Les Editions de La Grand Cour sont un projet a-capitaliste d’éditions numériques. Il ne s’agit ni d’une SARL, ni d’une association, ni d’une forme d’auto-édition. Aucune somme d’argent n’est engagée dans ce projet. Les textes édités sont proposés à la lecture gratuite sur support numérique et leurs droits d’édition demeurent aux auteurs.

Le but est d’éditer et de diffuser des textes d’analyse ou des documents peu commercialisables dans un circuit classique, et de contribuer ainsi à une intelligence collective et un savoir commun qui ne peuvent être l’objet d’une quelconque spéculation commerciale. La suite: http://www.editions-grandcour.eu/Les_editions_de_la_Grand_Cour/Le_projet.html

 

Pour leur premier catalogue, les Editions de La Grand Cour ont choisi 4 ouvrages d’analyse de la Commission DLA 37 * à télécharger gratuitement:

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Tous évalués, tous compétents !  Commission DLA 37

Ce travail part de l’analyse du dispositif d’évaluation des compétences du ministère de l’Education (Nationale) en France, rencontre très vite les textes européens de la Commission Européenne, lesquels sont une reprises de ceux l’OCDE et aboutit à l’hypothèse qu’il s’agit là de la mise en oeuvre de ce qu’il faut bien appeler un projet politique à l’échelle du monde. En tentant d’en dégager quelques caractéristiques, notamment à la lumière des analyses foucaldiennes sur le néolibéralisme, il en arrive à une seconde conclusion : plus encore qu’un projet politique (au sens habituel du terme), il s’agit d’un véritable projet de société. L’analyse détaillée des compétences-clés de la Commission Européenne est éclairante : on peut dire alors qu’il y a là une volonté explicite de former un homme nouveau : un homo economicus.

Télécharger gratuitement : http://www.editions-grandcour.eu/pdf/Tous_evalues.pdf

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L’économie de la connaissance et stratégie néolibérale  Commission DLA 37

Économie de la connaissance, société de la connaissance…Ces expressions reviennent souvent chez les économistes et les gestionnaires, parfois indirectement sous le terme d’innovation. Est-ce bien de cette façon que notre société est en train de se faire (ou de se défaire?) depuis deux ou trois décennies ?

Beaucoup ont parlé de société de consommation, de société de services, de société post-industrielle.

L’économie de la connaissance prétend répondre à la question qui porte sur le futur du système capitaliste : quoi, après les grandes industries manufacturières ? Quelles formes nouvelles pour le système capitaliste ?

L’enjeu est socio-politique. Principalement, il ne s’agit pas de recherche libre, pure, ou fondamentale. Il s’agit de transformer la connaissance en rapport social de production, en une  forme nouvelle de domination : par un flux continu d’innovations, produire la connaissance comme capital, comme moyen de produire d’autres connaissances qui sont susceptibles de profit.

Comment les notions de connaissance, de recherche, d’invention sont remaniées et restreintes afin d’être mises en œuvre dans cette stratégie socio-politique ?

Il s’agit d’une véritable politique de civilisation, dans laquelle les producteurs “institutionnels” de connaissance sont amenés et incités à être des entrepreneurs de connaissance en même temps qu’entrepreneurs d’eux-mêmes.

L’économie de la connaissance s’articule avec des reconfigurations du monde en territoires compétitifs, en réseaux soi-disant auto-régulateurs à l’échelle de la planète, fortement sélectifs et hiérarchisés.

L’économie, la société de la connaissance est-elle vraiment notre avenir ?

Télécharger gratuitement : http://www.editions-grandcour.eu/pdf/Eco_connaissance.pdf

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La Loi LRU ou l’Université-entreprise  Commission DLA 37

LRU : loi relative aux Libertés et Responsabilités Universitaires, adoptée en août 2007 selon la procédure d’urgence.

Contrairement au discours à la Sarkozy, la loi LRU n’est pas une rupture. C’est plutôt l’aboutissement de projets de réformes (Rapport Attali, 1998 ; colloques de la Conférence des Présidents d’Université, 2001, 2002, 2003, et 2004), et de réformes (processus de Bologne, 1999 ; lois sur la recherche de 1999 et de 2006).

La loi LRU répond à une double exigence des classes dirigeantes :

– La loi LRU met la gestion des universités en conformité avec la LOLF et la réforme de l’État (le “nouveau management public”). L’autonomie (=”libertés et responsabilités”) qu’elle instaure est celle de la présidence et des services comptables des universités. Il ne s’agit pas du tout de l’autonomie des personnes, de la recherche. Bien au contraire, celles-ci sont l’objet d’un contrôle plus étroit.

– La loi LRU s’inscrit dans la stratégie d’économie de la connaissance : “gagner la bataille mondiale de la connaissance”, selon l’expression de Valérie Pécresse dans l’exposé des motifs devant le Sénat. La loi LRU vise à orienter la recherche vers les applications industrielles. Mais aussi, par la “professionnalisation” de l’enseignement universitaire, elle vise la production de capital humain qualifié.

Elle met en forme l’Université néolibérale, la fabrique du capital humain par excellence.

Télécharger gratuitement : http://www.editions-grandcour.eu/pdf/LRU.pdf

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LOLF et réforme de l’Etat  Commission DLA 37

Nos sociétés aiment bien les sigles. La LOLF ? Loi Organique relative aux Lois de Finance, adoptée le 1er août 2000, à l’initiative de L. Fabius, alors président de l’Assemblée Nationale, sous le gouvernement de L. Jospin. Comme loi organique, dans la hiérarchie du droit politique, elle est supérieure aux lois ordinaires – c’est pourquoi d’aucuns l’appellent la “constitution financière”. Pourquoi la LOLF ? Elle dit comment les lois de finance, le budget de l’État, doivent être confectionnés et structurés.

Mais ce n’est pas tout. L’essentiel ne porte pas sur la forme des lois de finance, mais sur les finalités. La LOLF légitime le passage d’une logique de moyens à une logique de résultats, et d’une comptabilité de caisse (recettes/dépenses) à une comptabilité de capital, car l’argent public fonctionne alors comme investissement. Sur le “modèle” de la grande entreprise transnationale, le budget de l’État est structuré en missions, programmes, actions, objectifs, indicateurs de résultats, évaluation, en bref : à la manière d’un projet d’entreprise.

La deuxième finalité consiste dans la “maîtrise de la dépense publique”, ce qui, dans la novlangue néolibérale, signifie en fait la réduction des dépenses publiques. Par le biais de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale (autre sigle : LFSS), l’Assurance Maladie, la gestion de l’hôpital, sont soumises à la logique de la LOLF.

La LOLF ne va pas sans la réforme de l’État : le “nouveau management public”, et aussi “l’évaluation” des fonctionnaires d’État (décret du 29 avril 2002).

Télécharger gratuitement : http://www.editions-grandcour.eu/pdf/LOLF.pdf

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* La commission DLA 37:

La commission DLA37 (pour Décentralisation, LOLF, AGCS), est née en mai – juin 2003 du mouvement de grève déclenché en réaction à la réforme des retraites dans la fonction publique et à la loi de décentralisation. Elle est issue de l’Assemblée Générale de l’Éducation Nationale en Indre-et-Loire (37).

Elle s’est donnée pour but de faire une étude précise des textes, rapports, lois, décrets… concernant la « réforme de l’État » sous ses multiples formes (démantèlement des services publics, privatisations, logiques de gestion managériale, nouvelles formes et aggravation du contrôle social des populations…), de fournir des informations et des textes d’analyse diffusables.

La commission DLA37 n’est affiliée à aucune organisation syndicale ou politique, ce qui ne signifie nullement qu’elle soit “apolitique”, au contraire. Elle s’attache à mettre en évidence et à combattre les logiques néolibérales qui transforment en profondeur la société, qui cherchent à anéantir toute forme de solidarité au profit d’une concurrence généralisée.

La commission DLA37 a vocation à s’inscrire dans toute initiative visant à organiser la résistance contre la logique néolibérale qui préside à la déconcentration et la décentralisation, à la liquidation des services publics, au démantèlement de la protection sociale… Elle participe aux rencontres, débats, réunions qui portent la critique sociale, et aux luttes collectives qui l’expriment.