COMMUNIQUE
60 jours de grève de la faim à Lille…
Pour Valls, la vie d’un sans-papiers ne vaut rien Le ministre de l’Intérieur refuse une demande d’audience de représentants des sans-papiers présentée par la Nonciature apostolique de Paris
Nous, sans-papiers et citoyens français sommes venus aujourd’hui 31 décembre à la Nonciature apostolique de Paris, pour demander au Vatican d’intervenir auprès du gouvernement français afin qu’il prenne en compte la revendication des 52 sans-papiers en grève de la faim du CSP 59 à Lille depuis 60 jours. Loin de répondre à leurs demandes, hier, le ministère de l’Intérieur a fait procéder à l’expulsion en Algérie de deux grévistes de la faim, après deux mois de jeûne.
Le nonce apostolique, son excellence Luigi Ventura, a reçu notre délégation et a accepté de relayer notre demande d’être reçus par le Ministère de l’Intérieur.
A 13h, le cabinet de Manuel Valls a signifié au nonce apostolique qu’il était hors de question de nous recevoir, et qu’il entendait exprimer la plus grande fermeté face aux revendications des sans-papiers.
Rappelons que la récente circulaire du Ministère de l’Intérieur définissant les conditions de régularisation des étrangers en France impose aux sans-papiers de présenter des fiches de paye pour être régularisables.
Cette condition impossible à remplir pour la plupart des sans-papiers les condamne à une situation désespérante, ne leur laissant aucune chance de régularisation.
Nous avons demandé aux autorités morales et spirituelles, et d’abord au Vatican, de rappeler le gouvernement français à une plus grande humanité.
Nous sommes venus pacifiquement, dans la dignité et dans le calme.
Nous dénonçons l’intervention de la force publique, suivie de l’arrestation de toutes les personnes présentes, parmi lesquels une majorité de sans-papiers, avec l’accord de la Nonciature, en violation des principes humanistes de l’Eglise.
Beaucoup plus grave encore, la position du ministre de l’Intérieur qui aura refusé de recevoir une délégation, alors que plus de cinquante personnes sont engagées dans une grève de la faim qui dure maintenant depuis deux mois.
Au Nonce apostolique, le ministre a fait répondre qu’il n’était « pas question qu’il nous reçoive pour discuter du sort de ces sans-papiers, qu’il n’en avait pas l’intention, et qu’il ne le ferait pas ». Par son obstination, le ministre de l’intérieur met en danger de mort des femmes et des hommes qui ne font que demander leurs droits.
Nous en appelons au Premier ministre et au Président de la République, qui doivent intervenir d’urgence pour mettre un terme à ce bras de fer inhumain que l’Etat a engagé contre des personnes démunies de tout et totalement désespérées face à l’arbitraire ministériel.
31 Décembre 2012
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