Bonsoir,

J’étais convoqué ce matin au BRDP (Bureau de Répression de la Délinquance contre
les Personnes de Paris) pour faire une déposition, suite à une plainte déposée
contre moi et visant mes activités syndicales.. Il s’agit de la seconde
convocation de ce genre.

Les deux plaintes dont j’ai pris connaissance ont pour motif l'”incitation à la
haine raciale et nationale”, elles sont déposées par diverses associations,
toutes apparentées à la mouvance pro-israélienne dure (CCJ 93, Avocats sans
frontières, BNVCA, France Israel).

Les faits qui me sont reprochés sont

1) avoir signé dans les cahiers préparatoires au congrès du SNES une tribune en
faveur de l’engagement du SNES sur le terrain du boycott d’Israël
2) avoir mis en ligne sur le site d’une organisation étudiante à caractère
syndical (FSE) une motion sur le même thème, votée par le congrès national du
SNASUB

Il m’a également été demandé de donner des précisions sur le déroulement du
congrès académique du SNES de Nice, sur lequel je n’ai rien eu à déclarer, ou
sur mes sources d’informations, ou sur les canaux de diffusion de l’information
syndicale (même positionnement de ma part).

Par ailleurs, j’ai appris que d’autres associations, organisations et militants
(notamment une membre de la LDH à Bordeaux) faisaient l’objet de poursuites et
d’enquêtes similaires.

A ma connaissance, le SNASUB-FSU a été amené à se prononcer contre ces
poursuites qui remettent en cause sa propre expression.

Je souhaiterais vivement que la FSU s’élève à son tour, et dans les plus brefs
délais, contre ces poursuites qui remettent en cause le droit d’expression et le
droit syndical. Où va-t-on si la police commence à enquêter sur qui vote ou
soumet tel texte dans telle instance ou congrès? Ou si le droit de diffuser des
résolutions syndicales est remis en cause? Ou si le droit de voter telle ou
telle motion par un congrès est remis en cause? Etc.

Salutations syndicales,

Yvon Breda
Membre suppléant du BDFN-FSU