Al manar, 13/1/2009


La Turquie rappellera son ambassadeur en “Israël” si la nouvelle crise avec “Israël”, née du mauvais traitement infligé la veille à son ambassadeur, n’est pas résolue d’ici mercredi soir, c’est ce qu’a affirmé le chef de l’Etat turc Abdullah Gül, cité par l’agence de presse Anatolie.

“Un délai a été accordé (à “Israël”) jusqu’à ce soir. S’ils ne rectifient pas (la faute), notre ambassadeur rentrera demain avec le premier avion”, a-t-il dit à des journalistes.

Ankara a jugé “insuffisante” une déclaration israélienne regrettant la façon dont a été traité l’ambassadeur turc à Tel-Aviv.

“Nous trouvons la déclaration israélienne insuffisante”, avaient affirmé un peu plus tôt des responsables du ministère des Affaires étrangères, sous couvert d’anonymat depuis Moscou, où se trouve le chef de la diplomatie turc Ahmet Davutoglu.

Dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi, le numéro deux de la diplomatie israélienne, Danny Ayalon, s’est excusé pour la façon dont il avait traité l’ambassadeur turc à Tel-Aviv pour protester contre un téléfilm turc jugé anti-israélien.

“Je maintiens ma protestation contre les attaques en Turquie visant “Israël”. Toutefois, il n’est pas dans mes habitudes d’insulter les ambassadeurs étrangers, et à l’avenir je clarifierai ma position par des voies diplomatiques plus acceptables”, a prétendu Ayalon dans ce texte transmis par son bureau.

Dans un communiqué publié mercredi matin, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est déclaré “satisfait” de ces excuses.
“Le Premier ministre pense que les protestations du ministère des Affaires étrangères auprès de l’ambassadeur turc étaient justifiées sur le fond, mais auraient dû être transmises d’une façon diplomatique plus acceptable”, a ajouté ce texte.

De son coté, le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, en visite à Chypre, a appelé, ce mercredi, la Turquie à traiter “Israël” “avec respect et dignité”, tout en prétendant que son pays ne voulait pas d’une confrontation avec Ankara.
Lundi, le vice-ministre aux Affaires étrangères, Danny Ayalon avait convoqué l’ambassadeur turc Oguz Celokkol, pour être humilié devant les caméras des médias: Celokkol avait été obligé à s’asseoir sur une chaise plus basse que celles des diplomates israéliens. Il avait aussi pris soin qu’il n’y ait qu’un fanion israélien sur la table durant la rencontre, et invité la presse à noter que l’ambassadeur était “assis à un niveau inférieur”.

Auparavant, Ayalon avait refusé de lui serrer la main et l’a contraint à attendre longuement dans un couloir avant de le recevoir.

Dans une interview publiée ce mercredi par le quotidien Haaretz, M. Celikkol a déclaré avoir été “piégé” par Ayalon. “S’il (Ayalon) avait eu le courage de parler en anglais j’aurais compris ce qu’il disait et j’aurais vivement réagi. Durant mes 30 ans de carrière de diplomate, je n’ai jamais été autant humilié”, a-t-il déclaré.

A l’approche d’une visite à Ankara du ministre israélien de la guerre Ehud Barak, dimanche, cet incident diplomatique menace de dégénérer en crise entre “Israël” et la Turquie, dont les relations sont tendues depuis la dévastatrice guerre israélienne contre la bande de Gaza il y a un an.
Par ailleurs, selon la radio israélienne, citant des sources dans le gouvernement israélien, ” Tel Aviv ne serait pas prête à ajouter quoique se soit à ce qui a été dit sur ce sujet .. ajoutant que si “la Turquie décide de retirer son ambassadeur, ceci ne la concerne qu’elle-même”.