Bien que les DNA soignent leur com, et jouent un suspense légèrement éventé, on est déçu ce jeudi de ne lire qu’une interview, certes instructive, sur les mœurs en monarchie “républicaine”, un sujet qui nous renvoie une fois de plus à l’excellent ouvrage de feu François Mitterrand, le Coup d’État permanent,dont il s’est bien gardé d’appliquer les préconisations une fois arrivé au pouvoir en 1981.
Un licenciement sec et une promotion.
En une, on lit: “Strasbourg 2014 Ries veut écarter Hermann“, alors qu’en page 39, le Journal fait dans la variation: “Ries veut placer Fontanel“. Bref, le sénateur-maire vire son premier adjoint, qui garde son poste jusqu’aux élections, et promeut un jeune loup, déjà important au national, réputé d’avenir.
Le citoyen n’aurait-il rien à dire? En fait, non, sauf comme disait Vladimir Illitch Oulianov, “décider toutes les X années qui foulera aux pieds les droits du peuple…
Roland Ries avait annoncé en début de mandat qu’il n’en ferait qu’un. On voit ce que valent les engagements des politiciens.
déjà qu’il devait sa “popularité” de centriste vaguement de gauche alsacien, au remplacement, au pied levé de notre grande Catherine à nous, la Trautmann, et cela suffit pour le faire élire maire sur son nom.
Ces mœurs sont fréquentes en monarchie. Pour prendre un exemple local encore, on sait comment le député Armand Jung, qui s’est fait brutalement rappelé à l’ordre par Stéphane Rozès, qui lui signala qu’il n’était pas à l’Assemblée nationale, lors d’un débat sur “Sauver la politique”, mit en orbite son attaché parlementaire, le conseiller municipal, ex-adjoint, Eric -incendiaire de poubelles- Elkouby, si apprécié par les citoyens musulmans de l’Elsau…
Depuis le Château, à l’Élysée, jusqu’au moindre village, et dans les administrations, et les associations même, le modèle Ve République de pouvoir fort s’est répandu et fait des citoyens les sujets des roitelets, juste bons à applaudir (ça arrive de moins en moins) au passage, à moins qu’on ne le berce d’une prétendue et introuvable “démocratie participative”, à la Coq -non, c’est pas Conseil ouvrier de quartier- qui se résume à “cause toujours, c’est le maire qui décide”.
Alors, comme ça, Ries aurait plus d’affinités personnelles avec Fontanel qu’avec Hermann? Sans exagérer les différences entre ces messieurs (les dames tricotent?) on sait bien qu’il y a des clans à la mairie, et qu’il y a eu des évictions et des changements de casquette. On sait que Roland Ries, très en phase avec la région, est plus girondin que jacobin; c’est une des multiples différences percevables, comme le récent référendum raté de Richert l’a rappelé.
Mais il y en a d’autres. Chacun son écurie. Et ses petits règlements de compte et ses haines microscopiques. Du point de vue du citoyen, il ne faut pas exagérer les différences. Ils s’entendent presque tous pour soutenir une politique nationale et locale néo-libérale et ici, le rôle de Strasbourg, capitale de ceci de cela, et un cœur de cible qui vise à satisfaire plutôt les classes sociales aisées et demi aisées, les gros commerçants, les hôteliers-restaurateurs et les bobos que les couches populaires.
Quant à Robert Herrmann, comme son patronyme le dit, on le sait plutôt jacobin, et gérant les conflits sociaux de la CUS avec une certaine poigne. D’où des grèves et actions multiples.
Interviewé par Dominique Duwig, Hermann révèle que Ries n’a pas consulté son équipe pour sa succession. Ce qu’on peut comprendre de sa nouvelle candidature, c’est que, confronté à l’absence d’un dauphin à la hauteur sachant réussir la “synthèse” chère aux socialistes, il se résout à faire don de sa personne à la ville de Strasbourg… En propulsant déjà Fontanel, futur premier adjoint.
Encore faudrait-il que cette équipe gagnasse les élections! Un détail? Avec une ou des listes de droite, une du FN avec l’avocat grande gueule Kormann, une indépendance des écologistes, une probablement du Front de gauche, plus les surprises diverses.
Comme la loyauté de Herrmann n’est pas récompensée, on a droit à un portrait flatteur de Catherine Trautmamn…
Et il annonce un livre où il sera question de “réenchanter la vie publique“.
Y a du boulot, plus que tu ne crois, Robert!
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