Profanation

dans un cimetière israélite

de Strasbourg

Le délégué régional du CRIF d’Alsace a signalé aux DNA, en tout début d’après-midi, la “profanation de tombes dans un cimetière israélite de Cronenbourg”, un quartier de Strasbourg. Une trentaine de tombes ont été profanées, sans doute dans la nuit, jour de la commémoration de la libération des camps de concentration nazis.

«Le cimetière juif de Cronenbourg a été profané, 18 stèles ont été taguées avec une croix gammée inscrite en couleur brune et 13 ont été renversées», a déclaré Patrick Roussel, commissaire principal de la Sûreté départementale du Bas-Rhin.Laurent Schmoll, président de la communauté israélite de Strasbourg, a précisé que l’inscription «Juden Raus» (Les Juifs dehors) avait également été relevée sur une tombe.«Ce sont tout à fait des inscriptions de la période nazie. On fête actuellement l’anniversaire de la libération des camps de concentration et je pense que ça a forcément un lien», a-t-il ajouté.Le cimetière lui-même n’est pas équipé de caméras mais le système de vidéo surveillance de la ville pourrait fournir des indices à la sûreté départementale, chargée de l’enquête.

«Ces actes ont été découverts avant un enterrement en toute fin de matinée, vers midi», a quant à lui déclaré Olivier Bitz, adjoint chargé des Cultes et de la sécurité à la mairie de Strasbourg, qui a exprimé sa «solidarité totale et entière à l’égard de la communauté juive de Strasbourg».

«Cet incident intervient dans un contexte particulier à Strasbourg: après la maison du maire, après la voiture d’un responsable de la mosquée, c’est la troisième expression du racisme et de l’antisémitisme à Strasbourg en un temps relativement restreint», a-t-il ajouté.

Des tags islamophobes ont été découverts il y a une quinzaine de jours sur la maison de Roland Ries, le maire (PS) de la ville, et la voiture d’un responsable de la Grande mosquée.

Le cimetière privé, géré par le consistoire, contient plusieurs milliers de tombes. Il a été «bouclé pour préserver les traces d’indices», a précisé M. Roussel.

Mis en ligne à 14h10, actualisé à 17h DNA

Communiqué de presse

UJFP-Alsace

Profanation du cimetière juif de Strasbourg-Cronenbourg.Après les tags antimusulmans et injurieux sur le domicile du maire de Strasbourg, après les dégradations islamophobes sur le véhicule d’un responsable musulman de Schiltigheim, c’est maintenant le Cimetière juif de Strasbourg-Cronenbourg qui a été visé par des actions nazies de destruction et de profanation.

Ces actes inqualifiables, dont le dernier, commis, par provocation, le jour même de l’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, interviennent dans le climat délétère créé par le prétendu débat sur une identité nationale fermée, excluant les étrangers.

Ce débat, illustré par l’action hors-la-loi, selon Le Monde, du sinistre commissaire aux affaires immigrées, Eric Besson, heureusement désavoué par la justice encore démocratique de notre pays, encourage les nazillons et tous les racistes de la pire espèce.

Les nazillons doivent être poursuivis et condamnés.

Le gouvernement doit immédiatement mettre fin au pseudo débat, ainsi qu’à la préparation d’une nouvelle loi anti-voile stigmatisante.
Eric Besson doit démissionner, et son ministère être supprimé.

27 janvier 2010

Post scriptum:
Dernière illustration du climat délétère actuel, une déclaration de Georges Frêche, le raciste et l’ami d’Israël, et d’Agrexco, qui, à propos de Laurent Fabius trouve qu’
il n’a pas une tronche très catholique« …
Sachez reconnaitre le juif…“, comme en 1942?
On se demande ce qu’attend la ministre de la justice pour faire inculper tous ceux « d’en haut » qui profèrent de telles insanités criminelles!
Tant que ces personnages ne seront pas jugés et condamnés, on ne croira pas un mot des platoniques et rituelles protestations de leurs amis.

Communiqué.

« Dehors les juifs » , menacent les profanateurs en souillant des stèles au jour de la commémoration du 65 ème anniversaire de la libération d’ Auschwitz.

Or , si les hommes sont égaux, c’est bien devant la mort. Ce qui la rend sacrée.

Dans la mort, il n’y a plus de distinction ni de discrimination. Tous les os ont la même couleur .

Au-delà de l’appartenance communautaire , du vivant , la mort touche à l’universalité de notre condition humaine .

Les profanateurs ne supportent pas cet invariant. Ils ne supportent pas quelque chose de fondamental qui qualifie notre condition commune.

Ils s’en excluent. Ils s’excluent du champ de l’humanité comme tous les bourreaux.

Exclusion qui ne frappe jamais les victimes malgré l’horreur de leur destin.

« Le devoir de mémoire » et plus encore « le devoir de connaissance » sont plus que jamais nécessaires.

Ils s’adressent aussi aux profanateurs que la justice des hommes civilisés condamnera mais que nous ne voulons « pas exclure » du champ de l’humanité.

Nous rappellerons toujours qu’Auschwitz est la déclinaison de l’alphabet de l’horreur (Du A jusqu’au Z) que l’homme à pu s’infliger à lui-même.

Comment comprendre cette haine de soi se focalisant sur un bouc émissaire à la fonction expiatoire ?

Les conditions d’un nouveau massacre de la St Valentin 1349 sont-elle donc toujours vivaces ?

Dr Georges Yoram Federmann

Président du Cercle Menachem Taffel

Profanation

au cimetière israélite

Dix-huit croix gammées ont été découvertes, hier à la mi-journée, dans un cimetière israélite du quartier de Cronenbourg, à Strasbourg. Treize petites stèles ont été renversées et une inscription à caractère antisémite a été taguée sur une tombe.

Les inscriptions, de couleur ocre, étaient bien visibles depuis l’allée centrale du cimetière, situé au début de la route d’Oberhausbergen à Strasbourg. Elles ont été découvertes, hier en tout début d’après-midi, par des membres de la communauté juive, réunis pour une cérémonie d’enterrement.
Dix-huit croix gammées de différentes tailles ont été tracées sur des tombes appartenant à un premier carré. Une inscription d’inspiration nazie, écrite en lettres capitales, a été effectuée sur une stèle. Dans le carré voisin, treize petites pierres tombales ont été dégradées : la partie verticale de chaque stèle a été renversée sur la partie horizontale.

La police boucle le cimetière

Dès la profanation découverte, la police a bloqué l’accès au cimetière, qui abrite plusieurs milliers de tombes. Les techniciens de l’identité judiciaire ont procédé aux premières constatations, en présence du directeur départemental de la sécurité publique, Luc-Didier Mazoyer.
Il semble que les auteurs ont utilisé une bombe de peinture or qui brunit au contact de la pierre. L’enquête a été confiée à la brigade criminelle de la sûreté départementale. Le cimetière, géré par le consistoire, n’est pas équipé d’un système de vidéo-surveillance pour sa partie extérieure.
« J’étais venu pour une cérémonie familiale privée, a indiqué le vice-président du consistoire israélite du Bas-Rhin, Maurice Dahan. La communauté juive de Strasbourg sera très émue et scandalisée de constater qu’on a utilisé le jour anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz pour profaner des tombes, s’est-il indigné. Les démons sont encore là, mais nous sommes debout et nous nous battrons jusqu’au bout pour éradiquer ces démons. »

Déjà en 1992 et en 2002

Egalement sur lieux, Olivier Bitz, adjoint au maire de Strasbourg en charge des cultes et de la sécurité, a dénoncé « un acte odieux ». Il a exprimé sa « solidarité envers la communauté juive, au nom du maire et de tous les Strasbourgeois ». La communauté israélite de la ville, estimée à 5 000 personnes environ, est la troisième de France, après Paris et Lyon.
Le 12 avril 2002, une vingtaine de tombes et un mur de ce cimetière avaient déjà été recouverts d’inscriptions antisémites, notamment de croix gammées et de slogans à la gloire de Hitler. En revanche, aucune sépulture n’avait été endommagée. Le cimetière avait également été la cible d’une profanation le 30 décembre 1992.

Antoine Bonin

RÉACTION DE NICOLAS SARKOZY. – Le président de la République a fermement condamné hier soir la profanation du cimetière évoquant un «acte insupportable, expression d’un racisme odieux». Il «souhaite que les auteurs soient identifiés au plus vite et que leurs actes soient traités avec la sévérité qui s’impose.»
Édition du Jeu 28 jan. 2010

Une condamnation

unanime

Les élus de la Ville de Strasbourg et de la Communauté urbaine expriment leur « colère » face à des actes qu’ils qualifient d’« odieux ».
Le maire de Strasbourg (PS) Roland Ries s’indigne qu’« une fois de plus, la communauté israélite est touchée ». « Cet acte odieux n’est pas le fruit du hasard, déclare-t-il. Accompli en ce jour de la déportation, il prend une signification précise et adresse un message de haine à l’ensemble de nos concitoyens. Perpétré de nuit, il ajoute la lâcheté à l’inacceptable. »
Le président de la Communauté urbaine de Strasbourg (PS) Jaques Bigot « condamne avec la plus grande vigueur cet acte ignoble » commis « à l’heure même où l’on commémore le 65e anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau ».
Roland Ries et Jaques Bigot soulignent ensemble que « ces gestes ignobles illustrent une politique claire : rompre le tissu social de la cité fait de respect, de dialogue et d’estime mutuelle entre les différentes confessions ». Ils demandent que « les auteurs soient activement recherchés ».
André Reichardt, président du conseil régional d’Alsace (UMP) fait part de son « incompréhension » et de sa « plus profonde réprobation d’actes d’une bêtise absolue ».
Le Groupe municipal Strasbourg au Centre que préside Fabienne Keller fait part de sa « révolte », de sa « consternation » mais aussi de son « inquiétude ». « Lorsqu’une communauté est touchée par de tels agissements c’est l’ensemble des citoyens qui doit se sentir concerné et se mobiliser. Lorsque le 27 janvier 1945, le camp d’Auschwitz a été libéré, le monde entier a découvert à quel point l’homme pouvait être un danger pour l’humanité dans ses déviances et ses extrémismes. (…)
De tels événements nous montrent que le combat contre l’ignorance, l’antisémitisme et toute forme de racisme doit être mené chaque jour avec détermination. »
Le conseiller municipal (UMP) Robert Grossmann, au nom de son groupe Nouveau centre et Indépendants, condamne « avec la plus extrême énergie les actes racistes, antisémites et xénophobes dont Strasbourg est victime ces derniers temps ». « Nous ne comprenons pas comment de tels actes peuvent être perpétrés, ni cette haine qui anime le ou les auteurs, poursuit-il. Que cherche-t-on ? Nous demandons à la police et à la justice de tout mettre en oeuvre pour que de la manière la plus rapide ce ou ces auteurs soi(en)t identifié(s) et interpellé(s). Nous assurons à l’ensemble de la communauté juive ainsi qu’à ses responsables toute notre solidarité. »
Le député strasbourgeois (PS) Armand Jung a dénoncé « avec la plus grande fermeté » un « acte révoltant empreint de haine et de lâcheté ». « C’est avec tristesse mêlée de colère que j’ai appris que le cimetière israélite de Cronenbourg a été profané le jour de la commémoration du 65e anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau. »
Le député strasbourgeois (UMP) Jean-Philippe Maurer a fait part de sa vive émotion depuis la Pologne, où il participait à la commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste. « Ici, à Auschwitz, sur les lieux visibles du meurtre et de l’inhumanité, la résonance est terrible. Il y a décidément des gens qui ne comprendront jamais rien […] Ces gens nient leur propre humanité. »
Le député de Strasbourg-Schiltigheim (UMP) André Schneider s’est dit « consterné » par la profanation du cimetière de Cronenbourg. « J’assure le conseil représentatif des institutions juives (CRIF) et les familles concernées de toute ma sympathie et de mon entière solidarité contre cet acte ignoble et criminel », a-t-il indiqué.
L’adjoint en charge du quartier de Cronenbourg (PS) Serge Oehler a dénoncé un « acte odieux, lâche et inacceptable ». « On ne peut que se révolter contre ce genre de geste ignoble. »
L’adjoint au maire de Strasbourg (PS) Eric Elkouby est animé par « un sentiment de tristesse et de dégoût ». « Cette atteinte à la dignité marque la méconnaissance de celles et ceux qui souhaitent réécrire l’histoire ou la répéter […] Strasbourg, ville interreligieuse, ville multiculturelle, ne mérite pas d’être bafouée. »
Le maire de Schiltigheim (PS) Raphaël Nisand souligne que « cette nouvelle profanation touchant ce qui est le plus sacré pour nous tous, le respect dû aux morts, démontre encore que la “bête immonde”, le nazisme et le racisme ne sont jamais loin. Il y a bien sûr de l’écoeurement devant de tels actes, mais aussi la volonté farouche de se battre pour la démocratie et les droits de l’homme. »
La fédération du parti socialiste (PS) du Bas-Rhin « s’inquiète du climat qui règne actuellement en Alsace et qui renvoie à un contexte politique délétère probablement marqué par les relents de l’inutile débat sur l’identité nationale. Elle appelle l’ensemble des républicains à la responsabilité, afin de faciliter l’apaisement des tensions et de présenter ces démonstrations de haine pour ce qu’elles sont : des actes inacceptables, intolérables et extrémistes qui n’ont pas leur place dans notre société. »
Le président de la Licra du Bas-Rhin Philémon Lequeux estime que « cette préméditation démontre que le fascisme, le nazisme et le racisme sont encore présents. Ces actes de profanation […], provoquants et ignobles, salissent notre démocratie et la République […]. La Licra s’associe à la peine des familles juives […] et sera toujours du côté de la démocratie. »

Voir aussi en page 3 du cahier Région
Édition du Jeu 28 jan. 2010

Strasbourg, le 27 janvier 2010.
COMMUNIQUE DU NPA Bas-Rhin : Halte à la peste brune !

Une nouvelle profanation a frappé le cimetière juif de Cronenbourg. Cette profanation intervient à l’occasion de la journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah.

Une fois encore, l’extrême-droite fait parler d’elle, laissant libre court à sa bile haineuse : croix gammées, inscription « Juden raus ». Cela intervient quelques jours après les croix celtiques (avatars « moderne » de la croix gammée) sur la maison du maire de Strasbourg.
Au-delà de la manœuvre électoraliste, le «grand débat sur l’identité
nationale» initié par l’UMP au pouvoir témoigne d’un racisme décomplexé, d’une xénophobie d’État, en phase avec l’idéologie de la «guerre des civilisations» et avec les violentes attaques contre les acquis sociaux qui fondent la rupture sarkozyste. Ainsi en inversant causes et conséquences, notamment en matière d’immigration, la société capitaliste impose de manière dogmatique l’autoritarisme et l’impérialisme, elle favorise l’individualisme et détruit toute forme de solidarité afin d’asseoir sa domination. Comment s’étonner alors que cela donne des ailes aux nervis néo-nazis ?

Au même moment, à Strasbourg, participant là encore au brouillage des codes et galvaudant allègrement la lutte contre l’antisémitisme, la Librairie Kléber présente un livre coécrit par Dominique Schnapper, Freddy Raphaël et Chantal Bordes-Benayoun : La condition juive en France : la tentation de l’entre-soi. Dans le texte de présentation de la librairie, on a pu lire qu’ « aujourd’hui, la République s’affaiblit, l’antisémitisme
de l’extrême-gauche rejoint l’antisémitisme traditionnel de
l’extrême-droite… » ! Cette assertion à vomir est historiquement fausse : alors que la droite, l’extrême-droite et le patronat poursuivent depuis longtemps leur propagande de haine des différences, l’extrême-gauche a toujours été à l’avant-garde des combats contre tous les racismes et en particulier contre l’antisémitisme.

Plus que jamais : halte aux amalgames, halte au racisme ! Le fascisme ne passera pas !

Nouveau Parti Anticapitaliste – Bas-Rhin