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Et ce sera pareil avec la Collectivité Territoriale d’Alsace si vous oubliez de VOTER NON le 7 avril!

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Mulhouse
Contrat de site Alsace UHA : « La mort de l’autonomie »

Les enseignants et les personnels de l’Université de Haute-Alsace découvrent, atterrés, le contrat de site transmis par le ministère. S’il est voté, dans le cadre du rattachement, l’Université de Strasbourg sera le seul pilote.

À l’appel du syndicat FSU, les enseignants et les étudiants se sont réunis hier en assemblée générale à Mulhouse. La plupart des élus universitaires étaient présents, visiblement très inquiets du contenu de ce texte, qui s’inscrit dans la nouvelle loi sur l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) que le Parlement va étudier prochainement. Le rattachement, pour lequel ils se sont prononcés après des tensions récurrentes au sein du conseil d’administration précédent, est en train de se transformer en fusion. L’UHA serait alors réduite à un « simple collège universitaire de premier cycle », et le Sud-Alsace perdrait « un levier majeur de sa dynamique territoriale ».

La présidente, Christine Gangloff-Ziegler, était présente pour les débats. Avec son équipe, elle a demandé à décaler les délais prévus pour la signature du contrat de site, qui lui est parvenu le 8 mars ; suivi par le contrat d’établissement, le 20 mars. Dans le contexte de l’ESR et de la collectivité territoriale d’Alsace, la région « devient le lieu d’expérimentation idéal ; l’idée est de créer un modèle que l’on puisse transmettre ». Mais « le modèle coopératif » fait place à « un modèle intégratif. Si le ministère veut concentrer les universités, qu’il l’affirme ! Nous avons précisé que le texte était inacceptable. »
« La chimie disparaîtra de Mulhouse »

« Tout est organisé autour de l’Unistra. Dans cette logique de grand pôle, elle est le grand vainqueur », indique Hervé Boeglen (Snesup-FSU). L’UHA se retrouve sur le même plan que l’Institut national des sciences appliquées de Strasbourg ou que la Bibliothèque nationale et universitaire. L’identité commune aux établissements du supérieur sera d’ailleurs réduite à « Université de Strasbourg ».

Aux chercheurs réunis dans l’amphithéâtre, Hervé Boeglen lance : « Vous allez tous rejoindre des laboratoires de l’Université de Strasbourg. Je pense qu’aujourd’hui, on a perdu nos écoles doctorales. Il y aura un pilotage centralisé de la recherche. » Au niveau de la chimie mulhousienne, qu’il pensait être la seule préservée, il est contredit par Pierre Llopiz, directeur de l’École nationale supérieure de chimie de Mulhouse. « J’ai une lecture contraire. Si le texte est appliqué, la chimie disparaîtra de Mulhouse. » Dans le calendrier, la structuration de la filière est prévue pour 2015.

En attendant, l’UHA suit de très près l’accréditation de l’école doctorale de sciences chimiques. Face à « ce match inégal », les membres du conseil d’administration émettent l’hypothèse de voter contre le contrat de site si elle leur échappe.

« Les décisions politiques sont très lourdes et l’enjeu est considérable », estime Pascal Maillard, secrétaire académique du Snesup-FSU (CA de l’Université de Strasbourg). « En Alsace, on anticipe le contrat de site, alors que la loi de décentralisation et la loi ESR ne sont pas encore votées. Si on excepte l’université pilote, c’est la perte progressive et programmée d’autonomie de dizaines d’établissements. C’est un rattachement pré-fusionnel. L’Insa a déjà dit non à cette fusion. »
par Karine Dautel, publiée le 03/04/2013 à 05:00