Strasbourg, le 8 mai 2013
Monsieur le Député Armand Jung,
Monsieur le Député Philippe Bies,
Le 16 mai prochain, les députés à l’Assemblée Nationale auront à se prononcer sur le projet de loi d’amnistie des syndicalistes. Ce projet a déjà été approuvé par les sénateurs grâce à l’opiniâtreté des élus du Front de Gauche qui l’ont défendu avec conviction.
Le gouvernement, par la voix du ministre des relations avec le Parlement, A.Vidalies, a d’ores et déjà déclaré qu’il s’opposerait à ce projet de loi. Cette décision est incompréhensible pour les électeurs de gauche que nous sommes et auxquels vous devez d’être majoritaires à l’Assemblée Nationale.
En effet, cette loi d’amnistie n’a pas pour objet de protéger les auteurs de malversations ou de violences faites aux personnes. Il s’agit au contraire de donner un signal politique fort à ces femmes et ces hommes, à leurs représentants syndicaux et au-delà à l’ensemble des salariés et des travailleurs reconnaissant qu’ils ne sont pas des criminels que l’on soumet à l’humiliation de tests ADN.
En votant cette loi, vous montreriez à ceux qui subissent la violence inouïe d’un licenciement, à ceux dont la vie et l’équilibre professionnel et familial patiemment construits volent en éclat et qui y répondent quelquefois dans un moment de colère que, à gauche, humanité et solidarité ne sont pas des mots vains.
Durant le quinquennat de N. Sarkozy, le MEDEF a guidé la politique gouvernementale.
Le gouvernement de J-M Ayrault n’a pas eu pour l’instant en matière économique et sociale le sursaut attendu pour répondre aux attentes des Français qui vous ont élu. Ce n’est pas au MEDEF qu’un gouvernement de gauche doit donner sans cesse et sans limites des gages, c’est aux Français qui lui ont donné une majorité et qui assistent incrédules au reniement des promesses de F. Hollande qu’il doit s’adresser.
Le 16 mai, vous aurez à décider en pleine conscience politique du sort de ces syndicalistes qui attendent un geste de votre part.
Veuillez agréer, Monsieur le Député, l’expression de notre considération distinguée.
Josiane Nervi-Gasparini et Jean-Claude Val,
co-secrétaires du Parti du Gauche du Bas-Rhin
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