Acrimed Alsace (J C Meyer) a participé au débat à Saint-Amarin après projection du film Les nouveaux chiens de garde ( vu 220 000 fois déjà!).
Le DVD: http://www.acrimed.org/article3944.html

Et Alain Bihr a animé, le même soir, le débat à Cernay après le film Let’s make money.

Occasion de saluer Daniel Walter et ses ami(e)s qui ont pris le pari d’organiser ce festival.

Longue vie et succès à eux!

12

c’est le nombre de films prévus lors de ce

1 er Festival du film engagé. Ils seront joués

dans 6 salles sur 9 dates

et grâce à 5 associations.

Informations complémentaires sur le site : www.dureveaureveil.org

Jeu 22, 20 h, Espace Grün Cernay “Let’s make money” de Erwin Wagenhofer, débat avec Alain Bihr, sociologue.

Jeu 22, 20 h, CAP, Saint-Amarin, “Les nouveaux chiens de garde” de Gilles Balbastre, débat avec le réalisateur.

Ven 23, 20 h, CAP, St-Amarin, “L’instant magique” de David Paquin, débat le réalisateur.

Sam 24, 20 h, CAP, St-Amarin, “Un autre horizon” de Catherine Guéneau et Gérard Leblan, débat avec la réalisatrice.

Dim 25, 17 h, Relais culturel, Thann, “Tous cobayes” de J-Paul Jaud, débat avec le réalisateur.

Lun 26, 20 h, Foyer St-Erasme, Uffholtz, “Les éclaireurs” de Daniel Coche et Simone Fluhr, débat avec les réalisateurs.

Lun 26, 20 h, Foyer communal, Oberbruck, “Aux portes de la croissance verte” de Jean Bourbonnais, débat avec Jacques Muller de Wattwiller.

Mar 27, 18 h, Relais culturel, Thann, “Pollen” de Louie Schwartzberg, débat avec Robert Hummel et Hervé Boeglen, apiculteurs.

Mar 27, 20 h 30, Foyer Alex, Aspach-le-Haut, “Plastic Planet” de Werner Boote, débat.

Mer 28, 20 h, Foyer Saint-Erasme, Ufholtz, “La magie des haies” de Sébastien Bradu et Marie-Odile Laulanie, débat avec Maurice Wintz, président d’Alsace Nature.

Mer 28, 20 h, Foyer communal d’Oberbruck, “L’école buissonnière” de Jean-Paul Le Chanois, débat avec Claudine Braun et Lucien Buessler.

Jeu 29, 20 h 30, Foyer Alex, Aspach-le-Haut, “Un autre horizon” de Catherine Guéneau et Gérard Leblanc, débat avec Jean-Pierre Cathelat, agriculteur-céréalier en bio.

Ven 30, 20 h, Relais culturel, Thann, “Les moissons du futur” de Marie-Monique Robin, débat avec la réalisatrice.

(Seules les entrées au Relais culturel de Thann seront payantes, 5 € ; autres lieux : entrées gratuites, plateau).

DNA

Thur et Doller 1 er Festival du film engagé “Du rêve au réveil”, du 22 au 30 novembre Participer à l’éveil des consciences

Le premier festival du film engagé commence jeudi dans le Pays Thur-Doller. Une manifestation dont le but est l’éveil des consciences, organisée par des associations du secteur sur une idée du foisonnant Daniel Walter de Thur Écologie et Transport.
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« Dans l’absolu, depuis que la salle du CAP a été réaménagée, j’aurais voulu organiser des projections, une fois par mois ou tous les 15 jours… J’avais aussi pensé organiser une manifestation du style “les 36 heures du cinéma”, avec des documentaires en non-stop… Mais c’est du travail, les bénévoles de TET n’ont plus de temps, les journées ne sont pas extensibles ; et tout seul, ce ne serait pas possible », regrette Daniel Walter, pour l’instant…

Car il ne désespère pas d’ici un an de le mettre en place, « le lundi par exemple, jour de relâche des cinémas, pour recréer un espace de discussion… Il faudra voir avec la municipalité… », embraye-t-il…

Il avait évoqué la question de ce festival du documentaire, une fois, chez ACCES . Et on l’a recontacté, presque un an après… « Plus on est, plus c’est jouable, c’est une addition de compétences ; on pourra faire quelque chose de bien et je suis fier de ce qui a été monté par l’ensemble du groupe », dit-il sans fausse modestie.

Et ce sera donc un festival du film… engagé ! « J’y tenais ; on ne va pas quand même pas projeter Sissi… Il y a des cinémas pour projeter des films ! Et il y a un choix énorme de documentaires », s’enflamme-t-il encore… Et on ne l’arrête plus… Il en a vu un la semaine dernière sur les méfaits du diesel et encore un autre sur ce que sont devenus des salariés 11 ans après la fermeture de leur entreprise à Lure…

« C’est la première chose que je fais le vendredi quand je reçois le journal… je prends le magazine TV, j’arrache toutes les publicités, je les trie, et après je regarde les chaînes comme Arte, F5 ou M6 pour lister les documentaires que je veux voir… »
« Une révolte sans fin »

Dans l’absolu, tout le monde doit faire à peu près la même chose… Alors pourquoi proposer ces films lors d’un festival ou de rendez-vous réguliers ? « Quand c’est à la télé, les gens ne pensent pas forcément à regarder ce genre de chose ; on choisit davantage la facilité… Le festival permettra aux gens de se retrouver, de parler… De nos jours, les gens construisent des murs entre eux, entre leurs maisons… Moi je n’ai toujours pas de portail ! »

Cette curiosité, Daniel Walter est né avec. Mais cet esprit d’ouverture, il date aussi du temps où il était syndicaliste : « On était contre le nucléaire… Et un copain m’a éveillé la conscience… Il travaillait aux Chimiques, mais faisait un potager bio… c’était un précurseur ! »

Et depuis, il lit, écoute, regarde tout sur tous les sujets. Un article lui fera lire un livre qui lui fera regarder un documentaire… Il mange bio, n’entre même pas dans les discounts, connaît les géobiologues, se soigne avec des médecines alternatives… Il dit lui-même qu’il passe pour un « illuminé » mais il est là « pour mettre en garde : 60 % des gens savent les mêmes choses ; mais ça reste enfermé… »

C’est ça qui l’énerve. L’ancien ouvrier a gardé cette révolte sans fin : « pourquoi ne met-on pas tout sur la table, ne va-t-on pas voir ailleurs ce qui se fait ? Pourquoi en France, on laisse les gens dans l’oubli, dans l’ignorance, alors qu’on pourrait les aider ? ». Il ne s’en remet pas et veut contribuer, à son échelle, à l’éveil des consciences de ses concitoyens. Et ce n’est pas de tout repos pour ses nerfs… « Heureusement, plaisante-t-il, que mon épouse me soutient… »
par Michèle Marchetti, publié le 21/11/2012 à 05:00

OGM et nucléaire, Les deux plus grands scandales de l’humanité

« “Tous cobayes” est la suite logique de mes deux premiers films… “Nos enfants nous accuseront” et “Severn, la voix de nos enfants”… Et il est encore plus dur car il aborde deux techniques irréversibles… Les OGM et le nucléaire », note Jean-Paul Jaud.

« Tout a commencé quand je finissais Severn… Il y avait dans le film, une séquence avec Gilles-Éric Séralini, qui un soir m’a dit un secret : qu’il avait commencé une expérience sur les OGM et que les résultats étaient pires que ceux attendus ; et il m’a alors demandé de réaliser un film sur ça… Puis, en cours de tournage, il y a eu Fukushima… Et comme dans les deux autres films, il m’a semblé évident de lier OGM et nucléaire, les deux plus grands scandales de l’humanité… »

Un film, une nouvelle fois difficile à produire, d’autant plus que l’expérience était secrète… « Je rappelle que j’ai hypothéqué mes biens pour produire mes films… et une nouvelle fois, Canal + et mes autres partenaires ont suivi. Les résultats de cette expérience sur les OGM ont fait l’effet d’une bombe… Et comme par hasard, les pathologies détectées apparaissent juste au-delà du terme où s’arrêtent les études commandées par les industriels, comme Monsanto, soit au bout de trois mois… C’est un crime… comme celui perpétré au Japon, où on a sciemment multiplié par 20 les taux de radioactiovité admissibles, afin de ne pas avoir à évacuer les gens ! »

« Mon film existe pour dire la vérité, car on nous a imposé les OGM et le nucléaire, de façon antidémocratique, à force d’opacité et de mensonges… Et il propose des solutions : face aux OGM, il y a l’agroécologie, dont le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation des Nations unies, Olivier de Schutter, disait en mars 2011, que c’était la seule solution capable de nourrir le monde… Et face au nucléaire, il y a une baisse de la consommation et les énergies d’avenir. On est dans la seconde décennie du 21 e siècle, et on en est encore à creuser la terre pour trouver du pétrole… au lieu de regarder au-dessus de nous… »

Et le réalisateur de s’insurger : « on nous ment, les lobbies tiennent tout, même les médias, on empoisonne nos enfants… Mais est-ce que les Français vont se réveiller ? Mon film s’appelait “Nos enfants nous accuseront” : ils ne vont pas seulement nous accuser, ils vont nous massacrer quand ils verront le monde qu’on leur laisse… Ce film a fait bouger les lignes… Le cinéma a un rôle à jouer. Lors des débats, les gens sont là, ils repartent avec l’énergie, décidés à dire “non”. L’argent à la banque, c’est le nôtre ; c’est à nous de choisir où on va le mettre… Il n’y a pas qu’un fournisseur d’énergie en France… Il faut le donner à ceux qui respectent les générations futures. »

L’agroécologie à travers le monde, la solution applicable aussi en france

C’est lors d’un débat télévisé que Marie-Monique Robin a entamé sa réflexion au sujet de l’agroécologie… Quand le ministre de l’agriculture du gouvernement Fillon et le président de l’association nationale de l’industrie alimentaire déclaraient qu’il n’y avait pas d’alternative aux pesticides… Alors que 15 jours plus tard, le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation des Nations unies affirmait le contraire… « Après cinq films et deux livres, j’espérais bien qu’un autre modèle était possible… Mais je ne savais pas ce qu’il en était du rendement… Et en fait… le rendement est supérieur, après une période de transition de quelques années », peut-elle conclure à l’issue de cette enquête qui l’a menée partout dans le monde…

Et elle retire de ces rencontres, que le modèle est adaptable partout, même en France : « Il va seulement falloir anticiper, car l’agriculture française est fragile vu qu’elle est basée sur l’industrie chimique et que les prix du pétrole et du gaz vont encore augmenter… Il existe beaucoup de techniques d’agroécologie. Ce n’est pas l’âge de pierre, au contraire, c’est la science du futur », affirme-t-elle.

Dans ces « Moissons du futur”, Marie-Monique Robin a choisi de montrer « des expériences sur tous les continents, qui soient de grande ampleur et apportent une pièce au puzzle »…

Mais elle reconnaît que le modèle de société sera entièrement à revoir… et tant mieux : « l’agroécologie demande beaucoup de main-d’œuvre, donc on pourra créer des emplois ou reconvertir ceux qui disparaîtront de l’industrie chimique. Il faudra plus de paysans, mais de toute manière, on ne pourra pas continuer à s’entasser dans les villes ; beaucoup de jeunes veulent et retournent à la campagne. L’agriculture est à la croisée des chemins, elle est un possible levier sur toutes les crises actuelles : écologique, environnementale, sanitaire, énergétique, climatique, alimentaire… Mais il faudra une volonté politique d’accompagner cela, les problèmes de foncier, de réorganisation des terres ; il faudra appuyer, aider les paysans, surtout pendant la période de transition… comme on l’a fait il y a cinquante ans quand on les a aidés à acheter des tracteurs, des pesticides… Il faut espérer que la réforme de la PAC, qui s’annonce, ira en ce sens. Il faut une révolution agraire. En France aussi, les paysans sont prêts ; ils n’en peuvent plus », dit-elle, elle dont le père est agriculteur, et dont le frère a repris l’exploitation familiale aujourd’hui en conversion bio. « Il faut juste savoir pour qui travaillent les politiques. Si c’est pour le bien commun ou pas, car la demande des consommateurs est de plus en plus forte, et beaucoup d’initiatives en ce sens se développent ».