« Salut à tous les camarades, on se bat ici au nom des révolutionnaires du monde entier »
Le 27 mai dernier à Istanbul se déroulait une manifestation contre un projet de destruction du parc Gezi situé sur la place Taksim pour en faire un centre commercial. Cette place est un symbole du mouvement ouvrier ou chaque année se réunissent des manifestants pour le 1er mai. Le gouvernement turc en s’attaquant à cette place s’est donc attaqué volontairement à un symbole de la résistance populaire.
La Turquie est encore marquée par le coup d’état militaire de septembre 1980 et l’effroyable répression qui s’en est suivie. Encore aujourd’hui, le pays compte plus de dix milles prisonniers politiques.
L’actuel gouvernement conservateur poursuit cette logique a un rythme effréné : ces derniers temps ce sont des milliers de jeunes, de syndicalistes qui sont trainé-e-s en justice et par centaines envoyé-e-s en prison du fait de leur activité militante. Ce gouvernement de bigots est par ailleurs animé par une volonté sans borne d’imposer sa morale religieuse à tous les échelons de la société (construction de mosquées dans les universités, destruction et attaques contre des lieux et des événements culturels). Mais la morale n’empêchant pas les affaires, ce gouvernement est aussi celui qui applique servilement les recettes coloniales du FMI : libéralisation économique à tous les étages pour satisfaire aux objectifs des capitalistes aux détriment de la population.
C’est pourquoi dans le cœur de nombreux turcs cette révolte sonne comme une renaissance.
Le parc est occupé depuis le 2 mars en signe de protestation. Les affrontements avec la police sont de plus en plus violents, la police ne recule devant aucun moyen pour tuer dans l’œuf une contestation qui ne cesse de se radicaliser et de se massifier, menaçant de se transformer en véritable insurrection contre le régime. En effet la contestation ne cesse de grandir. De plus en plus de manifestant-e-s descendent dans les rues tandis que plusieurs syndicats appellent à des grèves. Et ceci malgré une répression qui a déjà fait deux morts et plusieurs milliers de blessé-e-s.
Kurdes, LGBT, Alevis, musulmans, non-musulmans, athées… les travailleurs et les travailleuses sont en train de se soulever en Turquie. La résistance qui a commencé dans le parc Gezi de la Place Taksim à Istanbul est en train de déborder sur de nombreuses autres villes. C’est en continuant à unir les forces au-delà des divergences que les capitalistes et leurs valets tyranniques seront vaincus. Les manifestations d’Istanbul et d’ailleurs nous montrent un formidable exemple de convergence des luttes et d’unité du mouvement social sur lequel tous les révolutionnaires doivent prendre exemple.
Nous pouvons entendre dans les rues d’Istanbul des slogans comme : faşizme karşı omuz omuza / Soyons unis contre le fascisme, Taksim bizim, İstanbul bizim / Taksim est à nous, Istanbul est à nous ou bu daha başlangıç, mücadeleye devam / Ce n’est que le début, la lutte continue.
Alternative libertaire, le 10 juin 2013
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