La Feuille de Chou publie, en italiques, à titre de tribune libre, ce témoignage de personnes qui ont réussi à entrer à Gaza, et à en sortir, tout en regrettant les allusions peu amènes au Hamas tout au long du texte.

Faut-il rappeler que le Hamas avait gagné les élections, et que Gaza est une zone de conflit où Israël intervient militairement comme il veut, (le témoignage le dit lui-même) tandis que l’Égypte renforce de son côté le blocus, avec l’aide des USA et de la France, ce qui justifie les mesures de sécurité prises par les autorités gazaouies.



Ci-joint, l’article paru dans le journal La Marseillaise d’Aubagne sur notre action concernant la marche pour Gaza.

Aubagne Gaza quotidien La Marseillaise


Par ailleurs, certains de nos camarades marseillais et aubagnais participant à la marche qui ont pu entrer à Gaza le 30 Décembre où ils ont eu l’occasion de rencontrer des acteurs de la société civile palestinienne pour des projets d’aide humanitaire (notamment le PMRS, Palestinian Medical Relief Society, avec qui nous avons un projet de production et de distribution de spiruline dans le territoire de Gaza) ont prolongé leur séjour jusqu’au 16 Janvier pour continuer leur action (voir témoignage ci-dessous).

Philippe M. (13)

Témoignage de marcheurs entrés à Gaza

Bonjour a tous,nous voilà de retour au Caire, après bien des péripéties.
L’entrée des 2 bus s’est faite avec un accord de Suzanne Moubarak, le consulat américain. Ils nous ont donne 48h à Gaza puis expulsion jusqu au Caire, séjour interdit dans toute la zone allant de Rafah au Caire.
Un petit groupe voulait rester pour des projets précis ou parce qu’ils avaient leur famille à Gaza.
Une dizaine n’ont pas pris les bus de retour et auront beaucoup de mal à en sortir maintenant.
Le medecin avec qui je travaille, le Dr Aed Yaghi du PMRS, n’a pas voulu que je courre ce risque.
Le Hamas nous a dit de sortir de la frontière de Gaza et de rentrer à nouveau le lendemain quand elle était ouverte pour les palestiniens.
Arrivés à Rafah Egypte, nous avons été encadrés par la police militaire, forcés de prendre leur bus et n avons pas pu faire un pas hors du groupe sans etre suivis et ramenés.
Nous prévoyons de sortir à El Arish à un arret, impossible.
A cause des tensions extremes , manque de sommeil, j ai eu une crise d’asthme près d’El Arish. Notre escorte de 12 flics a cru que je simulais pour pouvoir m’echapper.
Ils ont mis du temps à appeler l’ambulance et une amie m’a accompagné à l’hopital d’ El Arish.
Nous avions 6 flics pour 2 femmes, y compris dans la salle de soin et allant aux wc comme des prisonnières.
Nous n’avions évidemment pas de permis pour rester dans la zone militaire d’ El Arish, y compris à l hopital.
Dès que le médecin a estimé que j allais mieux , ils nous ont mis de force dans un taxi escorte pour Le Caire.
Pendant que nous étions à Gaza, l’armee israélienne a bombardé la zone frontalière Gaza /Israel de Jabalia où ont lieu les plus grandes destructions et massacres.
A peine sortis de Gaza, ils ont bombardé les tunnels au sud à la frontière avec l’Egypte.
nous n’ avons pas encore le recul nécessaire pour analyser notre séjour à Gaza.
l’opposition de Gaza a peu participé à la marche, deux sur 3 , pas les organisateurs de la marche Aidemer.
La marche a été organisée par le Hamas , mais sans drapeau et ils se sont servis de nous .
Nous avons eu du mal à contacter les associations non Hamas et nous avons été sans arret escortés par des gardes armés.
Mais le contact s’est quand meme établi avec les écoles, associations d’enfants orphelins, centre aérés, centre de rééducation psychologiques pour les enfants, la visite des camps de refugiés a été trés éprouvante, de voir des familles vivant encore sous la tente sans rien ou dans des maisons trouées. Tous ont dit que notre venue a été pour eux un bol d’oxygène, rien que pour cela, cela valait le coup, le compromis d’etre encadrés par le Hamas, je sais que d’autres ne sont pas d’ accord.
Plusieurs projets ont ete amorcés. Moi, j ai vu le docteur Aed Yaghi pour notre projet de spiruline . Je devais commencer a travailler dans la clinique le matin meme du depart. Le docteur est venu me chercher à l’hotel et nous avons été arretés par 6 hommes armés. je me suis désisté pour ne pas lui créer de problèmes et griller toute possibilités ultérieures. Il m a donné un document pour me faciliter l’entrée à nouveau , cette entrée acceptée par les douaniers égyptiens m’a été refusée par l’armée.