Suite à la réunion de vendredi dernier à la mairie de Strasbourg avec des Roms victimes de l’incendie de leurs caravanes au campement Petit Parking, certains d’entre eux, après avoir logé au Ciarus, ou à l’Auberge de Jeunesse, ou au foyer Jaurès, ont été relogés dans des caravanes d’occasion, achetées par la ville et placées sur un terrain déjà partiellement occupé, situé Impasse de l’Écluse, lieu difficile à atteindre, mais sans voisinage immédiat.
Ces personnes passent ainsi d’un terrain “sauvage” promis à fermeture après évacuation de tous les derniers occupants, à un terrain légal autorisé.
Une convention a été passée pour trois mois renouvelables. En un sens, on peut dire que la situation de ces Roms s’est améliorée, puisqu’ils ne sont plus susceptibles d’être expulsés.
Mais comme on le voit sur les photos prises samedi dernier, ce terrain, à la fois herbeux et goudronné au centre, se trouve coincé entre l’autoroute A35, la voie de chemin de fer et le canal de la Marne au Rhin. Des familles kosovares y sont déjà, en attente d’asile, depuis plus de deux ans.
Cinq caravanes ont été disposées, mais les deux WC chimiques promis n’y seront, paraît-il, que lundi. Il y a une prise d’eau, mais pas de branchement électrique, ce qui tient du paradoxe car au-dessus des caravanes passent deux lignes à haute tension et à côté les caténaires des trains. L’exposition à ces lignes n’est pas sans danger d’ailleurs.
Dans les caravanes, le coin cuisinette et le chauffage sont prévus pour être alimentés au gaz en bouteille, mais les Roms n’avaient pas de bouteilles samedi, donc ni chauffage ni moyen de cuisiner, alors qu’il leur est interdit de faire des feux sur le sol et que le barbecue annoncé est absent.
Sur le campement Petit Parking, il reste une caravane au fond en mauvais état, où loge un couple avec bébé et femme enceinte, pas pris en compte dans le relogement, alors qu’il avait été auparavant chassé d’un jardin ouvrier par la police avant d’arriver route des Romains. Et aussi deux caravanes installées sur le devant, en bon état. Où pourront-elles s’installer?
Par ailleurs, une fois que le sort de ce campement Petit Parking aura été réglé, il restera encore près de 250 personnes vivant dans des conditions aussi précaires, dont celles du campement Saint-Gall, par exemple.
Quand on observe la lenteur administrative pour résoudre les problèmes et en même temps les dernières déclarations inadmissibles de Manuel Valls qui contredisent le type de règlement mis en avant par la ville de Strasbourg (pas d’expulsion sans relogement, même précaire, préalable), on ne peut qu’être inquiets.
C’est pourquoi l’association Latcho Rom reste vigilante et continuera à tout faire pour qu’une solution humaine d’ensemble soit mise en place et accélérée. Et l’association n’acceptera pas la solution de force prônée par le ministre de l’Intérieur.
Archives partielles
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/46776
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/46780
que veux-tu dire?
et le 1er avril ?
Merci pour la vigilance de la feuille de chou.
belle nuit …mais pas pour tout le monde,hélas.