons tout, nous en sommes les débiteurs. Car la fondation de l’Europe ne commence pas chez les épiciers grippe-sous de Bruxelles,ni dans les traités pé-pères de Rome ou de Maastricht, mais sous les cariatides pillées du temple d’Athena où Ernest Renan avait eu ces mots prophétiques: «Le monde ne sera sauvé qu’en revenant à toi, Athéna, en répudiant ses attaches barbares. Courons, venons en troupe. Quel beau jour que celui où toutes les villes qui ont pris des débris de ton temple, Venise, Paris, Londres, Copenhague, répareront leurs larcins, formeront des théories sacrées pour rapporter les débris qu’elles possèdent, en disant:
« Pardonne-nous, déesse ! C’était pour les sauver des mauvais génies de la nuit » , et rebâtiront tes murs au son de la flûte, pour expier le crime de l’infâme Lysandre!»

L’infâme Lysandre ou l’intraitable Merckel, même combat! Puis ces cités repenties iront peut-être à Berlin,saluer le nouveau chancelier qui se profile et «maudire le sol où fut cette maîtresse d’erreurs sombres, et l’insulter parce qu’elle n’est plus.» écrivait encore en 1865, Européen prémonitoire, Ernest Renan, dans sa merveilleuse Prière sur l’Acropole.

Aujourd’hui,plus que jamais, nous sommes tous, des enfants d’Athéna et de la belle Iphigénie massacrée,mais dont le sang versé,engendrera peut-être un nouveau mythe fondateur dont l’Europe,qui n’est plus que l’Euroland, manque cruellement….
josé meidinger