Bonjour à tous,

Nous nous permettons, à titre exceptionnel, de vous écrire une seconde fois suite à l’annonce du prochain cercle de silence de ce mercredi, à 18 heures, Place Kléber.

"crime de bureau" ?

"crime de bureau" ?

Notre annonce était habitée par l’histoire de Louka, sauvé in extremis d’une reconduction dans son pays d’origine par son refus d’embarquement et qui nous était revenu à Strasbourg.

Retourné à la case départ, il lui fallait arriver jusqu’à la convocation de la Cour Nationale du Droit d’Asile dans l’espoir d’obtenir le statut de réfugié et d’être enfin protégé.

Louka vient à nouveau d’être arrêté par la police, vendredi 25 septembre, huit jours, jour pour jour, après sa libération.

Louka se trouve donc à nouveau, en ce moment, au Centre de rétention de Geisposheim, dans l’attente de son renvoi en Géorgie. Avant que les blessures qu’il s’est infligées aient pu cicatriser.

La semaine dernière, nous avions retrouvé Louka bouleversé de nous revoir. Nous l’avions aussi retrouvé, égal à lui-même, sa seule demande effective étant de l’aider à payer l’amende du train.

Louka, le respect de la loi toujours chevillé au corps.

Louka, comme un pion dans un jeu diabolique où la loi détruit au lieu de protéger.

Tombé à nouveau dans la case « prison » qui le sépare désormais d’un dernier coup de dé de la case « danger de mort ».

Louka, 1 de + dans le décompte des 26 000 expulsions à exécuter au cours de cette année 2009 ne sera donc venu en France que pour alimenter l’absurdité de la machine à expulser pour expulser ?

Combien comptons-nous de réfugiés à Strasbourg et en France qui, dans la même situation que Louka, auraient pu être renvoyés dans leur pays avant même que la Cour Nationale du Droit d’Asile ait statué sur leur sort ?

La reconnaissance du statut de réfugié ne veut-elle plus rien dire ? Ne dit-elle pas que les persécutions subies sont établies et les craintes en cas de retour fondées ? Que la protection est impérative ? Que le principe de non-refoulement est inviolable ?

Pourquoi cet acharnement qui dépasse l’entendement ?

Toutes ces questions se heurtent à la surdité présidant aux décisions administratives et juridiques qui permettent de mortifier, d’enfermer, de criminaliser et enfin, de renvoyer Louka. En toute légalité.

cercledesilence.strasbourg@gmail.com